Hammurabi (Lois d')

Vers 1730 vers 1685 avant J.-C.

Roi le plus glorieux de l'Ancien empire de Babylone. Hammurabi règna de 1730 à 1685 environ. Fort pieux et administrateur avisé, il fit réunir en un code des lois qui imposèrent peu à peu leur autorité à l'ancien monde oriental. Gravé sur une haute stèle de diorite conservée au musée du Louvre, le texte, bien que partiellement détruit, compte encore près de trois cents articles. La société babylonienne comprenait trois classes : hommes libres, « subalternes « et esclaves. La loi du talion s'appliquait aux délits exercés contre un homme libre ; pour les autres catégories, on payait une indemnité en argent (directement au « subalterne «, ou bien au propriétaire de l'esclave). Les accidents causés par des hommes de métier - médecin, maçon, berger - donnent également lieu à réparation allant jusqu'à la peine de mort. L'esclave peut sortir de sa condition en se rachetant. La famille est monogame, et il n'y a pas de mariage sans contrat. L'épouse reste maîtresse de sa dot, qui passe à ses enfants ou retourne à sa famille : souvent. son mari lui accorde l'usufruit de biens qu'il lui donne en douaire. L'héritage est organisé de façon équitable. Si le code d'Hammurabi défend énergiquement la propriété. le vol et le recel étant parfois punis de mort, il est plus avancé que nos législations du XIXe siècle dans la réglementation des rapports économiques, puisque l'Etat fixe la rémunération par journée de travail des divers métiers. Le code prévoit l'existence de sociétés commerciales et nous révèle l'existence de véritables banquiers. Il réglemente les baux agricoles, les services des bergers, ceux des bateliers. Enfin le code fixe la procédure (témoins, serments, recours au jugement des dieux lors de cas précis) et le droit professionnel des juges, qui peuvent être condamnés à une amende et révoqués s'ils reviennent sur une sentence prononcée. Le code d'Hammurabi n'est pas le premier effort accompli pour codifier les lois mésopotamiennes (il reste des débris de codes antérieurs) ; mais sa clarté, le fait qu'il est rédigé en akkadien, langue d'usage courant - et non en sumérien, langue religieuse et savante de ces régions - lui ont donné une rare longévité, et lui ont permis d'influencer profondément les droits assyrien, hittite et hébreu.