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humanisme.

Publié le 31/10/2013

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humanisme
humanisme. n.m., position philosophique qui voit en l'homme la valeur par excellence. Historiquement, le terme désigne le mouvement qui se développa aux XVe et XVIe siècles en Europe. Le nom ne lui fut octroyé que dans la seconde moitié du XIXe siècle par un universitaire allemand, Georg Voigt, au moment où l'homme avait fait son entrée définitive dans l'université comme « objet de connaissance « privilégié. Mais l'« humanisme « ainsi désigné a bien consisté en ce premier bouleversement qui accorda à l'homme une valeur suprême (Pic de La Mirandole, De dignitate hominis, 1486), avant d'en faire un objet de science : contemporain de l'invention des règles de la perspective, l'humanisme n'installa pas seulement l'homme à la source d'une nouvelle vision du monde, il le constitua comme regard privilégié jeté sur le monde. La fin de la tradition. L'univers de la tradition modelait l'homme selon un élément sacral situé en dehors de lui (Dieu, la nature, le cosmos). À l'époque de la Renaissance, Réforme et Contre-Réforme divisèrent l'autorité ecclésiastique, les nations prirent consistance, les langues vernaculaires s'affranchirent de leur obédience envers le latin, langue savante et langue sacrée (Du Bellay, Défense et illustration de la langue française, 1549) ; au même moment, l'écriture et la lecture se répandirent grâce à l'imprimerie, les grandes découvertes réordonnèrent le savoir. La source de toute production ne fut plus trouvée en Dieu mais en l'homme : ce fut lui qui, par sa raison et par son travail, devint producteur d'un monde qu'il avait jusque-là reçu (jusque très avant dans le XVIIIe siècle, il fut ainsi fort difficile pour l'État de produire de nouvelles lois ou de nouveaux impôts, sauf à les faire passer pour d'anciennes traditions, depuis longtemps reçues mais tombées momentanément en désuétude). Le terme même de « créateur «, jadis réservé à Dieu seul, commença lentement à s'imposer pour qualifier les artistes. Mais Dieu assurait, en même temps que la production du monde et de ses signes, leur réception (quitte à en renvoyer la parfaite adéquation au jugement dernier) : une fois l'homme devenu celui qui façonne seul son destin, ses lois, sa société, sa langue, ses arts, comment assurer une lecture correcte des signes du monde ? C'est au traitement de ce problème de lecture que l'on a donné le nom d'« humanisme « et, paradoxalement, il commença par une soumission apparente à la tradition : lecture appliquée des Anciens, développement de techniques philologiques, traductions de textes grecs en langues vernaculaires, retour à une exégèse plus proche du texte biblique. Mais c'était avouer que la tradition, n'étant plus désormais ce qui ordonnait les savoirs et les pratiques médiévales, n'était plus qu'un texte soumis à des opérations intellectuelles, comme on le voit dans l'Institution de la religion chrétienne (1541) de Calvin. Humanistes et humanités. D'un monde clos où chacun fait partie d'une humanitas, du fait d'être humain (c'est-à-dire soumis à un ordre divin), on transite dans un univers infini régulé par des « humanités «, soit un ensemble de savoirs susceptibles d'être institués, contrôlés et transmis scolairement. L'autorité n'est plus dévolue à la parole de la tradition, mais à la raison livresque - et au premier des livres, la Bible (d'où les guerres de Religion qui ne sont jamais que la sanglante querelle pour s'« approprier « le système dominant de lecture des signes). Alors que, dans une société traditionnelle, l'essentiel s'acquiert par un apprentissage quotidien, on doit désormais contrôler le savoir, mais aussi les manières de faire, et jusqu'au corps même des individus : c'est le nouvel objet des arts de civilité qu'Érasme inaugure avec son Éducation libérale des enfants (1529). On apprend désormais à lire autant le comportement des autres que les auteurs anciens ou le grand livre de la nature. Au monde de la tradition reposant sur le passé fait place le temps de l'humanisme investissant sur l'avenir. Une pratique d'avenir : la littérature. Elle représente la chance d'une nouvelle pratique (même si elle ne s'institutionnalise guère avant les XVIIIe et XIXe siècles). L'ancien « formeur « ou « faiseur «, devenu « poète « ou « créateur «, occupe dès lors une position sociale d'importance. Proche des rois et des princes, il s'affirme comme susceptible d'assurer la gloire des individus dans l'avenir, par l'immortalité de son écriture (la Pléiade). Ce n'est pas un hasard si Rabelais met au coeur de son oeuvre le problème de l'éducation, lui qui arpente à loisir les chemins de traverse témoignant encore du passage d'un univers à l'autre. Montaigne, enfin, dresse le compte de l'humanisme et constate la fin de la tradition : c'est tout le sens d'une expérience qui a changé. D'une certaine façon, on ne saurait plus « avoir « des expériences, on ne peut plus qu'en « faire «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amyot Jacques Bellay (Joachim Du) Bembo Pietro Bessarion Jean Bible Briçonnet Guillaume Budé Guillaume Busleyden Jérôme Calvin Jean Camerarius (Joachim Liebhard, dit) christianisme - Le christianisme et ses divisions Comenius (Jan Ámos Komenský, dit) Divine Comédie (la) Dolet Étienne Dorat (Jean Dinemandi, dit) Du Bellay Joachim Du Vair Guillaume Érasme Didier France - Arts - Littérature - Le XVIe siècle Fulbert Guarini Giovan Battista Lefèvre d'Étaples Jacques Melanchthon (Philipp Schwarzerd, dit Philipp) Montaigne (Michel Eyquem de) More Thomas nature - 1.PHILOSOPHIE Pétrarque Pic de La Mirandole (Giovanni Pico Della Mirandola, dit en français Jean) Pogge (Gian Francesco Poggio Bracciolini, dit en français le) Politien (Angelo Ambrogini, dit il Poliziano, en français Ange) Rabelais François Réforme Renaissance - L'humanisme et l'idée de Renaissance romantisme - Littérature - Introduction Scaliger Servet Michel Sponde (Jean de) Valdés (Juan de) Vives Juan Luis
humanisme

« de son œuvre le problème de l'éducation, lui qui arpente à loisir les chemins de traverse témoignant encore du passage d'un univers à l'autre.

Montaigne, enfin, dresse le compte de l'humanisme et constate la fin de la tradition : c'est tout le sens d'une expérience qui a changé.

D'une certaine façon, on ne saurait plus « avoir » des expériences, on ne peut plus qu'en « faire ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amyot Jacques Bellay (Joachim Du) Bembo Pietro Bessarion Jean Bible Briçonnet Guillaume Budé Guillaume Busleyden Jérôme Calvin Jean Camerarius (Joachim Liebhard, dit) christianisme - Le christianisme et ses divisions Comenius (Jan Ámos Komenský, dit) Divine Comédie (la) Dolet Étienne Dorat (Jean Dinemandi, dit) Du Bellay Joachim Du Vair Guillaume Érasme Didier France - Arts - Littérature - Le XVIe siècle Fulbert Guarini Giovan Battista Lefèvre d'Étaples Jacques Melanchthon (Philipp Schwarzerd, dit Philipp) Montaigne (Michel Eyquem de) More Thomas nature - 1.PHILOSOPHIE Pétrarque Pic de La Mirandole (Giovanni Pico Della Mirandola, dit en français Jean) Pogge (Gian Francesco Poggio Bracciolini, dit en français le) Politien (Angelo Ambrogini, dit il Poliziano, en français Ange) Rabelais François Réforme Renaissance - L'humanisme et l'idée de Renaissance romantisme - Littérature - Introduction Scaliger Servet Michel Sponde (Jean de) Valdés (Juan de) Vives Juan Luis. »

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