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HUMANISME.

Publié le 22/02/2012

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humanisme
n. m. 1° Sens historique. Vaste mouvement intellectuel et littéraire du )(Vie siècle, qui se caractérise par une vive admiration pour les cultures grecque et latine et par la volonté de contribuer à l'épanouissement de l'homme dans toutes ses dimensions (aussi bien culturelle que politique). L'humanisme est un moment essentiel du développement de la culture européenne. Il a pris naissance dans l'Italie du XVe siècle et, comme mouvement d'idées, fait partie intégrante de la Renaissance. Les humanistes étaient animés d'une soif extrême de savoir et, en particulier, passionnés par l'étude des langues anciennes. Après le Moyen Age, qui leur paraissait une époque d'obscurité et de sclérose intellectuelle, ils pensaient fonder la « renaissance » de la pensée sur un retour aux oeuvres de l'Antiquité, sur l'étude de leurs textes originaux, et sur les valeurs humaines développées par la civilisation gréco-latine (qu'ils jugeaient compatibles avec celles du christianisme authentique). Cette jonction entre l'étude des textes anciens et le souci de développer la conscience humaine grâce à elle explique que le terme humanités (au pluriel) puisse signifier l'étude de la langue et de la littérature grecques et latines (on dit en ce sens Faire ses humanités). Érasme, Thomas More, Rabelais, Montaigne ont été parmi les plus grands humanistes. 2° Sens philosophique. Doctrine philosophique qui a pour but l'épanouissement de la personne humaine. Attitude d'esprit qui fait de l'être humain la valeur suprême, dans la vie personnelle aussi bien que collective. Dans ce sens, le mot « humanisme » est très large : toute pensée, tout discours centrés sur l'homme peuvent être jugés humanistes. D'autre part, la référence à l'humanisme est si fréquente ou si vague que le terme s'est usé. Des penseurs ont notamment reproché à « l'idéologie bourgeoise» de faire de l'humanisme, ou du recours abstrait à la notion d'Homme, le moyen de masquer des intérêts économiques ou des systèmes sociaux inégalitaires. Pour bien préciser le sens dans lequel ce mot a pu être employé, on distinguera donc sommairement : — l'humanisme philosophique en tant que tel, par principe agnostique, qui met l'homme au-dessus de toute chose. Cet humanisme est illustré par l'existentialisme de Sartre (L'existentialisme est un humanisme ») ou par la position de Camus (l'homme se révolte contre l'absurde, donne lui-même sens à son existence, tente de se construire un avenir collectif). — l'humanisme chrétien, qui se refuse à opposer, comme l'humanisme athée, la volonté de Dieu à la liberté de l'homme. Pour les chrétiens modernes, Jésus-Christ se faisant Homme pour sauver et magnifier l'Humanité, la foi en Dieu est inséparable du devoir de « développer tout l'Homme et tous les hommes» (voir Christianisme). Le personnalisme de Mounier illustre cette attitude. — l'humanisme marxiste, qu prend la notion d'homme dans un sens essentiellement collectif. L'homme n'est pas un concept abstrait et idéaliste : l'homme, ce sont les hommes concrets tels qu'ils se trouvent historiquement situés. Il s'agit pour eux de se libérer de l'aliénation (voir ce mot) et de construire ensemble, en dépassant la lutte des classes, une société future fraternelle. Pour les marxistes, la valeur suprême est donc l'homme-Humanité ; l'objectif est de faire progresser l'Histoire pour hâter la venue de la société sans classes.

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