Devoir de Philosophie

INCONSCIENT (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

psychanalyse
1. Adj., qui a trait aux processus mentaux dont le sujet ne se rend pas compte. « Et pourtant tout le monde s'accorde à penser que les processus conscients ne forment pas une chaîne continue et parfaite » — Freud (1940); et la psychanalyse admet qu'on peut qualifier de « mentaux» ces processus qui comblent les fossés, s'opposant ainsi aux théories qui soutiennent que la notion de processus mentaux inconscients est une contradiction en soi et que les processus qui interviennent dans les intervalles de cette chaîne sont uniquement physiques. En d'autres termes, la psychanalyse suppose que les processus mentaux peuvent différer sur le plan de la qualité, les uns étant CONSCIENTS, les autres inconscients. Elle suppose aussi que les processus inconscients sont de deux sortes : ceux qui deviennent facilement conscients et ceux qui sont soumis au REFOULEMENT. Les premiers sont inconscients au sens descriptif ou préconscients; les seconds sont inconscients au sens dynamique. Les SOUVENIRS, l'information, les compétences qu'il est possible de se rappeler lorsque c'est nécessaire sont inconscients; les souvenirs, les FANTASMES, les désirs, etc., dont l'existence ne peut être qu'inférée ou qui ne deviennent conscients qu'après que soit levée quelque RÉSISTANCE, sont inconscients au sens dynamique. Les processus inconscients sur ce plan se plient aux processus mentaux primaires, tandis que les processus préconscients et conscients obéissent aux processus secondaires. 2. Nom. L'inconscient ou le système inconscient est cette partie du psychisme au sein duquel les processus mentaux sont inconscients au sens dynamique, à l'opposé du CONSCIENT. Vers 1920, Freud a rebaptisé l'inconscient qu'il a appelé le ça. et le conscient qu'il a appelé le mot. Au sens large, l'inconscient est un concept métaphorique presque anthropomorphique, une entité qui influence le SELF à son insu. Lorsque le terme est utilisé au sens strict, c'est une structure à caractères spécifiques. « Résumons-nous : absence de contradiction, processus primaire (mobilité des investissements), intemporalité, et substitution à la RÉALITÉ extérieure de la réalité psychique, tels sont les caractères que nous devons nous attendre à trouver aux processus appartenant au système Ics » — Freud (1915). Quoique la distinction faite par Freud entre processus conscients et processus inconscients qui opèrent selon des lois différentes — les processus primaires et les processus secondaires -- puisse être considérée comme une de ses découvertes fondamentales, c'est une découverte qui se prête à un emploi abusif sous deux angles au moins. Premièrement, il est possible de s'en servir — ce que l'on fait couramment — pour faire disparaître plusieurs autres distinctions, par exemple entre volontaire et involontaire, inconsidéré et délibéré, etc. Deuxièmement, il est possible de l'utiliser pour créer des états de confusion et de scepticisme; si une personne — un patient — accepte la proposition générale selon laquelle il peut avoir des motifs inconscients, il peut en conséquence ne pas se trouver en mesure d'être en désaccord avec quelque chose qu'on dit de lui puisque le fait que cela ne correspond à rien dont il se rende compte n'exclut pas la possibilité que cela soit une description correcte de quelque chose dont il n'est pas conscient. Moyennant quoi, il donnera peut-être un accord formel à des propositions (INTERPRÉTATIONS) sans les reconnaître pour vraies ou y souscrire en fait. Il se peut aussi que des patients ayant une tournure d 'esprit spéculative nourrissent, pour peu que leur analyste n'y prenne pas garde, un nombre indéterminé d'hypothèses sur leurs motifs inconscients sans avoir la moindre idée de la façon de décider si elles sont exactes ou non.

Liens utiles