Inquisition (Création de l')

Église. XIIIe siècle.

Dès la fin du XIIe siècle, l'Église romaine avait pris des mesures pour la recherche et la punition des hérétiques. Mais c'est le concile de Toulouse qui, à la fin de la croisade des Albigeois, fixa en 1229 la procédure de l'Inquisition. Une commiSsion devait rechercher les hérétiques dans chaque paroisse, avec le concours de la justice civile : mais seul l'évêque ou son représentant pouvait prononcer la sentence. Ceux qui étaient jugés coupables d'hérésie et refusaient de se repentir seraient brûlés ; ceux qui les cacheraient verraient leur maison rasée et leurs biens confisqués. Ceux qui se rétracteraient pourraient être incarcérés à vie. Grégoire IX confirma la procédure et les peines prévues par une constitution de 1231. Comme les évêques, en général, hésitaient à appliquer une législation aussi brutale, il confia dès 1232 l'Inquisition au nouvel ordre des frères prêcheurs, les dominicains. C'est en 1252 qu'Innocent IV autorisa l'emploi de la torture pour obtenir les aveux des accusés. En Espagne, en Allemagne, en Bohême, en Hongrie, l'Inquisition s'implanta vite. En Italie et en France, les résistances furent très vigoureuses, malgré l'appui donné par saint . Louis aux inquisiteurs dans le Midi (prise de la citadelle cathare de Montségur, 1244, et exécution par le feu de deux cents « parfaits « ). En France, l'Inquisition ne disparaît qu'au XVIIe siècle, mais dès le XVIe siècle les procès d'hérésie sont jugés par les parlements, et les inquisiteurs ne s'occupent plus guère que des affaires de sorcellerie, dont ils font l'instruction, par délégation royale.