Kapodistria, Jean

Premier gouverneur de l'Etat hellénique après la révolution de 1821, Kapodistria portait le titre de comte, qui lui fut décerné à titre honorifique (1776-1831). Il naquit à l'île de Corfou et étudia la médecine à Padoue. Il exerça la profession médicale à Corfou. Il ne s'occupa de politique qu'en 1801 seulement, en essayant d'adapter la Constitution russo-turque d'Eptanissos, qui portait le titre de Constitution byzantine d'Eptanissos. Après la conquête d'Eptanissos par Napoléon, en 1807, il se rendit en Russie, où, en 1808, il fut nommé attaché au Ministère des affaires étrangères. Il fut l'un des plus éminents ministres du tsar Alexandre Ier et acquit une grande réputation aux congrès internationaux de l'Europe, après la défaite de Napoléon. Il fut l'adversaire acharné de Metternich. Son activité politique en faveur de la révolution hellénique de 1821 le mit en contradiction avec la politique internationale du tsar, et il fut obligé de démissionner et de partir pour la Suisse. Dans ce pays, avec son ami, l'éminent banquier Eynard, il s'occupa du renforcement moral et financier de la lutte hellénique pour l'indépendance. L'Assemblée nationale de Trizin, composée de combattants hellènes (avril 1827), désigna J. Kapodistria comme gouverneur de la Grèce libre. L'Angleterre, la France et la Russie, suivant le protocole de Londres de la même année, approuvèrent ce choix, et Kapodistria arriva en Grèce en janvier 1828. La politique de J. Kapodistria polir la création d'un Etat nouveau ne rencontra que des oppositions, et son effort de gouverner le pays en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains lui suscita de nombreuses inimitiés. De son côté, il se méfiait de l'Angleterre et de la France. Le 27 septembre 1831, il fut assassiné par les frères Mavromihali à Nauplie, première capitale de l'Etat hellénique.