khmer, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
Extrait du document
«
Au XIIIe siècle, Jayavarman VII édifie plus de monuments que l’ensemble de ses prédécesseurs.
Il reconstruit Angkor, incendiée par les Cham en 1177, et renouvelle l’art.
Mais peu d’ouvrages sont intégralement conservés, en raison des matériaux
utilisés et de la piètre qualité de construction.
Bouddhiste de tradition mahayanique, le roi a consacré son temple-montagne, le Bayon (à Angkor Thom, v.1190-1210), au bodhisattva Lokeshvara, la Compassion.
Le décor insolite présente, au sommet
des 49 tours, des visages colossaux méditant, orientés selon les points cardinaux.
2. 4 Période post-angkorienne ( XIV e siècle à nos jours)
À la suite du règne de Jayavarman VII, le royaume khmer entame son déclin, affaibli par des constructions et des guerres ruineuses.
La construction des grands monuments cesse, le système d’irrigation se dégrade et les temples se détériorent.
Attaquée par les Thaïs, Angkor est abandonnée en 1431.
L’art cambodgien, qui combine des éléments originaires et thaïs, remplace alors l’art khmer.
Les architectes construisent davantage d’édifices en bois, aujourd’hui disparus.
Quelques temples sont restaurés et transformés en sanctuaires bouddhiques
d’obédience theravada, culte désormais officiel.
Voyageurs occidentaux et archéologues redécouvrent Angkor au XIXe siècle.
L’École française d’Extrême-Orient (EFEO) entreprend, au début du XXe siècle, des chantiers importants de fouille et de restauration, qu’elle se voit contrainte d’abandonner
dans les années 1970.
Le site, fortement dégradé par la végétation envahissante, la guerre civile, le vandalisme et le pillage, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 1992.
Depuis le retour de la paix, moines et pèlerins le
fréquentent de nouveau.
3 DÉCOR ARCHITECTURAL ANGKORIEN
L’ornementation khmère est caractérisée par la profusion et la virtuosité, le sens de la composition et la soumission au cadre architectural.
Les temples en brique sont généralement stuqués, et les constructions en grès sont sculptées.
Réalisé in situ, le décor des portes, des bas-reliefs et des hauts-reliefs en grès était peut-être peint.
Souple, foisonnant et animé, il est finement ciselé, telle de l’orfèvrerie.
Le symbolisme des éléments décoratifs détermine leur emplacement.
La
décoration envahit et scande certaines surfaces du temple (frontons, linteaux, colonnettes et murs) ; essentiellement végétale, elle est composée de feuillages et de rinceaux, auxquels s’ajoutent des petits personnages et des animaux, réels ou
fantastiques.
Sur les linteaux des portes imitant le bois, des modèles indiens sont réinterprétés.
Composés d’une crosse de feuillage ou d’un corps de naga (serpent mythique), ils évoluent vers une surcharge de motifs.
Se déploient avec exubérance guirlandes,
pendeloques, rinceaux, fleurs, makara (animal mythique marin) crachant des perles, divinité portée par un animal fabuleux (Vishnou sur l’oiseau Garuda, Shiva et Parvati sur le taureau Nandin), et scènes mythologiques (scènes tirées du Ramayana ,
épisode du barattage de la mer de lait évoquant la création du monde, etc.).
Les frontons triangulaires qui surmontent les portes sont également agrémentés d’un décor végétal et historié.
Les bas-reliefs figurant des divinités et des scènes narratives enrichissent les murs des galeries et des terrasses.
Probablement peints et dorés à l’origine, les magnifiques bas-reliefs des galeries du temple d’Angkor Vat illustrent des épisodes du
Mahabharata et du Ramayana , des scènes de cour, de guerre et du jugement des morts.
Tevodas (divinités féminines), apsara (nymphes célestes), dvarapalas (gardiens) en haut relief et animaux en ronde bosse (lion, éléphant, singe, oiseau Garuda) protègent l’accès aux temples.
Le naga (serpent mythique) — sujet prépondérant et
symbole complexe puisqu’il représente à la fois l’ancêtre légendaire du Cambodge et le lien entre microcosme et macrocosme — est souvent sculpté à l’entrée du temple.
Son corps polycéphale, terminé par plusieurs têtes dressées, forme une
balustrade bordant les chaussées.
4 STATUAIRE
4. 1 Modèles khmers
La statuaire officielle khmère se compose de dieux hindous, de nombreux linga , de personnages bouddhiques, de portraits de rois divinisés et de notables, ainsi que d’animaux.
L’efficacité religieuse d’une statue (support de la divinité sur Terre et
objet de culte dans le sanctuaire) importe plus que sa beauté, car fabriquer une œuvre sacrée constitue un travail pieux, porteur de mérites pour le commanditaire et l’artiste (qui demeure anonyme).
Principalement en grès, en bois et en bronze fondu à la cire perdue, dorée ou laquée et parée, la statuaire khmère témoigne d’une remarquable qualité technique et esthétique.
Les sculptures en pierre, généralement monolithes, comportent souvent
des pièces assemblées à partir du XIIIe siècle, notamment les bras.
Pagne drapé de multiples façons, coiffure (tiare cylindrique, chignon rond à tresses verticales) et bijoux ciselés (ceinture et diadème orfévrés, bracelets) révèlent une étonnante richesse d’invention.
4. 2 Période préangkorienne ( Ier-VIII e siècle)
À l’époque préangkorienne, un arc de soutien entourant les divinités et des étais sous les mains inférieures des statues à plusieurs bras garantissent leur stabilité.
La statuaire khmère, influencée par l’Inde mais cependant moins variée, s’individualise
et atteint rapidement sa phase de maturité.
Frontalité, hiératisme, sobriété, sérénité, visage idéalisé, corps lourd et stylisé, modelé minutieux, telles sont les particularités de cette première statuaire.
L’image de Hari hara, représentation mixte de
Vishnou et de Shiva, est très fréquemment utilisée.
4. 3 Période angkorienne ( IXe-XIII e siècle)
Pendant l’époque angkorienne, le thème du Bouddha méditant apparaît, assis sur les anneaux du roi-naga Muchilinda et protégé par ses sept têtes.
Les divinités, plus corpulentes, présentent des arcades sourcilières horizontales.
Elles portent une tiare.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ART DE VOIR DANS LES BEAUX- ARTS (De l’ ) (résumé & analyse)
- Tronche et Gloaguen, l'Art actuel en France (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Tàpies, la Réalité comme art (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Matisse, Écrits et propos sur l'art (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Marçais, l'Art Musulman (extrait) - beaux-arts / anthologie.