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khmer, art - beaux-arts.

Publié le 14/05/2013

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khmer, art - beaux-arts. 1 PRÉSENTATION khmer, art, art de la royauté khmère, correspondant approximativement au territoire de l'ancien Cambodge, qui s'est développé de la fin du VIe siècle au début du XVe siècle. Ayant assimilé les religions en provenance de l'Inde (l'hindouisme et le bouddhisme), ainsi que la langue (le sanskrit), les arts, les techniques et le symbolisme indiens, le pays réinterprète ces influences qui s'épanouissent dès le VIIe siècle au sein d'un art nouveau et prestigieux, enrichi d'apports de Java, des royaumes de Champa et du Siam. Le nom des temples khmers désigne les styles artistiques dont l'évolution résulte du patronage de la cour. Les édifices civils et royaux, élevés en matériaux périssables (tel le bois), ont aujourd'hui disparu. Seules l'architecture et la statuaire religieuses subsistent, témoignant de l'art développé par cet empire riche et glorieux. 2 ARCHITECTURE 2.1 Modèles khmers La puissance du pouvoir royal khmer est facilement décelable en architecture à travers le développement des cités, et la mise au point d'un système sophistiqué de canaux d'irrigation et de réservoirs artificiels (baray). Elle est également visible à travers la multiplicité des tombeaux, des monastères et des chapelles, et à travers l'édification de tours-sanctuaires (prasat) consacrées aux ancêtres royaux et de temples-montagnes dédiés à la divinité protectrice du royaume, identifiée à la personne du roi. Les Khmers maîtrisent parfaitement l'art de la décoration foisonnante et l'organisation de l'espace -- l'utilisation sophistiquée de la perspective leur permet de créer des effets grandioses. Pourtant, certaines techniques de construction déficientes (appareil en joints non alternés par exemple) fragilisent les structures. Tout d'abord en bois et chaume, imitant des modèles indiens, les temples sont ensuite édifiés en brique, puis en pierre (grès, latérite) travaillée comme le bois. Leur taille gigantesque présuppose le travail collectif d'une main-d'oeuvre importante, dirigée par un pouvoir centralisé. Les pierres, pouvant peser jusqu'à 10 tonnes, sont transportées sur les réseaux navigables et installées grâce à un dispositif de rampes et de palans. Parfois datés par des stèles inscrites, les temples matérialisent le cosmos et présentent le même plan, quel que soit le culte : habituellement un plan carré, oblong, centré ou axé, une tour, une galerie et une voûte en encorbellement. Tout alentour sont disposés les bâtiments annexes (templions, « bibliothèques « et portes monumentales), la voie principale est-ouest, les douves et les enceintes concentriques. Parmi les divers types de temples, on trouve, comme en Inde, la haute tour-sanctuaire (prasat) à redents, de plan carré et de forme pyramidale, érigée sur un ou plusieurs soubassements. De faux étages de hauteur décroissante ornés de réductions d'édifices constituent la toiture. La cella, qui abrite la statue d'une divinit&...

« Au XIIIe siècle, Jayavarman VII édifie plus de monuments que l’ensemble de ses prédécesseurs.

Il reconstruit Angkor, incendiée par les Cham en 1177, et renouvelle l’art.

Mais peu d’ouvrages sont intégralement conservés, en raison des matériaux utilisés et de la piètre qualité de construction.

Bouddhiste de tradition mahayanique, le roi a consacré son temple-montagne, le Bayon (à Angkor Thom, v.1190-1210), au bodhisattva Lokeshvara, la Compassion.

Le décor insolite présente, au sommet des 49 tours, des visages colossaux méditant, orientés selon les points cardinaux. 2. 4 Période post-angkorienne ( XIV e siècle à nos jours) À la suite du règne de Jayavarman VII, le royaume khmer entame son déclin, affaibli par des constructions et des guerres ruineuses.

La construction des grands monuments cesse, le système d’irrigation se dégrade et les temples se détériorent. Attaquée par les Thaïs, Angkor est abandonnée en 1431. L’art cambodgien, qui combine des éléments originaires et thaïs, remplace alors l’art khmer.

Les architectes construisent davantage d’édifices en bois, aujourd’hui disparus.

Quelques temples sont restaurés et transformés en sanctuaires bouddhiques d’obédience theravada, culte désormais officiel. Voyageurs occidentaux et archéologues redécouvrent Angkor au XIXe siècle.

L’École française d’Extrême-Orient (EFEO) entreprend, au début du XXe siècle, des chantiers importants de fouille et de restauration, qu’elle se voit contrainte d’abandonner dans les années 1970.

Le site, fortement dégradé par la végétation envahissante, la guerre civile, le vandalisme et le pillage, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 1992.

Depuis le retour de la paix, moines et pèlerins le fréquentent de nouveau. 3 DÉCOR ARCHITECTURAL ANGKORIEN L’ornementation khmère est caractérisée par la profusion et la virtuosité, le sens de la composition et la soumission au cadre architectural.

Les temples en brique sont généralement stuqués, et les constructions en grès sont sculptées. Réalisé in situ, le décor des portes, des bas-reliefs et des hauts-reliefs en grès était peut-être peint.

Souple, foisonnant et animé, il est finement ciselé, telle de l’orfèvrerie.

Le symbolisme des éléments décoratifs détermine leur emplacement.

La décoration envahit et scande certaines surfaces du temple (frontons, linteaux, colonnettes et murs) ; essentiellement végétale, elle est composée de feuillages et de rinceaux, auxquels s’ajoutent des petits personnages et des animaux, réels ou fantastiques. Sur les linteaux des portes imitant le bois, des modèles indiens sont réinterprétés.

Composés d’une crosse de feuillage ou d’un corps de naga (serpent mythique), ils évoluent vers une surcharge de motifs.

Se déploient avec exubérance guirlandes, pendeloques, rinceaux, fleurs, makara (animal mythique marin) crachant des perles, divinité portée par un animal fabuleux (Vishnou sur l’oiseau Garuda, Shiva et Parvati sur le taureau Nandin), et scènes mythologiques (scènes tirées du Ramayana , épisode du barattage de la mer de lait évoquant la création du monde, etc.).

Les frontons triangulaires qui surmontent les portes sont également agrémentés d’un décor végétal et historié. Les bas-reliefs figurant des divinités et des scènes narratives enrichissent les murs des galeries et des terrasses.

Probablement peints et dorés à l’origine, les magnifiques bas-reliefs des galeries du temple d’Angkor Vat illustrent des épisodes du Mahabharata et du Ramayana , des scènes de cour, de guerre et du jugement des morts. Tevodas (divinités féminines), apsara (nymphes célestes), dvarapalas (gardiens) en haut relief et animaux en ronde bosse (lion, éléphant, singe, oiseau Garuda) protègent l’accès aux temples.

Le naga (serpent mythique) — sujet prépondérant et symbole complexe puisqu’il représente à la fois l’ancêtre légendaire du Cambodge et le lien entre microcosme et macrocosme — est souvent sculpté à l’entrée du temple.

Son corps polycéphale, terminé par plusieurs têtes dressées, forme une balustrade bordant les chaussées. 4 STATUAIRE 4. 1 Modèles khmers La statuaire officielle khmère se compose de dieux hindous, de nombreux linga , de personnages bouddhiques, de portraits de rois divinisés et de notables, ainsi que d’animaux.

L’efficacité religieuse d’une statue (support de la divinité sur Terre et objet de culte dans le sanctuaire) importe plus que sa beauté, car fabriquer une œuvre sacrée constitue un travail pieux, porteur de mérites pour le commanditaire et l’artiste (qui demeure anonyme). Principalement en grès, en bois et en bronze fondu à la cire perdue, dorée ou laquée et parée, la statuaire khmère témoigne d’une remarquable qualité technique et esthétique.

Les sculptures en pierre, généralement monolithes, comportent souvent des pièces assemblées à partir du XIIIe siècle, notamment les bras. Pagne drapé de multiples façons, coiffure (tiare cylindrique, chignon rond à tresses verticales) et bijoux ciselés (ceinture et diadème orfévrés, bracelets) révèlent une étonnante richesse d’invention. 4. 2 Période préangkorienne ( Ier-VIII e siècle) À l’époque préangkorienne, un arc de soutien entourant les divinités et des étais sous les mains inférieures des statues à plusieurs bras garantissent leur stabilité.

La statuaire khmère, influencée par l’Inde mais cependant moins variée, s’individualise et atteint rapidement sa phase de maturité.

Frontalité, hiératisme, sobriété, sérénité, visage idéalisé, corps lourd et stylisé, modelé minutieux, telles sont les particularités de cette première statuaire.

L’image de Hari hara, représentation mixte de Vishnou et de Shiva, est très fréquemment utilisée. 4. 3 Période angkorienne ( IXe-XIII e siècle) Pendant l’époque angkorienne, le thème du Bouddha méditant apparaît, assis sur les anneaux du roi-naga Muchilinda et protégé par ses sept têtes.

Les divinités, plus corpulentes, présentent des arcades sourcilières horizontales.

Elles portent une tiare. »

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