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La Pologne est marquée, dans son histoire, par l'opposition entre l'immutabilité de la nation polonaise et la variabilité de son territoire, qui connut quatre partages et disparut deux fois de la carte du monde, en 1795 et en 1939.

Publié le 29/11/2013

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La Pologne est marquée, dans son histoire, par l'opposition entre l'immutabilité de la nation polonaise et la variabilité de son territoire, qui connut quatre partages et disparut deux fois de la carte du monde, en 1795 et en 1939. Recréée en 1946, avec un glissement spatial vers l'ouest, la Pologne fut une démocratie populaire jusqu'en 1989. Le pays actuel bénéficie d'un brillant patrimoine artistique et culturel, mais sa vie politique a du mal à se stabiliser et son économie à passer du socialisme au libéralisme. La Pologne, en polonais Polska. est un État situé en Europe centrale, qui s'étend aujourd'hui de la mer Baltique, au nord, aux Sudètes et aux Carpates, au sud. Sa frontière occidentale, avec l'Allemagne, est fixée sur l'Oder et la Neisse, tandis qu'à l'est le territoire polonais entre en contact avec la Russie (région de Kaliningrad), la Lituanie, la Biélorussie et l'Ukraine. La Pologne est le premier des pays de l'Europe de l'Est à avoir rejeté le régime communiste. Des structures de transition complexes y ont été mises en place à partir de 1989 et la nouvelle Constitution, promulguée en 1996. Le régime est de type parlementaire, mais le pluralisme se traduit par la prolifération des partis politiques. Le président de la République, dont les pouvoirs sont relativement limités, est élu au suffrage universel. Le pouvoir législatif se partage entre la Diète (460 membres) et le Sénat (100 membres). Géographie Les conditions naturelles La Pologne est un pays de plaine, aux horizons monotones, les neuf dixièmes du territoire se situant à moins de 200 m d'altitude. Trois grandes unités topographiques peuvent être distinguées : au sud, un vaste piémont, formé de plateaux et de bassins, adossé aux monts des Sudètes et à la chaîne des Carpates (Tatras et Beskides) ; au centre, une vaste plaine traversée par un corridor de circulation que dessine le cours est-ouest des vallées fluviales ; au nord, une zone de collines morainiques et de lacs, qui isole une côte basse et sablonneuse des régions de l'intérieur. D'orientation méridienne, les bassins hydrographiques de l'Oder et de la Vistule recoupent ces trois ensembles et constituent les grands axes de communication. Le climat, semi-continental, est caractérisé par des hivers froids et des étés chauds et orageux. Varsovie a une température de -3,4 o C en janvier et de 18,7 o C en juillet, et reçoit des précipitations annuelles moyennes de 505 mm. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Beskides Carpates Oder Sudètes (monts) Tatras Varsovie Vistule Les livres Sudètes (monts), page 4919, volume 9 Pologne - le massif granitique des Tatras, page 4018, volume 7 Pologne - pâturages dans les Tatras, page 4018, volume 7 Pologne - la Vistule près d'Elblag, page 4019, volume 7 Les aspects humains Les modifications territoriales et les transferts de populations qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale valent à la Pologne une population homogène, où les minorités nationales (Ukrainiens, Biélorusses, Allemands) comptent pour moins de 2 %. L'accroissement démographique a d'abord été très rapide (1,3 % par an entre 1946 et 1970), avant de se ralentir à partir des années soixante-dix (0,8 % entre 1970 et 1990, 0,2 % entre 1990 et 1995), en raison de la baisse de la natalité et d'une remontée progressive de la mortalité. La population reste relativement jeune : les moins de 30 ans représentent plus de 45 % du total. Les densités, parmi les plus élevées d'Europe centrale, apparaissent contrastées, et décroissent du sud au nord. Urbanisation et industrialisation ont modifié la répartition de la population depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Reculant en valeur relative, sous l'effet de la dépopulation des campagnes, les ruraux, à peine moins nombreux qu'en 1950, restent une importante force sociale et politique, tandis que la population urbaine a triplé en nombre. En dépit des efforts de reconstruction et d'aménagement urbain, les besoins en logements sont encore mal satisfaits. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats polonais Slaves Les livres Pologne - Gdansk : vue générale, page 4020, volume 7 Pologne - scène de rue à Cracovie (Kraków), page 4020, volume 7 Pologne - Cracovie : les halles du Rynek Glowny, page 4020, volume 7 La vie économique Au cours de la période socialiste (1947-1989), l'économie polonaise a subi de profondes transformations dans le cadre d'une organisation fondée sur une planification centralisée et sur la propriété sociale des moyens de production. Si la collectivisation de l'agriculture s'est heurtée à la résistance des paysans, qui ont conservé les trois quarts des terres en propriété privée, tous les autres secteurs de l'économie ont fait l'objet de nationalisations. Après les années de reconstruction, le plan quinquennal 1950-1955 a lancé une « industrialisation de base » de l'économie selon le modèle soviétique, favorisant l'investissement aux dépens de la consommation. Par la suite, la politique économique a été rythmée par des explosions sociales (1956, 1970, 1980-1981) et par les changements politiques qu'elles ont entraînés. Après une phase de développement qui a permis la modernisation de l'appareil industriel, l'économie polonaise, en proie à des dysfonctionnements et à un endettement extérieur croissant, s'est enfoncée dans la crise à partir de la fin des années quatre-vingt. Au lendemain du changement de régime intervenu en 1989, un programme de stabilisation destiné à rétablir les grands équilibres financiers a été appliqué, tandis que des réformes structurelles radicales ont assuré le passage vers l'économie de marché. Le programme de privatisations, ayant touché en 1995 plus de cinq cents grandes entreprises, doit lui donner un élan décisif. L'agriculture. Ce secteur mobilise une main-d'oeuvre pléthorique, fournit moins de 10 % du revenu national, mais assure 87 % de la consommation alimentaire du pays et contribue à ses exportations. L'originalité de l'agriculture polonaise par rapport à celle des autres démocraties populaires avait été le maintien d'un grand nombre (2,7 millions) d'exploitations familiales modestement équipées, d'une dimension moyenne de 5 hectares, à côté d'un secteur étatique détenant 18,2 % des terres et d'un secteur coopératif d'importance réduite (3,7 % des terres). La superficie agricole utile (19 millions d'hectares) représente un potentiel productif élevé, consacré aux cultures de céréales (blé, seigle, orge, avoine), aux pommes de terre, betteraves à sucre, oléagineux, plantes textiles (lin, chanvre), ainsi qu'aux productions fourragères destinées à un important cheptel bovin et porcin. La transition vers l'économie de marché a impliqué une restructuration de grande ampleur du secteur agricole : privatisation des fermes d'État, modernisation et concentration des exploitations familiales. L'industrie. Elle représentait encore 48 % du PIB en 1985, mais son importance recule sous l'effet de la crise et des restructurations. Le développement industriel s'est appuyé sur d'importantes ressources énergétiques : charbon de Haute-Silésie, lignite (Piotrków Trybunalski, Konin, Turoszów), qui assurent l'approvisionnement en électricité thermique. Le sous-sol fournit du cuivre (Lublin, Legnica), du soufre (Tarnobrzeg), du plomb, du zinc et du sel gemme. Ces industries extractives ont fait subir de graves dommages à l'environnement, les coûts d'exploitation sont élevés et certains bassins devront être fermés (Wa?brzych). Il en est de même de la sidérurgie (Katowice, Nowa Huta, Cz?stochowa) et des industries chimiques de base. Des pans entiers des industries de transformation (métallurgie de transformation, mécanique, matériel de transport, construction électrique et électronique), représentant 32 % de la production industrielle, doivent être restructurés. L'industrie légère, principalement le textile, activité traditionnelle de ?ód ? , de la Basse-Silésie et des Beskides, connaît un grave déclin. L'amélioration de la compétitivité de l'appareil productif exige la liquidation des technologies obsolètes et la réduction des emplois. Au total, les secteurs les plus rentables sont ceux des télécommunications, de certains produits chimiques, de la pharmacie et de la filière bois. La nouvelle politique industrielle est favorable à l'entrée des capitaux étrangers, qui sont d'origine occidentale (américains, français) mais aussi asiatique (coréens dans l'automobile). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Beskides C zestochowa Katowice L ódz Lublin Piotrków Trybunalski Silésie (basse) Silésie (haute) Walbrzych Les livres nucléaire (physique) - les abords de la centrale de Katowice, en Pologne, page 3494, volume 7 Europe - aciéries à Nowa Huta, en Pologne, page 1807, volume 4 Le commerce. Les échanges extérieurs, qui se faisaient encore à hauteur de 40 % en 1989 avec les pays à économie planifiée d'alors, ont été réorientés dans le cadre d'accords d'association avec l'Union européenne. La place de l'Allemagne est déterminante, alors que la balance commerciale reste nettement déficitaire. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Szczecin, page 4991, volume 9 Pologne - bergers de la région de Zakopane, page 4022, volume 7 Pologne - les chantiers navals de Gdansk, page 4022, volume 7 Pologne - Walbrzych Waldenburg : centre sidérurgique, page 4022, volume 7 Pologne - récolte de pommes de terre, page 4022, volume 7 Pologne - une boucherie franchisée à Ciechanów, page 4022, volume 7 L'organisation de l'espace Un contraste majeur est-ouest, remontant au temps des partages du territoire polonais, s'exprime par des disparités d'équipement et de développement. La partie occidentale, entrée plus tôt dans la modernité, est mieux dotée en infrastructures et plus urbanisée que la partie orientale, qui conserve une importante paysannerie pratiquant une agriculture encore largement traditionnelle. La distribution des activités sur l'ensemble du territoire répond à une logique économique qui a porté au premier plan les régions industrielles de la partie méridionale, tandis que les confins nord-ouest, et surtout nord-est, demeuraient moins valorisés et moins bien intégrés. Autour du foyer d'intense développement industriel de Haute-Silésie, dans un rayon de 350 km, se situent les principaux bassins industriels et la plupart des grands centres urbains administrant le pays (Varsovie, Cracovie, Wroc?aw, Pozna?). Si l'on excepte les deux ports de Gda?sk et de Szczecin, la façade littorale n'a pas attiré de foyers économiques majeurs. L'organisation de la Pologne est celle d'un espace continental dont les centres de gravité démographique et économique apparaissent décalés vers le sud. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cracovie Gdansk Poznan Silésie (haute) Szczecin Varsovie Wroclaw Les livres Poznan, page 4088, volume 8 tourisme - la plage de Mielno, en Pologne, page 5239, volume 10 Varsovie - quartier de la vieille ville, page 5426, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baltique (mer) Beskides Bielsko-Biala B ydgoszcz Carpates Cracovie C zestochowa Frisches Haff Galicie Gdynia Katowice Lublin Mazurie Oder Oliva Opole Oswiecim Piotrków Trybunalski Plock Poméranie Pomérélie Posnanie Poznan Przemysl Radom Silésie Silésie (basse) Silésie (haute) Sudètes (monts) Szczecin Tarnowskie Góry Tatras Torun Varsovie Vistule Walbrzych Wroclaw Zabrze Zakopane Zielona Góra Zulawy Zyrardów Histoire L'histoire de la Pologne est marquée par l'opposition entre la continuité de la nation et la discontinuité de l'État polonais. Cette nation millénaire, imprégnée de catholicisme, occupe un territoire qui fut périodiquement convoité par ses puissants voisins allemand et russe. Elle dut subir quatre partages, dont deux (en 1795 et en 1939) la rayèrent de la carte. Après la Seconde Guerre mondiale, l'ordre communiste fut imposé à une société au sein de laquelle des oppositions de plus en plus massives s'affirmèrent. Le mouvement syndical Solidarité (Solidarnos'c'), né en 1980, allait être le ferment de l'effondrement du communisme en Europe de l'Est. La genèse de l'État polonais Entre la Baltique et les Carpates, où vivaient des populations diverses (baltes, slaves, germaniques, etc.), les Polanes, peuple slave occidental, s'individualisèrent entre le IXe et le Xe siècle dans la région de Gniezno et fédérèrent d'autres peuples slaves (Vislanes de la région de Cracovie et Slézanes de Silésie). Le Polane Mieszko Ier (vers 960/992) les réunit sous son autorité ducale et fonda la dynastie des Piast, qui devait régner pendant cinq siècles sur la Pologne. Il se fit baptiser en 966 selon le rite latin. La Pologne étant au voisinage et vassale du Saint Empire romain germanique, cette conversion au catholicisme était un choix stratégique. Elle était peut-être un choix singulier au moment où la foi orthodoxe progressait en Europe orientale sous l'influence de Byzance. De là découlent l'ancrage profond de la Pologne du côté de Rome, ainsi que l'usage de l'alphabet latin pour la transcription du polonais. Mieszko Ier réunit à son duché des terres allant de la Poméranie à la Silésie et fit de Cracovie sa capitale. Quand il mourut, la Pologne avait approximativement les frontières qu'elle devait retrouver en 1945. Le fils de Mieszko, Boleslas Ier le Vaillant (992/1025), fit reconnaître le titre royal et conquit de nouvelles terres. Le partage par Boleslas III Bouche-Torse (1102/1138) du royaume en quatre duchés pour ses fils inaugura une période de fragmentation de la Pologne. Au cours des XIIe et XIIIe siècles, en effet, chaque duc appliqua la même loi successorale. Cette désagrégation favorisa la pénétration germanique. Ainsi, les chevaliers Teutoniques, qui avaient été appelés en 1226 par Conrad de Mazovie pour lutter contre les païens, s'installèrent durablement en Poméranie. Toutefois, Ladislas Ier le Bref (1306/1333) réussit à restaurer l'unité du royaume en se faisant couronner à Cracovie en 1320. Son fils Casimir III le Grand (1333/1370) agrandit considérablement le territoire à l'est en conquérant la Ruthénie en 1349 et la Podolie en 1366. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boleslas - Boleslas Ier le Vaillant Boleslas - Boleslas II le Hardi Boleslas - Boleslas III Bouche-Torse Boleslas - Boleslas IV le Crépu Casimir - Casimir II le Juste Casimir - Casimir III le Grand Casimir - Casimir le Rénovateur Cracovie Empire romain germanique (Saint) Piast Podolie Poméranie Silésie Teutoniques (chevaliers) Transcarpatie La Pologne des Jagellons (1385-1572) Casimir désigna pour lui succéder son neveu Louis d'Anjou, roi de Hongrie, qui fut ainsi le dernier Piast de Pologne (1370/1382). La fille de ce dernier, Hedwige, alors reine de Pologne, épousa en 1386 le grand-duc lituanien Iogailo, ou Jagellon (1386-1434), qui prit le nom de Ladislas II. L'union personnelle entre la Pologne et la Lituanie permit aux deux États de vaincre en 1410, à la bataille de Grunwald (ou de Tannenberg), leur ennemi commun, les chevaliers Teutoniques. Casimir IV (1444/ 1492) poursuivit la lutte contre l'Ordre teutonique. Ce dernier devint vassal de la Pologne-Lituanie à l'issue de la guerre de Treize Ans (1454-1466) et céda des territoires (notamment la région de Gdan'sk) à son suzerain. Plus tard, l'Ordre devait même être sécularisé : en 1525, son grand maître, Albert de Brandebourg, devint duc de Prusse et resta vassal du roi de Pologne. Le prestige des Jagellons était tel que l'un des fils de Casimir IV, Ladislas, fut élu roi de Bohême et de Hongrie. Toutefois, les succès extérieurs eurent des répercussions sur l'autorité monarchique : le roi Casimir IV avait dû accorder davantage de pouvoirs à la Diète que dominait la petite noblesse (la szlachta). En outre, la Diète devint commune à la Pologne et à la Lituanie après la signature, en 1569, de l'union perpétuelle de la Pologne et de la Lituanie, dite Union de Lublin. La Pologne, qui s'étendait alors de l'Oder jusqu'au-delà du Dniepr, était l'un des États les plus riches et les plus peuplés d'Europe. C'était aussi un pays tolérant, tant pour les juifs que pour les humanistes, tel l'astronome Copernic. La Réforme protestante touchait surtout la noblesse, et, en 1573, la « paix des Dissidents » établit l'égalité des cultes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bohême Casimir - Casimir IV Gdansk Jagellons Jean - POLOGNE - Jean Ier Albert Lituanie Lituanie - Histoire Louis - HONGRIE - Louis Ier le Grand Lublin Piast Prusse Sigismond - Sigismond II Auguste Jagellon Tannenberg Teutoniques (chevaliers) Ukraine - Histoire - La domination polono-lituanienne Du déclin aux partages de la Pologne Lorsque s'éteignit la dynastie des Jagellons en 1572, la monarchie devint élective. En 1573, le Français Henri de Valois fut élu roi, mais, à la mort de son frère Charles IX, il quitta la Pologne pour régner en France sous le nom d'Henri III. Étienne Báthory, roi de Pologne de 1575 à 1586, obtint des succès en repoussant le tsar Ivan le Terrible. Le prince suédois Sigismond III Vasa, qui lui succéda de 1587 à 1632, était un Jagellon par sa mère. Il brisa la paix religieuse en lançant la Contre-Réforme. Après la mort de Sigismond III Vasa, la Pologne subit de cuisants revers. Les Suédois, sous Charles X et Charles XII, et les Russes la menacèrent et la mirent au bord du chaos. En 1652, l'introduction du liberum veto, par lequel tout membre de la Diète pouvait s'opposer à une décision, paralysa complètement le pouvoir central. Dès lors, la société se figea dans des structures féodales dominées par les magnats de la grande noblesse terrienne, et l'économie déclina. Ainsi, la Pologne s'affaiblit malgré les succès de Jean Sobieski, roi de 1673 à 1696, qui triompha des Turcs. Sous le règne d'Auguste II de Saxe (1697/1733), la Russie accrut son influence dans le pays. Elle intervint dès lors dans l'élection des souverains polonais. Stanislas Leszczy?ski, beau-père de Louis XV, élu roi de Pologne, puis détrôné, fut de nouveau élu roi en 1733, mais il dut renoncer à la Pologne en 1738. En pleines guerres russo-turques (1768-1774), la Russie, la Prusse et l'Autriche préservèrent la paix entre elles en se partageant la Pologne. En 1764, la tsarine Catherine II fit élire roi de Pologne un prince qui lui était dévoué, Stanislas Auguste Poniatowski. Mais ce dernier ayant voulu réformer son royaume, la Prusse, la Russie et l'Autriche procédèrent au premier partage de la Pologne (1772). La Russie s'attribuait une partie de la Lituanie et de la Biélorussie ; l'Autriche, la Galicie ; et la Prusse, la Prusse occidentale (moins Gdan'sk). Régnant sur un pays qui avait perdu plus de quatre millions d'habitants, mais qui était en plein réveil moral, politique et économique, Stanislas Poniatowski poursuivit ses réformes. Ainsi, la Diète de quatre ans (1788-1792) élabora la Constitution libérale du 3 mai 1791 qui établissait une monarchie héréditaire et abolissait les privilèges de la noblesse. Le deuxième partage (1793) rétablit « l'ordre » favorable aux puissants voisins russes et prussiens. L'Autriche n'y participa pas, mais la Prusse annexa la « Grande Pologne » avec Gda?sk (Dantzig en allemand) et Thorn notamment, tandis que la Russie obtenait les régions orientales avec Minsk, l'Ukraine et la Podolie. En 1794, un officier, Tadeusz Ko?ciuszko, déclencha une révolte nationale, qui fut écrasée dans le sang et mena au troisième partage (1795) entre la Russie, la Prusse et l'Autriche. Le royaume de Pologne disparaissait totalement et Stanislas Poniatowski abdiquait. Parmi les Polonais qui émigrèrent alors vers la France révolutionnaire, un général patriote, Jan Henryk D&acedil;browski, créa en 1797 les Légions polonaises, qui s'engagèrent aux côtés de la France. La fondation par Napoléon, en 1807, du grandduché de Varsovie raviva les espoirs de renaissance et de libération de la Pologne. Mais cet embryon d'État s'écroula dès 1812. La Russie sembla alors pouvoir assurer la continuité d'un État polonais. Le congrès de Vienne, en effet, érigea en 1815 le grandduché (diminué de quelques territoires restitués à la Prusse et à l'Autriche) en un royaume de Pologne, dit aussi Pologne du Congrès. Ainsi, le roi de Pologne était le tsar de Russie, mais le territoire était autonome et doté d'une Constitution libérale. Toutefois, cette Pologne « russe » ne connut pas au XIXe siècle le même développement industriel et urbain que les régions occupées par la Prusse. Les relations du royaume avec le tsar se dégradèrent dès 1820, et le soulèvement de novembre 1830, qui fut réprimé avec force, provoqua la « grande émigration » vers l'Occident, notamment vers Paris, des intellectuels et artistes polonais (parmi lesquels le poète Adam Mickiewicz). De nombreuses insurrections suivirent. Celle de 1863 entraîna des déportations en nombre, une intense politique de russification et la fin du royaume de Pologne, désormais appelé « pays de la Vistule ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Auguste II le Fort Báthory - Báthory Étienne Biélorussie Biélorussie - Histoire Casimir - Casimir V Catherine - RUSSIE - Catherine II la Grande Charles - SUÈDE - Charles X Charles - SUÈDE - Charles XII de Palatinat-Deux-Ponts Galicie Gdansk Henri - FRANCE - Henri III Ivan - Ivan IV, dit le Terrible Jean - POLOGNE - Jean III Sobieski Kosciuszko Tadeusz Lituanie Lituanie - Histoire Mickiewicz Adam Minsk Podolie Pologne (guerre de la Succession de) Potocki - Potocki Stanislaw Szczesny Felix Prusse Prusse-Occidentale révolutions européennes de 1830 Russie - Histoire - L'apogée de l'Empire (XIXe siècle) Russie - Histoire - La Russie impériale (XVIIIe siècle) Russie - Histoire - La Russie moscovite (XVIe-XVIIe siècle) Sigismond - Sigismond III Vasa Stanislas - Stanislas Ier Leszczynski Stanislas - Stanislas II Auguste Poniatowski Tilsit (traités de) Ukraine - Histoire - La domination polono-lituanienne Ukraine - Histoire - La russification Varsovie Vasa Vienne (congrès de) Les livres Pologne - Stanislas Leszczynski, page 4023, volume 7 Pologne - les partages de la Pologne au XVIIIe siècle, page 4024, volume 7 Pologne - image d'Épinal représentant l'insurrection polonaise de 1831, page 4024, volume 7 L'indépendance recouvrée Dès le début de la Première Guerre mondiale, la question polonaise resurgit. Les Polonais avaient été mobilisés dans les armées des deux camps adverses (Autriche-Hongrie et Allemagne d'une part, Russie de l'autre). Dès 1915, l'Autriche-Hongrie occupa l'ancien royaume de Pologne, qui dépendait de la Russie. L'armée autrichienne chercha à entraîner tous les Polonais dans la guerre contre les Russes (à l'instar de Jósef Pi?sudski et de ses Légions polonaises) et installa en 1917 un Conseil de régence. Simultanément, un Comité national polonais se réunit à Paris et recruta des volontaires pour combattre aux côtés de la France. Après la défaite de l'Allemagne en novembre 1918, une République fut proclamée à Varsovie, et Pi?sudski devint chef de l'État. Les frontières occidentales furent fixées par le traité de Versailles (1919) : la Pologne obtenait un accès à la mer Baltique par le couloir de Dantzig, qui isolait la Prusse-Orientale du reste de l'Allemagne. Les frontières orientales furent déterminées par le traité de Riga en 1921, après deux ans de guerre contre la Russie soviétique. La République polonaise, d'abord très instable, devint une dictature militaire (avec une façade parlementaire) quand Pi?sudski fit un coup de force en mai 1926. Le régime se durcit encore à la mort de ce dernier (1935), sous le « gouvernement des colonels ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Autriche-Hongrie Beck Józef Pilsudski Józef Prusse-Orientale Riga Russie - Histoire - La chute de l'Empire Sikorski Wladyslav Ukraine - Histoire - L'intégration à l'URSS La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale Le pacte germano-soviétique de 1939 prévoyait le quatrième partage de la Pologne. De fait, la Wehrmacht entra en Pologne le 1er septembre 1939, et l'armée Rouge, le 17. La partie occidentale de la zone d'occupation allemande fut annexée au Reich, le reste prenant le nom de Gouvernement général. La partie occupée par les Soviétiques fut incorporée à l'URSS. En 1941, l'Allemagne d'Hitler, qui attaquait l'URSS, conquit l'ensemble de la Pologne. Un traitement de terreur fut infligé à ce pays slave, où vivaient trois millions de juifs. Ceux-ci furent enfermés dans des ghettos ; la population du ghetto de Varsovie, qui se souleva en 1943, fut exterminée. De nombreux camps de travail forcé et camps de concentration furent implantés sur le territoire polonais. C'est également en Pologne qu'étaient situés tous les camps d'extermination nazis : Auschwitz (O?wi?cim), Be?zec, Birkenau, Che?mno, Majdanek, Sobibór et Treblinka. Dès septembre 1939, un gouvernement polonais en exil s'était constitué, d'abord à Paris, puis à Londres, tandis qu'à l'intérieur du pays l'Armia Krajowa (« Armée de l'intérieur », AK) menait des actions de résistance. Le parti communiste polonais se reconstitua en 1942 sous la direction de W?adys?aw Gomu ?ka. Mais les relations de l'AK et du gouvernement en exil avec les communistes se dégradèrent après la découverte par les Allemands, en 1943, du charnier de Katyn (des milliers d'officiers polonais, faits prisonniers par les Soviétiques en 1939, avaient été massacrés par la police soviétique, comme devait le reconnaître, quelque cinquante ans plus tard, le gouvernement de Moscou). Lorsque l'armée Rouge entra en Pologne, elle favorisa l'instauration à Lublin d'un gouvernement provisoire : le Comité de libération nationale, présidé par Bo?es?aw Bierut (juillet 1944). De son côté, l'AK déclencha en août 1944 une insurrection à Varsovie, que les Soviétiques, qui stationnaient à proximité de la ville, n'appuyèrent pas. Les Allemands menèrent une répression impitoyable : Varsovie fut rasée et il y eut 250 000 victimes. Trois mois plus tard, l'armée Rouge pénétrait dans la ville martyre. Le bilan matériel et humain de la guerre était très lourd : il y eut 5 800 000 morts (15 % de la population), parmi lesquels 3 millions de juifs. Lors des conférences de Yalta et de Potsdam en 1945, la fixation des nouvelles frontières fit « glisser » la Pologne vers l'ouest : la frontière occidentale fut avancée, au détriment de l'Allemagne, jusqu'à la ligne Oder-Neisse (qui tient son nom des deux cours d'eau qui la dessinent) ; la frontière orientale fut reculée, au bénéfice de l'URSS, jusqu'à la ligne dite Curzon (à 150 km plus à l'ouest que la frontière de 1921). La nouvelle configuration du pays entraîna des déplacements de populations : près de 2 millions d'Allemands des territoires nouvellement annexés regagnèrent l'Allemagne, tandis que 50 000 Ukrainiens, Biélorusses et Lituaniens résidant en Pologne optèrent pour la nationalité soviétique et émigrèrent vers l'URSS. D'autre part, 1 500 000 Polonais quittèrent les territoires annexés par l'URSS. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Auschwitz Bierut Boleslaw Curzon of Kedleston (George Nathaniel, lord) ghetto Gomulka Wladyslaw guerres mondiales - La Seconde Guerre mondiale - La marche à la guerre Hitler Adolf Katyn Komorowski Tadeusz Lublin Mikolajczyk Stanislaw Occupation Oder Potsdam Sikorski Wladyslav Treblinka URSS - Histoire - Du pacte germano-soviétique à la guerre froide Varsovie Yalta Les livres guerres mondiales - Hitler inspectant le front de Pologne en septembre 1939, page 2273, volume 4 Varsovie - le ghetto de Varsovie à l'époque de l'occupation nazie, page 5426, volume 10 Pologne - la Pologne de 1939 à 1945, page 4025, volume 7 Pologne - Varsovie en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, page 4025, volume 7 La Pologne depuis 1945 Le Comité de Lublin mit deux ans à s'imposer face aux partisans du gouvernement de Londres et à Gomu?ka, secrétaire général du POUP (parti communiste), soupçonné de « titisme ». Celui-ci fut exclu du parti en 1949, puis arrêté, et le pays fut repris en main par le stalinien Bierut. Les émeutes de 1956, notamment à Pozna? en juin, provoquèrent le rappel de Gomu?ka (20 octobre). Ce dernier mit en oeuvre une politique de décollectivisation des campagnes, restaura l'indépendance de l'Église ainsi qu'un pseudoparlementarisme. Après les émeutes de la Baltique en 1970, Edward Gierek, premier secrétaire du parti de 1970 à 1980, lança une politique d'emprunts à l'étranger, qui échoua. Les grèves reprirent, et, dès 1980, le syndicat Solidarité anima un puissant mouvement de contestation, avec, à sa tête, Lech Wa??sa, un ouvrier électricien de Gda?sk. Solidarité comptait alors dix millions de membres sur une population de trentesix millions. Les accords de Gda?sk, conclus en août 1980, reconnurent l'existence du premier syndicat indépendant et autogéré polonais. Plus largement, les revendications portaient sur une libéralisation du régime. L'affaiblissement de l'autorité du parti communiste et du gouvernement inquiétant l'URSS, Stanislaw Kania, qui avait remplacé Gierek à la tête du parti en septembre 1980, fut lui-même remplacé en octobre 1981 par le général Jaruzelski. Celui-ci proclama l'« état de guerre », le 13 décembre 1981, et fit procéder à des arrestations massives. Lech Wa??sa fut placé en résidence surveillée, et la dissolution de Solidarité fut prononcée. Toutefois, l'état de guerre ne résista pas à l'effondrement économique, à la contestation sociale encouragée par l'Église, à la perestroïka menée en URSS, ni au désaveu occidental (en 1983, le prix Nobel de la paix fut attribué à Lech Wa??sa). En avril 1989, les négociations avec Solidarité reprirent et les élections semi-démocratiques de juin 1989 assurèrent la victoire écrasante de Solidarité. Lech Wa??sa fut élu président de la République en décembre 1990. Dès lors, la Pologne s'engagea sur la voie de la libéralisation politique et économique. Tandis que se constituait la nouvelle société civile polonaise, toujours très marquée par l'influence de l'Église catholique, la désorganisation de l'appareil productif, entraînant une flambée du chômage, et la hausse des prix amorcèrent la crise de confiance envers Solidarité. En septembre 1993, les élections législatives anticipées donnèrent l'avantage aux candidats issus des anciens rangs communistes et à leurs alliés, et, en décembre 1995, c'est Lech Wa??sa lui-même qui fut désavoué ; l'élection présidentielle fut remportée par un ancien ministre de l'époque communiste, Alexandre Kwasniewski. La victoire de la droite aux élections législatives de 1997 témoigne de la solidarité de l'alternance démocratique dans le pays. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bierut Boleslaw Est (pays de l') Gdansk Gierek Edward Gomulka Wladyslaw Jaruzelski Wojciech Kurón Jacek Mazowiecki Tadeusz Poznan Solidarité URSS - Histoire - La crise et la chute du régime Walesa Lech Les livres syndicalisme - grève à Gdansk, en Pologne, en 1980, page 4996, volume 9 Europe - messe en Pologne, page 1809, volume 4 Pologne - Wladyslaw Gomulka à Varsovie, en 1964, page 4025, volume 7 Pologne - élection de Lech Walesa comme président du syndicat Solidarité, le 2 octobre 1981, page 4026, volume 7 Pologne - Lech Walesa lors de son investiture à la présidence de la République, le 22 décembre 1990, page 4026, volume 7 démocratie - élection présidentielle en Pologne, en 1995, page 1425, volume 3 Arts Beaux-arts L'architecture. Les premières églises fortifiées de style roman apparurent au XIIe siècle (Saint-André de Cracovie). Le style gothique connut son essor au XIVe siècle sous le règne de Casimir III dit le Grand (Notre-Dame de Cracovie). Sous l'influence de l'art italien introduit par le roi Sigismond Ier , dont la femme était italienne, le château de Wawel à Cracovie fut reconstruit selon les principes de la Renaissance. L'architecture religieuse fut finalement gagnée par le style baroque, qui s'imposa jusqu'au milieu du XVIIIe siècle (église du Saint-Sacrement, Varsovie). Au style rococo (château de Wilanów) succéda un style classique plein de grandeur (palais royal, Varsovie). Par la suite, les conditions politiques entravèrent la création architecturale polonaise jusqu'en 1900. Le renouveau qui se produisit alors fut de brève durée. Mutilée par les deux guerres mondiales, la Pologne fut rebâtie selon des modèles soviétiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Casimir - Casimir III le Grand Cracovie néoclassicisme - Les autres pays Sigismond - Sigismond Ier Jagellon le Vieux Varsovie La sculpture. Elle se développa avec l'art roman (tympans sculptés de Stronsk ou de Wysocice). De grands retables sculptés et peints furent réalisés au XVe siècle (retable de NotreDame de Cracovie, par Wit Stwosz). La statuaire funéraire, de caractère monumental, apparue au XIVe siècle, s'enrichit d'influences italiennes, puis flamandes aux XVIe et XVIIe siècles. La sculpture connut ensuite un certain déclin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cracovie La peinture. Dans le domaine pictural, la Pologne du Moyen Âge est surtout connue pour ses enluminures et pour les fresques de ses églises. L'école de Cracovie domina la peinture des XIVe et XVe siècles, tandis que naissait la peinture d'histoire. Au XVIe siècle, les influences italienne et flamande s'accentuèrent ; l'art du portrait se développa, particulièrement au XVIIIe siècle (Kucharski devint en France le peintre de Marie-Antoinette). Les crises politiques du XIXe et du XXe siècle ont favorisé l'essor d'une peinture engagée, dont le patriotisme a souvent pris une forme symboliste (toiles de Wyspia?ski, de Witkiewicz). Dans les années vingt naquit une avant-garde très dynamique, animée notamment par W?adys?aw Strzemi?ski. Celui-ci, qui avait connu Malevitch en Russie, introduisit le constructivisme. La Pologne devint un des foyers les plus inventifs de l'Europe de l'Est ; le musée de ?od ? en conserve les principaux témoignages. Après la Seconde Guerre mondiale, l'art fut soumis au réalisme socialiste. Depuis quelques années, cependant, la peinture polonaise s'est rapprochée des mouvements occidentaux. La veine surréaliste, fantastique ou burlesque continue d'inspirer les sculptures de Jerzy Bere? ou l'art de l'affiche, qui possède une solide tradition nationale. Ce pays a également donné naissance à de très grands graphistes (Roman Ciéslewicz notamment). Héritière du constructivisme des années vingt, l'abstraction s'est orientée vers le minimalisme (Zbigniew Gostomski) ou vers l'abstraction lyrique (Tadeusz Brzozowski). Roman Opalka poursuit une voie originale en énumérant à l'infini dans ses tableaux la suite des nombres naturels. Les recherches conceptuelles et les possibilités offertes par les nouveaux médias ont inspiré les expériences de Wojciech Bruszewski et de Zdzistaw Jurkiewicz. Mais la personnalité la plus marquante des dernières décennies demeure Tadeusz Kantor, peintre, metteur en scène, scénographe, théoricien de l'art ; son oeuvre multiple a fait découvrir une voie originale, expression de toute la richesse historique et culturelle de la Pologne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cracovie Kantor Tadeusz L ódz Witkiewicz (Stanislaw Ignacy, dit Witkacy) Littérature Après trois siècles de monopole du latin, réservé à une élite, une littérature en langue polonaise naquit vers 1521, sous la pression de divers facteurs : l'émergence d'un public populaire, l'accroissement du pouvoir des diètes provinciales, l'influence de la Réforme. Miko?aj Rej inaugura cette littérature nationale par ses dialogues satiriques et ses écrits religieux. Mais son oeuvre reste teintée d'esprit médiéval. Un poète porta la langue et l'humanisme polonais à leurs sommets, dès 1550 : Jan Kochanowski, d'un lyrisme raffiné, célèbre par ses chansons et ses élégies. Piotr Skarga, prédicateur jésuite, fut le fondateur d'une prose vigoureuse et bien rythmée. Les luttes politiques du XVIIe siècle, puis le dépècement de la Pologne empêchèrent pour longtemps toute vie culturelle. Seule une brève période de reconstruction, sous le règne de Stanislas Auguste Poniatowski, permit à quelques écrivains d'emprunter à la France des Lumières une esthétique pseudo-classique qu'ils mirent au service de la patrie (Franciszek Bohomolec, Ignacy Krasicki, connu par ses satires et ses fables). Mais, plus que les Lumières, le romantisme trouva dans la Pologne en lutte une terre d'élection, jusqu'à l'insurrection de 1863. Il s'incarna surtout dans une brillante triade de poètes : le célèbre Adam Mickiewicz, Juliusz S?owacki, auteur d'étonnants poèmes cosmogoniques et patriotiques, et Zygmunt Krasi?ski, poète philosophe. De la période réaliste, féconde en romans sociaux, n'émerge guère qu'Henryk Sienkiewicz. Par réaction, le mouvement de la Jeune-Pologne marqua un renouveau littéraire, illustré par le dramaturge Stanislaw Wyspia?ski (les Noces, 1901) et des romanciers de l'émotion et de l'élémentaire, tel W?adis?aw Reymont (les Paysans, 19021909). De l'indépendance à l'invasion allemande s'épanouit une littérature placée sous le signe de l'optimisme, du culte de la perfection formelle (Julian Tuwim, Antoni S?onimski, Jan Lecho?) et de la recherche de formes entièrement nouvelles chez Witold Gombrowicz et Czes ?aw Mi?osz (prix Nobel en 1980). L'occupation nazie et l'extermination des juifs ravagèrent l'intelligentsia polonaise et marquèrent le début d'un important mouvement d'émigration. Elles inspirèrent aussi des oeuvres poignantes : celles de Czes ?aw Mi?osz, de W ?adis?aw Broniewski, de Jerzy Andrzejwski (la Nuit, 1945), qui, comme Jaros ?aw Iwaszkiewicz, se rallia au nouveau régime. Le réalisme socialiste a produit peu d'oeuvres intéressantes, sauf celles de Leon Kruczkowski (la Revanche, 1947 ; les Allemands, 1949). La littérature de la fin du XX e siècle revient à l'expression nostalgique de la liberté, du droit au rêve, à la spiritualité, à la fantaisie (Jaros?aw Iwaszkiewicz, Tadeusz Breza, Jerzy Andrzejewski, Slawomir Mrozek, Stanislas Lem). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Anski (Rappoport Sanwell, dit Shalom) Broniewski Wladislaw Brzekowski Jan Gombrowicz Witold Iwaszkiewicz Jaroslaw Kantor Tadeusz Kochanowski Jan Krasicki Ignacy Lem Stanislaw Mickiewicz Adam Milosz Czeslaw polonais Prus (Aleksander Glowacki, dit Boleslaw) Przybos Julian Sienkiewicz Henryk Slowacki Juliusz Szymborska Wislawa Witkiewicz (Stanislaw Ignacy, dit Witkacy) Zulawski Jerzy Les livres Pologne - Czeslaw Milosz en 1989, à Paris, page 4027, volume 7 Musique Le sort dramatique de la Pologne a renforcé le sentiment national chez les artistes polonais, qui ont de tout temps maintenu la langue et la culture de leur pays. Parmi eux, un nom se détache, universellement connu, celui de Frédéric Chopin, chantre de l'âme polonaise. Soumise, dès son origine, aux influences étrangères, la musique polonaise réussit à introduire le folklore tant dans le chant grégorien que dans la musique instrumentale, marquée dès la fin du XVIe siècle par les danses nationales. Principal centre de la vie musicale à la Renaissance, la cour de Cracovie possédait deux foyers distincts, lieux de rencontre respectivement des compositeurs étrangers et des musiciens polonais. Il subsiste peu de témoignages de la création musicale polonaise au XVIIe siècle, marquée par les conflits politiques qui l'isolèrent des mouvements culturels européens ; il fallut attendre 1724 pour qu'une maison d'opéra public fût fondée, donnant naissance, cinquante-quatre ans plus tard (1778), au premier opéra polonais : La Misère rendue heureuse, de Maciej Kamie?ski. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chopin Frédéric François Cracovie Art populaire et identité nationale. L'art populaire apportait aux Polonais, privés d'un véritable État depuis le troisième partage de la Pologne (1795), la confirmation de leur identité nationale. Au début du XIXe siècle naquirent ainsi les premiers recueils de folklore musical, représenté dans les trente-trois volumes d'Oskar Kolberg (1814-1890), tandis qu'allait apparaître le plus grand symbole de l'école nationale en la personne de Frédéric Chopin. Considéré comme le chantre de la nation après un premier concert en 1830 où il interpréta sa Fantaisie sur des airs polonais (1828), Chopin ne cessa de poursuivre cette tâche dans son oeuvre pianistique (polonaises, mazurkas) et dans ses Mélodies opus 74, dont deux (Melodya no 9 et Hymne à la tombe no 17) exaltent les souffrances de la nation martyre. Création nationale et universelle, l'oeuvre de Chopin a préparé les grands courants nationalistes du début du XXe siècle et inauguré la tradition du pianiste compositeur, perpétuée en la personne du virtuose Ignacy Jan Paderewski, premier président du Conseil de la République polonaise (1919). À l'époque, le groupe Jeune-Pologne subissait encore l'influence des recherches néoclassiques et dodécaphoniques. Les compositeurs Witold Lutos?awski et Krzysztof Penderecki sont aujourd'hui les représentants de la musique d'avant-garde polonaise. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baird Tadeusz Chopin Frédéric François Lutoslawski Witold mazurka Paderewski Ignacy Jan Penderecki Krzysztof Serocki Kazimierz Szymanowski Karol Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Wieniawski Les livres Pologne - Chopin au piano chez le prince Radziwill, à Antonin, en octobre 1829, page 4027, volume 7 Cinéma Si la production cinématographique polonaise fut, jusqu'en 1945, pauvre en oeuvres significatives et en cinéastes de talent (à la seule exception d'Aleksander Ford, dont les films - la Légion de la rue, 1932 ; Ceux de la Vistule, 1937 - tranchaient par leur engagement social sur la banalité générale), elle devint, après la Seconde Guerre mondiale, l'une des plus riches d'Europe de l'Est. Nationalisée le 13 novembre 1945, elle réussit la gageure de surmonter toutes les censures, de survivre à toutes les révolutions et contre-révolutions. Très ancré dans la réalité, le cinéma polonais s'en échappe parfois dans les flamboiements du baroque, conformément à une tradition littéraire éprouvée (Conrad, Gombrowicz). Deux cinéastes témoignent de cette double vocation : Andrzej Munk, avec la Passagère (1963), et Andrzej Wajda, le révolté permanent, avec notamment Cendres et diamant (1958), Lotna (1959) et le fameux diptyque l'Homme de marbre (1977) et l'Homme de fer (1981). C'est de l'école de ?ód ? , véritable pépinière de talents, que sont issus Wojciech J. Has (Manuscrit trouvé à Saragosse, 1965), Krzysztof Zanussi (Illumination, 1973) et tous ceux qui ont poursuivi leur carrière hors de leur pays, de Roman Polanski à Jerzy Skolimowski et Andrzej Zulawski, le plus doué de sa génération étant Krzysztof Kieslowski, rendu célèbre par sa série du Décalogue (1988) et sa trilogie Bleu (1992), Blanc (1993) et Rouge (1994). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Conrad (Józef Teodor Konrad Korzeniowski, dit Joseph) Cybulski Zbignew Kieslowski Krysztof Polanski Roman Skolimowski Jerzy Wajda Andrzej Zanussi Krzysztof Zulawski Andrzej Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Stanislas Les médias Pologne - tableau en bref Pologne - carte physique Pologne - tableau en chiffres Europe - carte politique URSS - carte physique Les indications bibliographiques N. Davies, Histoire de la Pologne, Fayard, Paris, 1986. J. Kloczowski, Histoire religieuse de la Pologne, Centurion, Paris, 1987. M. Molnar, La démocratie se lève à l'Est : société civile et communisme en Europe de l'Est : Pologne et Hongrie, PUF, Paris, 1991.
pologne

« Guerre mondiale valent à la Pologne une population homogène, où les minorités nationales (Ukrainiens, Biélorusses, Allemands) comptent pour moins de 2 %. L'accroissement démographique a d'abord été très rapide (1,3 % par an entre 1946 et 1970), avant de se ralentir à partir des années soixante-dix (0,8 % entre 1970 et 1990, 0,2 % entre 1990 et 1995), en raison de la baisse de la natalité et d'une remontée progressive de la mortalité.

La population reste relativement jeune : les moins de 30 ans représentent plus de 45 % du total.

Les densités, parmi les plus élevées d'Europe centrale, apparaissent contrastées, et décroissent du sud au nord. Urbanisation et industrialisation ont modifié la répartition de la population depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Reculant en valeur relative, sous l'effet de la dépopulation des campagnes, les ruraux, à peine moins nombreux qu'en 1950, restent une importante force sociale et politique, tandis que la population urbaine a triplé en nombre.

En dépit des efforts de reconstruction et d'aménagement urbain, les besoins en logements sont encore mal satisfaits. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats polonais Slaves Les livres Pologne - Gdansk : vue générale, page 4020, volume 7 Pologne - scène de rue à Cracovie (Kraków), page 4020, volume 7 Pologne - Cracovie : les halles du Rynek Glowny, page 4020, volume 7 La vie économique Au cours de la période socialiste (1947-1989), l'économie polonaise a subi de profondes transformations dans le cadre d'une organisation fondée sur une planification centralisée et sur la propriété sociale des moyens de production.

Si la collectivisation de l'agriculture s'est heurtée à la résistance des paysans, qui ont conservé les trois quarts des terres en propriété privée, tous les autres secteurs de l'économie ont fait l'objet de nationalisations.

Après les années de reconstruction, le plan quinquennal 1950-1955 a lancé une « industrialisation de base » de l'économie selon le modèle soviétique, favorisant l'investissement aux dépens de la consommation.

Par la suite, la politique économique a été rythmée par des explosions sociales (1956, 1970, 1980-1981) et par les changements politiques qu'elles ont entraînés.

Après une phase de développement qui a permis la modernisation de l'appareil industriel, l'économie polonaise, en proie à des dysfonctionnements et à un endettement extérieur croissant, s'est enfoncée dans la crise à partir de la fin des années quatre-vingt.

Au lendemain du changement de régime intervenu en 1989, un programme de stabilisation destiné à rétablir les grands équilibres financiers a été appliqué, tandis que des réformes structurelles radicales ont assuré le passage vers l'économie de marché.

Le programme de privatisations, ayant touché en 1995 plus de cinq cents grandes entreprises, doit lui donner un élan décisif. L'agriculture. Ce secteur mobilise une main-d'œuvre pléthorique, fournit moins de 10 % du revenu national, mais assure 87 % de la consommation alimentaire du pays et contribue à ses exportations.

L'originalité de l'agriculture polonaise par rapport à celle des autres démocraties populaires avait été le maintien d'un grand nombre (2,7 millions) d'exploitations familiales modestement équipées, d'une dimension moyenne de 5 hectares, à côté d'un secteur étatique détenant 18,2 % des terres et d'un secteur coopératif d'importance réduite (3,7 % des terres).

La superficie agricole utile (19 millions d'hectares) représente un potentiel productif élevé, consacré aux cultures de céréales (blé, seigle, orge, avoine), aux pommes de terre, betteraves à sucre, oléagineux, plantes textiles (lin, chanvre), ainsi qu'aux productions fourragères destinées à un important cheptel bovin et porcin.

La transition vers l'économie de marché a impliqué une restructuration de grande ampleur du secteur agricole : privatisation des fermes d'État, modernisation et concentration des exploitations familiales.. »

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