La Rochefoucauld.

La Rochefoucauld. famille de la noblesse française originaire de l'Angoumois. Les fils aînés prirent le nom de François, à l'exemple de leur ancêtre (mort en 1517) qui avait été le parrain du roi François Ier . Partisans de la Réforme au XVIe siècle, puis ardents ligueurs, les La Rochefoucauld furent une lignée d'hommes et de femmes d'Église, de militaires, de penseurs et d'hommes politiques, notamment sous la Révolution. Le plus célèbre d'entre eux fut François. prince de Marcillac, puis duc de La Rochefoucauld, 1613-1680, né à Paris, écrivain français. Il fut pris dans le tourbillon des oppositions politiques au roi. Il participa au complot de la duchesse de Chevreuse, fut embastillé, puis exilé deux ans sur ses terres. Pendant la Fronde, il soutint le parti de la duchesse de Longueville et du prince de Condé. Blessé dans le combat de la Porte Saint-Antoine en 1652, il demanda sa grâce à Louis XIV et renonça à toute action politique. Il consacra dès lors son existence à la fréquentation des salons précieux (en particulier ceux de MMe de Sablé et de MMe de Lafayette, qui devint son amie). Ses Réflexions ou Sentences et Maximes morales parurent d'abord sans son agrément à La Haye en 1662. Ces Maximes sont issues de trois courants, curieusement conjoints : le courant, religieux (proche du jansénisme), le courant de la civilité mondaine et le courant de la noblesse déçue et déchue par le pouvoir royal. C'est à la rencontre de ces trois courants que La Rochefoucauld doit d'être entré dans le panthéon des écrivains classiques. Un écrivain de cour. Les Maximes ne décrivent qu'un seul monde, celui des salons et de la cour : c'est là que la civilité s'était le plus strictement codifiée, réglant les attitudes, le port des vêtements, les déplacements et les gestes selon des normes de plus en plus intériorisées. Tout était désormais soumis à la tyrannie des regards et au contrôle des comportements. Le sentiment d'afficher constamment un masque face aux autres courtisans, de se trouver sans cesse en représentation face au roi, suscita dans le même temps une critique du « paraître «. Mais, en dénonçant la vanité des apparences, La Rochefoucauld participait aussi de cette nécessité pour les courtisans de scruter l'autre, d'en déchiffrer l'être secret par l'examen de ses manières. L'homme était devenu un livre que l'on devait apprendre à lire (ce dont témoignent le développement et l'usage par La Rochefoucauld de la physiognomonie, l'art de lire dans les expressions du visage les impressions de l'être véritable). Les Maximes, qui n'étaient au départ qu'un jeu de salon (forme brève propice aux jeux d'esprit, où les antithèses et les paradoxes abondent), deviennent une performance d'écrivain plus encore que de moraliste. Elles représentent aussi un idéal de l'honnête homme : détaché des vanités du monde, attentif aux autres jusque dans l'examen sévère, mais appréciant les tournures de l'esprit, recherchant le naturel. La Rochefoucauld est sans doute le meilleur représentant de l'esthétique classique du Grand Siècle : jamais l'honnête homme ou le noble ne doivent exhiber le moindre travail, ni le moindre attachement à soi-même. L'examen des autres conduit en définitive à se traiter soi-même comme un autre, la maîtrise de soi devenant par conséquent la maîtrise des autres. Complétez votre recherche en consultant : Les médias La Rochefoucauld - citations Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats classicisme - Littérature - Classiques et classes Les livres La Rochefoucauld, page 2805, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats classicisme - Littérature jansénisme La Fayette (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de) Lenclos (Anne, dite Ninon de) maxime portrait - 2.LITTÉRATURE Rambouillet (hôtel de) Sablé (Madeleine de Souvré, marquise de)