Law (Le système de)
Publié le 25/06/2012
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Le 2 mai 1716, le financier John Law fut autorisé à créer à Paris une Banque générale, qui émit 1 200 actions de 500 livres, dont 75 pour 100 pouvaient être réglés en papiers d'État, qui ne valaient pas grand-chose. Le succès de la Banque fut considérable et, le 6 septembre 1717, Law reçut le privilège du commerce et du développement des possessions françaises d'Amérique du Nord, pour vingt-cinq ans. La Compagnie d'Occident, ou du Mississippi, créée pour la gestion de cette affaire, émit 200 000 actions de 500 livres, toutes souscrites en papier d'État. Elle obtint également un grand succès, malgré l'opposition de la haute finance parisienne.
Le 4 décembre 1718, le Roi devint propriétaire de toutes les actions de la Banque générale, qui devint Banque royale, avec Law comme directeur. Elle émit des billets de banque en grande quantité. En mai 1719, Law se fit céder les privilèges de la Compagnie des Indes orientales, et la Compagnie du Mississippi devint Compagnie des Indes. En juillet 1719, il fit accorder à cette Compagnie le privilège de l'émission des monnaies. La masse des billets en circulation entraîna une formidable poussée spéculative : des titres émis à 500 livres se vendirent jusqu'à 18 000 livres. En janvier 1720, Law fut nommé Contrôleur général des Finances. En février 1720, la Banque royale et la Compagnie des Indes fusionnèrent.
Law avait émis trop de papier. Les dividendes promis ne purent être versés. Ses adversaires jouèrent contre lui, en jetant sur le marché des masses d'actions, ce qui fit baisser leur prix. On se précipita pour se faire rembourser en or. Il fallut fixer un plafond à la valeur des actions. La ruée vers les guichets de la rue Quincampoix s'amplifia. La hausse des denrées atteignit des proportions considérables. Le 10 octobre, le gouvernement annonça que les billets ne seraient plus utilisables à partir du ler novembre, même pour le règlement des impôts. En décembre 1720, Law s'enfuit aux Pays-Bas, sans un sou.
Le système avait débarrassé l'État d'une bonne partie de ses dettes et avait lancé un grand mouvement d'affaires. Mais il avait ruiné bien des familles, enrichi des spéculateurs, et créé en France une invincible méfiance envers l'usage du billet de banque et le crédit bancaire.
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