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Le symptôme en psychanalyse

Publié le 07/04/2015

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psychanalyse

n.m. (angl. Symptom; allem. Symptom). Phénomène sub­jectif qui, pour la psychanalyse, constitue non le signe d'une maladie

mais l'expression d'un conflit inconscient.

Pour S. Freud (1892), le mot symp­tôme prend un sens radicalement nou­veau à partir du moment où il peut poser que le symptôme de conversion hystérique, généralement tenu pour simulation, est en fait pantomime du désir inconscient, expression du refoulé. Le symptôme, d'abord conçu comme la commémoration d'un trau­matisme, se définira plus justmeent ensuite comme l'expression d'un accomplissement de désir et réalisa­tion d'un fantasme inconscient servant à accomplir ce désir. Dans cette mesure, il est un retour d'une satis­faction sexuelle depuis longtemps refoulée, mais il est aussi une forma­tion de compromis dans la mesure où le refoulement s'exprime aussi en lui.

C'est sur la formation de compromis que vont insister les postfreudiens. Lacan commence en 1958 par dire que le symptôme «va dans le sens d'un désir de reconnaissance, mais ce désir reste exclu, refoulé.« S'intéressant au réel comme pris dans une relation singulière avec le symbolique et l'imaginaire, Lacan remarque que le symptôme n'est pas que le signe d'un dysfonctionnement organique, au même titre que le symptôme fonc­tionne normalement pour le médecin et son savoir médical: «il vient du Réel, il est le Réel«.

Précisant sa pensée, il explique que «le symptôme, c'est l'effet du symbo­lique dans le réel «Al ajoute en 1975 que le symptôme, c'est ce que les gens ont de plus réel. N'ayant que peu à faire avec l'imaginaire, le symptôme n'est pas une vérité qui relève de la significa­tion. S'il est «la nature propre de la réalité humaine «, la cure ne peut en aucun cas consister à éradiquer le symptôme en tant qu'effet de structure du sujet. En ce sens, il ne peut d'ailleurs être dissocié des autres ronds du noeud borroméen proposé par Lacan pour présenter sa doctrine, le réel, le symbo‑

ligue et l'imaginaire. Certains symp­tômes ont, comme chez Joyce, sur lequel a travaillé Lacan, une fonction de prothèse. Si l'imaginaire se dérobe au croisement du symbolique et du réel, il est possible de le nouer aux deux der­niers pour « éviter « ce dérapage : c'est le quatrième rond, qui procure par exemple à Joyce un ego de substitution, une prothèse, qui est précisément son activité d'écrivain.

Par ailleurs, Lacan en vient à l'hypo­thèse d'un noeud qui comprendrait d'emblée quatre termes: le quatrième rond, qui, là aussi, est défini comme symptôme, est à la fois en relation avec le complexe d'CEdipe et le Nom-du-Père (le Séminaire XXIII, 1975-76 «le Sinthome «). Cependant, comme le souligne Lacan dans Conférences et entre­tiens (1975), on est bien en droit d'at­tendre que la cure psychanalytique fasse disparaître les symptômes: mais

ce quatrième rond, est-il vraiment prudent d'en supprimer l'usage ?

«Les névrosés vivent une vie difficile et nous essayons d'alléger leur incon­fort... Une analyse n'a pas à être pous­sée trop loin. Quand l'analysant pense qu'il est heureux de vivre, c'est assez «, écrit Lacan (Conférences et entretiens). Une séparation d'avec l'objet d'amour, par exemple par une interprétation sauvage, surtout si elle juste, peut être justement catastrophique. C'est pour­quoi, bien qu'en termes métapho­riques et avec contradictions, Lacan a créé le terme de sinthome pour désigner le quatrième rond du noeud borro-méen, et pour signifier que le symp­tôme doit « tomber «, ce que sous-entend son étymologie, et que le sinthome (ancienne graphie de symp­tôme) est ce qui ne chute pas, mais ce qui se modifie, se change pour que reste possible la jouissance, le désir.

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