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Lépante

Publié le 25/06/2012

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                                        Europe et Empire ottoman, 1511

Pendant l'été de 1570, les Ottomans occupèrent Chypre, dernier bastion de l'empire vénitien en Méditerranée orien­tale. Une flotte espagnole, vénitienne et gênoise, formée à l'instigation du pape Pie V pour secourir Chypre, arriva trop tard et revint hiverner sur les côtes italiennes.

Cependant que Venise engageait des négociations avec le sultan Selim II et son vizir Mehmed Sokolli, le pape obtenait du roi d'Espagne Philippe II qu'il acceptât de se placer à la tête d'une croisade, qui prit le nom de Sainte-Ligue. Le pacte fut conclu, le 16 mai 1571, entre le Saint-Siège, l'Espagne et Venise, et ouvert à tous les princes chrétiens.

En août 1571, la flotte chrétienne se rassembla à Messine. Elle était placée sous le commandement de don Juan d'Autriche, jeune demi-frère de Philippe II (il avait vingt-six ans), assisté du grand connétable de Naples, Marcantonio Colonna, représentant le pape, et du capitaine-général de la flotte de Venise, Sebastiano Veniero. Elle rassemblait 218 galères, 6 grosses galéasses armées de canons lourds, et 30 à 40 naves de charge. Les Ottomans alignaient 230 galères, et 70 navires légers et rapides, galiotes, fustes et brigantins. On a calculé que la flotte chrétienne portait 1 815 canons, celle des Ottomans 750.

La rencontre eut lieu le 7 octobre 1571, au large de Lépante, au débouché du golfe de Patras. A l'aile droite, les Vénitiens de l'amiral Barbarigo, malgré la mort de leur chef. enfoncent la ligne turque et coulent 54 de ses 60 galères.

Au centre, où combattent don Juan d'Autriche, Colonna et Veniero, c'est un terrible corps à corps entre fantassins embarqués, turcs et espagnols ; l'amiral ottoman, Ali Pacha, tombe ; sa tête est hissée au bout d'une pique, mais les Ottomans ne cèdent que devant l'intervention de la réserve de la flotte chrétienne, commandée par le marquis de Santa Cruz. A l'aile gauche, où s'affrontent l'amiral Andrea Doria et le meilleur marin ottoman, Uludj Ali, beylerbey d'Alger. les Turcs prennent la galère capitane de l'ordre de Malte, mais succombent sous le nombre lorsque l'ensemble de la flotte chrétienne se rabat sur eux. C'est alors que Miguel de Cervantès reçoit la blessure qui lui coûtera un bras et est pris par les hommes d'Uludj Ali.

Celui-ci réussit à se retirer avec trente galères, malgré la poursuite qu'engagent les navires de la Ligue jusqu'à la tombée de la nuit.

Les chrétiens avaient 7 500 morts et 20 000 blessés ; les Ottomans avaient perdu entre 20 000 et 30 000 hommes, tués et blessés.

Quinze mille esclaves rameurs étaient délivrés, 130 navires ennemis pris.

L'Europe crut la puissance ottomane abattue. En fait, il n'en était rien : dès l'été 1572, une nouvelle flotte ottomane de plus de 250 navires apparaissait dans les eaux grecques, sous le commandement d'Uludj Ali, et, en 1573, Venise est obligée de conclure avec Constantinople une paix de compromis.

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