locomotive. n.f., machine destinée à la traction des trains de chemin de fer. Les locomotives à vapeur. Une locomotive à vapeur se compose essentiellement d'un foyer chauffé au charbon ou au mazout, d'une chaudière tubulaire où l'eau liquide se transforme en vapeur, de cylindres où la vapeur, en se détendant progressivement, imprime aux pistons un mouvement rectiligne alternatif, et d'organes mécaniques qui transforment ce mouvement rectiligne en un mouvement circulaire communiqué aux roues. Le combustible et l'eau sont stockés dans un véhicule spécial, le tender, ou dans des caisses montées sur la locomotive (locomotivetender). L'apparition des locomotives fut un des événements clés de la révolution industrielle. Bénéficiant de la mise au point des machines à vapeur, qui allaient simultanément rendre possible, dans leurs versions fixes, la mécanisation des ateliers de production, les locomotives permirent de transformer les « chemins à rails » hippomobiles, voire manuels, en véritables réseaux ouverts aux transports de masse des marchandises et des voyageurs. Le Britannique Richard Trevithick construisit la première locomotive en 1804, pour la ligne industrielle de Merthyr Tydvil, au pays de Galles (14,5 km) ; cet engin primitif, à un seul cylindre, remorquait 10 tonnes de minerai de fer à la vitesse de 8 km/h. Son second engin, la Catch me who can (« m'attrape qui peut »), servit d'attraction en 1808 dans une fête foraine. En 1825, George Stephenson construisit avec succès sa fameuse Locomotion pour le Stockton and Darlington Railway, près de Newcastle. Son fils Robert mit ensuite au point la Rocket qui, en octobre 1829, remporta le concours de Rainhill (Lancashire), qui avait pour objet de sélectionner la meilleure locomotive pour la première ligne entre villes devant relier le port de Liverpool à Manchester en 1830. Cet événement est généralement considéré comme marquant la naissance du chemin de fer moderne. En France, la première locomotive à vapeur apparut en 1828. Construite par Marc Seguin (inventeur de la chaudière tubulaire déjà utilisée par Robert Stephenson), elle entra en service en 1831 dans la région de Givors, puis sur la ligne Saint-Étienne-Lyon en 1833. Le 17 mars 1849, la première Crampton (du nom de son concepteur) fut mise en service sur Paris-Calais. En 1889, une Crampton du Paris-Lyon-Marseille (PLM) atteignait 144 km/h avec 157 tonnes de charge. Les locomotives à vapeur furent perfectionnées et bénéficièrent d'un monopole, puis d'une position dominante dans le monde jusqu'en 1925. De nombreux types correspondant à de nombreuses utilisations ont été construits. En France, on classe ces différents types selon le nombre d'essieux porteurs et moteurs : ainsi, une 231 Pacific a deux essieux porteurs et directeurs avant, trois essieux moteurs et un essieu porteur arrière. Les locomotives à vapeur ont été ensuite progressivement remplacées et ont presque totalement disparu (seule la Chine en entretient encore un grand parc). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats techniques (histoire des) - La révolution industrielle Les livres locomotive, page 2891, volume 6 chemin de fer - première locomotive de Thomas Crampton, apparue en 1847, page 1023, volume 2 chemin de fer - Big Boy, surnom de la plus puissante machine à vapeur du monde, page 1023, volume 2 chemin de fer à crémaillère de l'Arth-Rigi-Bahn, en Suisse centrale, ouvert en 1875, page 1023, volume 2 Les locomotives électriques. C'est le métro de Londres qui imposa dès 1890 la technique de la traction électrique sur ses lignes purement souterraines, mais en l'orientant vers la conception de rames automotrices. Les locomotives électriques se développèrent ensuite à partir du début du XXe siècle. Le courant continu fut majoritairement utilisé en Europe de l'Ouest pour la traction jusque dans les années cinquante, tandis que les pays germaniques et scandinaves utilisaient de préférence le courant alternatif à la fréquence de 16 2/3 Hz (un tiers de 50 Hz). En France, le courant monophasé à la fréquence industrielle de 50 Hz (tension 25 000 volts) fit une percée spectaculaire dans les années cinquante sous l'impulsion de Louis Armand. Complétez votre recherche en consultant : Les livres chemin de fer - locomotive électrique CC-6500, page 1024, volume 2 chemin de fer - différentes locomotives électriques, page 1025, volume 2 chemin de fer - locomotive Sybic (synchrone-bicourant), page 1026, volume 2 Les locomotives Diesel. Dérivées d'un prototype initial datant de 1912, les locomotives Diesel se sont considérablement développées dans les pays n'ayant pas opté pour l'électrification, comme les États-Unis. Le plus souvent, le moteur Diesel entraîne une génératrice à courant continu qui alimente les moteurs de traction. L'Allemagne utilise, sur les portions non électrifiées de son réseau, des locomotives Diesel à transmission hydraulique qui sont commercialisées, dans d'autres pays, comme locomotives de manoeuvre ou d'appoint. Complétez votre recherche en consultant : Les livres chemin de fer - quatre locomotives Diesel en tête d'un train de marchandises sur une ligne du Canadian Pacifique Railway, page 1024, volume 2 chemin de fer - locomotive Diesel CC-72000, page 1024, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chemin de fer - Introduction chemin de fer - L'électrification chemin de fer - L'expansion du rail chemin de fer - La traction - Introduction chemin de fer - La traction - Les locomotives électriques Crampton Thomas Russell moteur - Les moteurs électriques moteur - Les moteurs électriques - Les moteurs à courant continu Seguin Marc Stephenson George techniques (histoire des) - La révolution industrielle traction Trevithick Richard Les livres Stephenson George, page 4895, volume 9 techniques (histoire des) - l'émergence de la traction ferroviaire moderne, page 5085, volume 9 thermodynamique - la locomotive à vapeur comme machine thermique, page 5177, volume 9 chemin de fer - différentes locomotives électriques, page 1025, volume 2 chemin de fer - ICE (Intercity Express), page 1026, volume 2
