Devoir de Philosophie

Mafia.

Publié le 06/11/2013

Extrait du document

Mafia. organisation secrète de banditisme, née en Sicile au XIXe siècle. S'imposant par l'intimidation, la violence et la corruption, elle institua un véritable « État dans l'État », avant de s'implanter aux États-Unis au début du XXe siècle par le truchement des immigrés siciliens, et d'y connaître une évolution propre, sous le nom de « Cosa Nostra ». Elle représente aujourd'hui un redoutable cartel financier international, fondant principalement sa fortune sur le trafic des stupéfiants. Elle connaît à Naples son pendant, sous le nom de « Camorra ». Un pouvoir occulte. Héritière d'une longue tradition de banditisme, la Mafia prit son essor après la constitution du royaume d'Italie (1860). Subissant une administration peu adaptée à ses structures économiques et sociales archaïques, la Sicile se vit imposer l'autorité parallèle de la Mafia, qui puisa sa propre légitimation dans les aspirations indépendantistes de la population. Le mafioso, obéissant à un strict code d'honneur, tirant son autorité de la démonstration permanente de sa force par l'homicide, exerçait à l'origine son pouvoir à l'échelon local de sa famille élargie et de sa « clientèle », et se recrutait principalement parmi les gabelotti, gardiens des grandes propriétés privées qui exerçaient leur racket tant sur les propriétaires que sur la paysannerie. Cependant, dès le début du XXe siècle, la Mafia devint une puissance occulte incontournable, qui détenait les rênes des élections en Sicile. Obstacle au totalitarisme fasciste, la Mafia fut combattue de 1924 à 1929 par Cesare Mori, nommé préfet de Palerme par Mussolini. Outre la traque systématique des mafieux, la confiscation de leurs biens et diverses mesures administratives, il s'inspira du code d'honneur de la Mafia pour mener des opérations spectaculaires telles que des défis lancés aux mafieux, visant à obtenir la confiance de la population et à briser l'omertà, la loi du silence. Il éradiqua ainsi le petit banditisme, mais ne parvint pas à éliminer l'organisation elle-même ni ses chefs, qui s'exilèrent aux États-Unis ou se réfugièrent dans les rangs fascistes. Implantés en Sicile dès 1942, les services secrets américains favorisèrent le renouveau de la Mafia en sollicitant son appui politique pour la réorganisation de l'île. Flattant à la Libération les velléités séparatistes des Siciliens - ainsi le mafieux Salvatore Giuliano prit-il en 1945 la tête d'une armée indépendantiste -, la Mafia perdit toute légitimité politique lorsque l'Italie accorda un statut de région autonome à la Sicile (1946). Elle prit dès lors un nouveau visage. Urbaine, exclusivement tournée vers le profit, ne reculant devant aucun acte crapuleux, elle redevint l'un des grands maux italiens et contribua à élargir le fossé entre le nord de l'Italie et le mezzogiorno. Malgré quelques succès ponctuels (procès intenté à plus de 700 inculpés en 1985, facilité par les révélations de mafiosi repentis), la police et la justice ne sont pas parvenues pas à l'éradiquer. Bénéficiant de complicités à l'intérieur de l'État, au sein de la Démocratie chrétienne et des municipalités, la Mafia a ainsi réussi à assassiner aussi bien le général Dalla Chiesa (septembre 1982) que les juges Falcone (mai 1992) et Borsellino (juillet 1992), tous trois responsables de la lutte contre la pègre mafieuse. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats camorra Luciano Lucky Naples Palerme policier (film) prohibition Rosi Francesco Sciascia Leonardo Sicile Les médias Mafia Les livres Mafia, page 2974, volume 6

Liens utiles