Mensonge romantique et VÉRITÉ ROMANESQUE
Publié le 26/01/2019
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Mensonge romantique et VÉRITÉ ROMANESQUE, essai de René Girard (1961). Au centre de l'existence humaine et de la création littéraire se trouve le personnage du médiateur : l'homme est incapable de désirer par lui-même ; il faut que l'objet de ce désir lui soit désigné par un tiers. Le romanesque inscrit le médiateur dans l'œuvre en en révélant la présence ; le romantique occulte cette présence. L'évolution du roman moderne, de Cervantès à Dostoïevski et Proust, marque un aplatissement de la configuration triangulaire (sujet/modèle médiateur/objet) : d'abord lointain (Amadis de Gaule et les romans de chevalerie pour Don Quichotte), le médiateur finit par se rapprocher (la coterie des snobs dans À la recherche du temps perdu] pour devenir, dans l'univers moderne, totalitaire et égalitaire, le voisin de palier. À la limite, la relation sujet/modèle peut se passer totalement d'objet dans un monde de « doubles » affrontés (Dostoïevski).
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