merveilleux, n.

merveilleux, n.m. et adj. LITTÉRATURE : intervention d'êtres surnaturels (dieux, génies, etc.) ou fantastiques (démons, monstres, etc.) dans une intrigue dont les événements sont invraisemblables et les personnages, dotés de pouvoirs extraordinaires. Le merveilleux s'est manifesté dès les origines de la littérature dans les mythes. Il se trouve à la source des contes et légendes de tous les pays, qu'ils soient d'inspiration populaire ou qu'ils résultent d'une recherche délibérée, comme dans l'importante production du romantisme français et, surtout, allemand. Il se retrouve aujourd'hui dans la floraison de récits et de films relevant de la science-fiction, où il côtoie la veine fantastique, qui vise parfois à l'épouvante plus qu'à l'émerveillement. Le merveilleux païen a caractérisé l'Antiquité et une partie du Moyen Âge, avec l'intervention de dieux, de personnages mythologiques, de génies ou de fées dans les aventures humaines (l' Odyssée, la Légende d'Hercule , etc.). Avec le merveilleux chrétien, c'est Dieu, la Vierge, les saints ou le diable qui ont modifié le cours naturel des choses. Dans les romans bretons est apparu le rôle de la magie avec les philtres et les métamorphoses. À l'époque du rationalisme triomphant, le siècle des Lumières a provoqué, en réaction, la recherche d'un monde des ténèbres, où règne l'illogisme de forces obscures, inexplicables ; la littérature fantastique a fleuri en Allemagne avec von Arnim, Brentano, Hoffmann, en Amérique avec Edgar Poe, et en France avec Nodier, avec le Hugo de la Légende des siècles, avec Villiers de L'Isle-Adam, etc. Le développement de la science a lui-même nourri l'imagination, comme dans les romans de Jules Verne et, de nos jours, dans les oeuvres de science-fiction.