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néerlandais, art - beaux-arts.

Publié le 14/05/2013

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néerlandais, art - beaux-arts. 1 PRÉSENTATION néerlandais, art, production artistique des Pays-Bas, du XIIIe siècle à nos jours. Historiquement, les Pays-Bas ont recouvert une réalité géographique plus étendue que l'État néerlandais actuel ; jusqu'au début du XVIIe siècle, les Pays-Bas septentrionaux (aujourd'hui les Pays-Bas stricto sensu) correspondent aux territoires les plus au nord de ces Pays-Bas historiques, et sont culturellement dépendants des Pays-Bas méridionaux (régions du sud, la Belgique et le nord de la France). Si cet article présente les premiers développements spécifiques de l'art des Pays-Bas septentrionaux, il se concentre plus particulièrement sur leur production artistique à partir de 1600 environ (pour l'art flamand et l'art des Pays-Bas méridionaux, voir l'article art belge). 2 CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL Cette spécificité des anciens Pays-Bas, liée à l'histoire politique, date de la fin du XIVe siècle, lorsque le duc Philippe II le Hardi inaugure la politique de rattachement des petits États du nord de l'Europe au puissant duché de Bourgogne. À la Flandre et à l'Artois sont bientôt adjoints le Hainaut, le Brabant, la Zélande, la Hollande, etc. Lorsqu'en 1477 le duc Charles le Téméraire est vaincu par Louis XI de France (qui s'octroie pour sa part la Bourgogne), tous ces territoires -- aux villes florissantes, situées au carrefour d'intenses échanges commerciaux -- sont intégrés à l'empire des Habsbourg. Plus tard, en 1555, l'empereur germanique Charles Quint les cède à son fils Philippe II, roi d'Espagne. C'est la politique absolutiste de ce dernier, alimentée par son catholicisme intransigeant, qui provoque la rébellion des cités calvinistes du Nord : l'union d'Utrecht, protestante (la Hollande, l'Utrecht, la Groningue, la Zélande, la Frise, l'Overijssel et la Gueldre), et l'union d'Arras, catholique (les provinces méridionales fidèles au roi espagnol), incarnent ces divisions politiques et religieuses qui font naître peu à peu d'importantes différences culturelles entre le nord et le sud de la région. Au XVIIe siècle -- lorsque sont reconnues les Provinces- Unies du Nord --, elles s'affirment clairement au point qu'il est désormais possible de définir un art des Pays-Bas, au sens géographique du terme. 3 LES PREMIERS DÉVELOPPEMENTS ARTISTIQUES 3.1 Une production à l'ombre de l'art flamand La Réforme protestante du XVIe siècle n'ayant pas épargné l'iconographie religieuse, la production sculpturale antérieure des provinces du Nord est essentiellement connue par les oeuvres conservées à l'étranger. À partir du milieu du XIVe siècle, Utrecht devient un foyer sculptural très actif, avec des maîtres comme Jan Nude ou Adriaen Van Wesel. Installé à la cour de Bourgogne, Claus Sluter propose dans ses sculptures de la chartreuse de Champmol une première vision artistique réaliste ( Puits de Moïse, 1396-1404). Peu attractifs avant le XVe siècle, les Pays-Bas bourguignons le deviennent pour nombre d'artistes lorsque le duc Philippe III le Bon y installe sa cour. Alors que l'Europe septentrionale vit l'heure de gloire de l'enluminure gothique, que l'Italie du Quattrocento incarne le renouveau de tous les arts, la Flandre (dans les Pays-Bas méridionaux) voit apparaître une nouvelle école artistique, a posteriori dénommée l'école des primitifs flamands (voir art belge). À la même époque, Jérôme Bosch -- qui travaille depuis son atelier néerlandais de Bois-le-Duc -- élabore un style absolument inédit et visionnaire qui a une grande répercussion sur les artistes de la génération suivante. Dans ses triptyques (notamment dans le Jardin des délices, v. 1480-1490, musée du Prado, Madrid), il illustre les péchés et les châtiments de l'enfer dans des scènes excessivement riches en personnages, détails, objets énigmatiques et monstres, où s'exprime une imagination débordante et inquiétante à la fois. 3.2 Au XVIe La naissance des genres picturaux siècle, les peintres affinent la réflexion des primitifs, s'attachant l'un au portrait (les portraitistes), l'autre au paysage miniature dépeint à l'arrière-plan (les paysagistes), le troisième au détail décoratif (notamment les natures mortes), le dernier aux scènes « boschiennes « (les peintres de genre avec, pour premier d'entre eux, le Flamand Bruegel l'Ancien). Ainsi apparaissent clairement les genres dans l'art néerlandais. Auteur de natures mortes et de peintures de genre, Pieter Aertsen se distingue au milieu du siècle, avec des oeuvres comme Deux Cuisinières (musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles) et Étal d'une boucherie (1551, université d'Uppsala, Suède). Fondateur d'un atelier prolifique, il diffuse largement ses oeuvres grâce aux nombreuses estampes qui en sont tirées. Les principes de base du portrait s'affinent également à cette époque, avec les oeuvres de Jan Van Scorel. La première moitié du XVIe siècle est également marquée par la figure du peintre et graveur Lucas de Leyde, dont les oeuvres majeures révèlent son aptitude pour les arts graphiques, qu'il perfectionne par l'étude des estampes d'Albrecht Dürer et de Marcantonio Raimondi. Les artistes néerlandais sont à cette époque fortement attirés par la révolution artistique qui s'opère en Italie. Durant tout le siècle, ils s'imprègnent de l'art renaissant qu'ils intègrent avantageusement à la tradition réaliste flamande. La touche maniériste, encore brute chez Jan Van Scorel, se trouve exacerbée dans les compositions de ses disciples Antoon Mor Van Dashorst (dit Antonio Moro) et de Maerten Van Heemskerck. Un peu plus tard, cette influence maniériste se fait sentir non seulement à Haarlem -- où Cornelisz Van Haarlem, Hendrick Goltzius et le Flamand Carel Van Mander fondent bientôt l'académie de Haarlem -- mais également à Utrecht, dans les oeuvres de Joachim Wtewael et Abraham Bloemaert par exemple. Parmi les artistes de cette période figure encore Jan Mostaert qui, bien qu'intégrant des sujets de la Renaissance dans divers retables et portraits, conserve le rendu du détail et le réalisme typiquement flamands. 4 L'ÂGE D'OR NORDIQUE (XVIIE SIÈCLE) L'année 1609 consacre la division politique des Pays-Bas : au nord les Provinces-Unies protestantes, au sud les Pays-Bas espagnols, de confession catholique. Cette partiti...

« 4. 1 L’architecture et la sculpture Au XVII e siècle, les provinces catholiques sont très réceptives à l’art baroque tandis que celles du Nord sont plutôt attirées par le classicisme.

Adepte de cette seconde école, Jacob Van Campen réalise la Mauritshuis de La Haye (1633, en collaboration avec Pieter Post) et l’hôtel de ville d’Amsterdam (1647-1665, aujourd’hui Palais royal).

C’est dans le même esprit que Philip Vingboons et Daniel Stalpaert revoient l’architecture de Leyde. Jusqu’en 1650, la sculpture, dominée par Hendrick De Keyser, est très marquée par l’influence italienne.

Une exubérance fortement baroque apparaît dans les sculptures flamandes lorsque des artistes des Pays-Bas espagnols sont chargés de décorer l’hôtel de ville d’Amsterdam. 4. 2 Le Siècle d’or de la peinture hollandaise Historiquement dénommé le Siècle d’or des Provinces-Unies, le XVII e voit notamment émerger des peintres de talent — tels Rembrandt, Frans Hals, Jan Vermeer, Pieter De Hooch, Jacob Van Ruysdael et Carel Fabritius — dont l’art est bientôt salué sur tout le continent.

À cette époque, le marché de la production artistique des Pays-Bas protestants est le plus dynamique d’Europe.

Les artistes n’attendent pas les commandes dans leur atelier, ils vont au-devant de potentiels acquéreurs dans les kermesses, popularisant ainsi leur art.

En effet, contrairement au reste du continent (où l’art reste l’apanage des mécènes nobles et ecclésiastiques), les commanditaires hollandais sont essentiellement des marchands et des coteries. Sous l’influence du protestantisme, les sujets empruntés à l’Ancien Testament sont redécouverts.

De même les genres se développent et se codifient, tels le portrait, la nature morte, le paysage et les scènes de la vie quotidienne, dites scènes de genre. 4.2. 1 Les écoles néerlandaises 4.2.1. 1 Le maître Rembrandt à Amsterdam Artiste singulier dont la manière disparaît avec sa mort, Rembrandt s’installe à Amsterdam en 1631.

Depuis son atelier, il produit une œuvre composite, excellant dans tous les genres picturaux — même s’il a une préférence pour l’art du portrait, et particulièrement de l’autoportrait, qui lui permet de travailler sur la représentation de l’introspection.

La technique de l’artiste, doté d’une parfaite maîtrise du clair-obscur, se fait « expérimentale » lorsque Rembrandt commence à abandonner les coups de pinceau, uniformes et précis, pour de simples touches, auxquelles s’ajoutent des couleurs douces et terreuses, pour rendre les expressions, les volumes et les décors. 4.2.1. 2 Le caravagisme d’Utrecht Au début du XVII e siècle, grâce aux contacts entre Rome et l’archevêché catholique d’Utrecht, trois jeunes peintres néerlandais, Hendrick Ter Brugghen, Gerrit Van Honthorst et Dirck Van Baburen, visitent la Ville Éternelle et découvrent l’interprétation picturale révolutionnaire du Caravage.

C’est par leur biais que le caravagisme se diffuse aux Pays-Bas (Gerrit Van Honthorst, le Reniement de saint Pierre, v.

1620-1625, Minneapolis Institute of Arts). 4.2.1. 3 Le courant monochrome de Haarlem Entre 1620 et 1640 se développe, autour de la ville de Haarlem, un courant de peinture monochrome.

Pour exemple, dans les natures mortes de Willem Claesz Heda, la palette tend à une monochromie fort recherchée et les différents objets sont mis en relation par le rendu subtil de reflets lumineux sur le verre et l’argent ( Nature morte, v.

1630-1640, Rijsksmuseum, Amsterdam). 4.2.1. 4 La « manière fine » de Leyde À Leyde, Gérard Dou, le premier élève de Rembrandt, réalise des toiles riches en détails d’une grande précision, qui connaissent un succès remarquable.

Afin de rendre avec minutie chaque détail, l’artiste s’aide souvent d’une loupe.

Sa manière fait bientôt école et, à partir de 1648, il devient le chef de file des Fijnschilders (« peintres de la manière fine »).

Les autres illustres membres de la guilde sont Gabriel Metsu, jusqu’en 1654, et Frans Van Mieris. 4.2.1. 5 L’école de Delft et Vermeer À Delft émerge chez les peintres un goût prononcé pour la mathématique dans la perspective.

Les effets de lumière sont alors strictement régis par une parfaite maîtrise de la construction spatiale.

Le chef de file de cette école est Pieter De Hooch, et son plus illustre représentant Carel Fabritius.

Établi à Delft à la même période, Jan Vermeer évolue cependant en marge de cette école, même si son œuvre en revêt les caractères.

Ses toiles, qui privilégient un unique personnage, font aujourd’hui partie des chefs-d’œuvre de la peinture occidentale.

Parmi elles figure la Laitière (1658-1660, Rijksmuseum, Amsterdam), tableau particulièrement significatif de la manière de l’artiste, qui met en scène un intérieur simple et harmonieux baigné d’une lumière diffuse se posant sur les objets, telle de la poussière d’or. 4.2. 2 L’apogée des genres 4.2.2. 1 Le portrait Le portrait connaît un épanouissement extraordinaire au XVII e siècle.

Dans un pays qui ne cesse de s’enrichir, naît chez les nantis le désir de témoigner de leur réussite.

Dans la seconde décennie du XVII e siècle, les tableaux de Cornelis Ketel et de Michiel Janszen Van Mierevelt respirent la solennité tant dans la pose des personnages que dans leur apparence.

Revêtus de somptueux costumes noirs, relevés par une collerette et des manchettes blanches, leurs personnages incarnent les valeurs qui s’imposent dans la nation protestante émergente : sobriété et ardeur au travail.

À la même époque se distingue dans la florissante Amsterdam la figure de Thomas de Keyser, qui donne une nouvelle impulsion au portrait, et influence le jeune. »

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