Panama (Scandale de)

  France, 1892-1893

En 1888, la Société du canal interocéanique de Panama, ayant besoin d'argent, souhaita lancer des obligations remboursables par tirage au sort, avec des lots. Pour cela, il fallait obtenir une autorisation parlementaire (les loteries sont interdites sans cette autorisation). Des députés et sénateurs, les « chéquards «, reçurent de l'argent pour « bien voter «. Mais la société dut malgré tout déposer son bilan en février 1889. On commença lentement des poursuites contre les dirigeants de l'affaire, car on hésitait à traîner devant les tribunaux des hommes comme Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel. En septembre 1892, la presse antisémite et de droite accusa les administrateurs d'avoir acheté des parlementaires. Peu à peu, des noms furent prononcés : une liste de 104 parlementaires « chéquards « fut même publiée. Un seul d'entre eux fut condamné, l'ancien ministre des Travaux publics, Baïhaut, parce qu'il avait avoué . . Mais les conséquences politiques de l'affaire furent considérables : Floquet, Rouvier, Clemenceau durent s'écarter, provisoirement au moins, des premiers rangs du personnel politique, et une partie de l'électorat de gauche se tourna vers les socialistes.