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peinture métaphysique, en italien pittura metafisica, courant pictural qui a réuni plusieurs peintres italiens dans les années vingt.

Publié le 18/11/2013

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peinture métaphysique, en italien pittura metafisica, courant pictural qui a réuni plusieurs peintres italiens dans les années vingt. En 1913, Giorgio De Chirico, alors à Paris, peignit des toiles étranges, peuplées d'objets disparates (le Chant d'amour), des paysages urbains désertés (l'Énigme du jour). Fixé à Ferrare en 1915, il rencontra Filippo De Pisis, puis Carlo Carrà, deux transfuges du futurisme qu'il rallia à son esthétique, à laquelle adhéra également quelque temps le Bolonais Giorgio Morandi. La revue Valori plastici soutint la poésie inspirée de cette tendance qui gagna le peintre Mario Sironi, le sculpteur Arturo Martini, etc. Giorgio De Chirico demeure cependant la figure centrale d'une aventure qui se confond avec sa biographie et dans laquelle son frère Alberto Savinio, musicien, écrivain, peintre, joua un rôle essentiel. En qualifiant sa peinture de métaphysique, De Chirico exprimait son souci d'aller au-delà des apparences. La peinture était en effet pour lui un moyen de faire émerger le mystère des choses. Il se définissait ainsi « peintre au-delà de la peinture ». Bien qu'une atmosphère onirique se dégage de son oeuvre, le rêve n'entre en rien dans son travail qui s'en tient à la réalité. Le répertoire. Souvenirs d'enfance évoqués dans un paysage urbain italien fait de tours et d'arcades (Mélancolie et mystère d'une rue, de De Chirico), représentation presque obsessionnelle de natures mortes (ananas, artichauts, bananes chez De Chirico, bouteilles chez Morandi), statues, entassements de meubles ou instruments de géométrie, mannequins remplaçant les humains (la Muse métaphysique, de Carrà), tels sont certains des thèmes du répertoire de la peinture métaphysique. La réalité devient l'objet d'une réminiscence, comme l'illustre ce commentaire de l'oeuvre de Morandi par De Chirico : « Morandi regarde un groupe d'objets sur une table avec la même émotion que le voyageur de la Grèce antique lorsqu'il contemplait les bois, les vallées et les montagnes qui passaient pour être le séjour des divinités parfaitement belles et toujours surprenantes. » De Chirico devinait ainsi dans les natures mortes un « arrière-monde », comme il sentait l'univers du mythe dans ses paysages. Le visible renvoyait au monde invisible ; le paysage avait été le témoin d'un événement qui s'était enfui, mais dont le souvenir était conservé par une ombre, une horloge ou la fumée d'un train. Complétez votre recherche en consultant : Les livres peinture métaphysique, page 3785, volume 7 Modernité de la peinture métaphysique. Guillaume Apollinaire avait remarqué le jeune De Chirico et l'avait introduit auprès de l'avant-garde parisienne. Le surréalisme le reconnut comme l'un des siens. Max Ernst et René Magritte se souviendront de l'effet d'étrangeté de cette peinture. En Allemagne, les personnages-mannequins de Georg Grosz et la froide mélancolie de la « nouvelle objectivité » s'en rapprocheront également. Cependant, la peinture métaphysique représentait une tendance opposée à l'aspiration révolutionnaire des avant-gardes. Les artistes de la peinture métaphysique étaient au contraire tournés vers le passé. Dès 1919, De Chirico prônait « le retour au métier », et son évolution lui valut une condamnation de ses anciens zélateurs, les surréalistes. La plupart des artistes métaphysiques se consacrèrent à un art classique, se situant à l'écart des avant-gardes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carrà Carlo De Chirico Giorgio futurisme Italie - Arts - Beaux-arts Italie - Arts - Beaux-arts - Du XIXe siècle au renouveau du XXe siècle Martini Arturo Morandi Giorgio nouvelle objectivité Sironi Mario surréalisme - Le surréalisme en art - Poursuivre le surréalisme en peinture

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