pietà.

pietà. n.f., représentation peinte ou sculptée de la Vierge Marie, le plus souvent enveloppée dans son large manteau, assise au pied de la Croix et portant sur les genoux le cadavre du Christ. Remarqué dès la fin du XIVe siècle sur les manuscrits enluminés, le thème de la pietà fut peint avant d'être sculpté. Cette image douloureuse de la passion de la Vierge apparut à la suite de la guerre de Cent Ans et des grands bouleversements du XIVe siècle. Avec l'essor des confréries de Notre-Dame-de-Pitié, elle se répandit aux XV e et XVIe siècles en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas. En peinture, la composition était souvent élargie aux figures de saints et de donateurs (Pietà d'Avignon, attribuée à Enguerrand Quarton, pour la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, vers 1455), ce qui permettait des jeux de lignes diagonales s'entrecroisant au centre du triangle sombre formé par le manteau de la Vierge. L'architecture de la scène servit à traduire le caractère tantôt dramatique, tantôt mélancolique de la Passion. Les peintres italiens Giovanni Bellini, Botticelli, le Pérugin et Carrache ont transmis, chacun selon sa sensibilité et son époque, leur vision de la pietà. La composition, qui pouvait être très audacieuse dans la peinture, devait en sculpture se soumettre aux contraintes de la technique. En France, aux XVe et XVIe siècles, les images de piété populaire pleines de ferveur présentaient par la composition disproportionnée et la réduction du corps du Christ, à la fois adulte et enfant dans les bras de sa mère, une certaine maladresse. C'est Michel-Ange qui renouvela le thème de la pietà en sculpture en créant une composition monumentale en marbre, destinée à un autel et empreinte de l'humanisme de la Renaissance (Pietà, 1496, à Saint Pierre de Rome). À la fin de sa vie, il conclut sa recherche avec la Pietà Rondanini (1564, au château des Sforza à Milan), où le corps du Christ est uni à celui de la Vierge dans un même ensemble, tout en verticalité. Dès lors, des sculptures monumentales apparurent dans toute l'Europe jusqu'à la fin du XIXe s iècle ( Pietà, de Nicolas Coustou, 1712-1725). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Avignon Bréa Louis Descente de croix gothique - Sculpture et vitrail - Le gothique rayonnant et flamboyant (12501540) Hautecombe Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti, dit) Mise au tombeau Passion (la) restauration - La restauration en sculpture Tura Cosme Villeneuve-lès-Avignon Les livres pietà, page 3906, volume 7 sculpture - Pietà (1499), de Michel-Ange, page 4702, volume 9 France - Enguerrand Quarton, Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (vers 1455), page 2027, volume 4