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PROJECTION (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

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psychanalyse
Littéralement : jeter devant soi. D'où son emploi en psychiatrie et en psychanalyse dans le sens de « considérer une image mentale comme une réalité objective ». En psychanalyse, on peut distinguer deux sens secondaires : (a) l'interprétation générale erronée que l'on donne de l'activité mentale comme d'événements qui vous arrivent, ainsi dans le RÊVE et l'Hallucination; et (b) le processus par lequel les IMPULSIONS spécifiques, les désirs, les aspects du SELF ou les objets INTERNES sont imaginés situés dans quelque OBJET extérieur à soi. La projection des aspects de soi est précédée par le DÉNI, c'est-à-dire qu'on nie ressentir telle ou telle émotion, éprouver tel ou tel désir, mais on affirme que quelqu'un d'autre le ressent, l'éprouve. Parfois, le désir ou l'émotion projetés restent orientés vers leur objet d'origine : « Je n'aime (hais) pas X, mais Y l'aime (le hait) »; mais on le trouve accompagné plus souvent peut-être de RENVERSEMENT : « Je n'aime (hais) pas X, mais X m'aime (me hait). » La projection des objets internes consiste à attribuer à quelqu'un du milieu environnant des sentiments envers soi qui sont historiquement issus de quelque objet externe appartenant au passé que l'on a introjecté; ainsi, l'on imagine que X vous aime (hait) de la façon qu'on imaginait que Y le faisait dans le passé. Étant donné que les objets introjectés peuvent être eux-mêmes les dépositaires de projection, la projection d'objets internes peut donc conduire à doter le destinataire d'aspects de ses objets passés aussi bien que d'aspects de son propre SELF passé. La projection a été décrite pour la première fois en liaison avec les idées délirantes de PERSÉCUTION que Freud (1911) a interprétées comme le résultat du déni, de la projection et du renversement; selon son hypothèse, le patient PARANOIAQUE nie ses sentiments HOMOSEXUELS, les projetant sur quelqu'un d'autre et ensuite les renverse doublement, transformant et déguisant ainsi l'impulsion HOMOSEXUELLE et l'idée délirante qu'il est haï. C'est-à-dire qu'il nie qu'il aime l'homme X affirmant au lieu de cela que X le hait. Récemment, grâce en grande partie à l'influence de Mélanie Klein, la projection a été acceptée comme un processus normal de DÉVELOPPEMENT et la plupart des études du développement INFANTILE présument que le petit enfant attribue régulièrement à ses objets des impulsions qui, en fait, sont les siennes propres et qu'il introjecte ensuite les objets déformés par ces projections, acquérant par là des objets internes qui possèdent ses propres qualités. D'ailleurs, selon Klein, toute crainte à l'égard de la MÈRE dans la petite enfance et toutes les idées paranoïaques dans la vie ultérieure proviennent finalement non d'un actuel vécu d'être haï, rejeté ou mal traité, mais d'une projection sur le SEIN du propre INSTINCT DE MORT autodestructif du nourrisson.

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