religion.

religion. n.f. (du latin religare, « relier », dans le sens de la relation entre l'homme et la divinité), adoration par l'homme de puissances supérieures, divinité solaire ou de la fécondité, par exemple, ou d'une valeur morale suprême, comme le Dieu de justice et d'amour. Cette adoration revêt certaines formes, sacrifices, prières, méditations, qu'on retrouve dans la plupart des religions et qui, soumises à des règles strictes, constituent des rites dont l'ensemble forme le culte. Le culte est non seulement l'expression du sentiment religieux, mais, très souvent, une interprétation symbolique de la réalité telle que la conçoit le fidèle. Les textes relatifs aux mythes, récités ou lus pendant les cérémonies, complètent cette interprétation de la réalité. À la longue, ils peuvent devenir indépendants du culte, lui survivre et constituer un témoignage de la pensée religieuse qui leur a donné naissance. On a tenté d'établir une classification systématique des religions. C'est ainsi qu'on oppose le monothéisme, qui ne connaît qu'un seul dieu, au polythéisme, qui en adore plusieurs. On distingue aussi les religions théocentriques, qui font dépendre le salut de la grâce divine, des religions anthropocentriques, pour lesquelles il ne peut être que l'oeuvre de l'homme luimême. Cette distinction correspond approximativement à deux groupes, dont le premier comprend le judaïsme, le christianisme et l'isl?m, et le second, les religions d'Asie orientale. L'histoire des religions. On appelle histoire des religions la science qui traite de l'évolution d'une ou de plusieurs religions et qui les compare sur les plans de leurs croyances, de leur structure, de leurs dogmes, de leur éthique, de leurs textes sacrés comme de leurs manifestations artistiques. C'est principalement au XIXe siècle qu'on commença de se préoccuper, tant en France qu'en Allemagne et dans les pays anglo-saxons, d'étudier les religions d'un point de vue scientifique et non plus de croyant, la religion n'étant plus érigée en système d'État. De nos jours encore, l'histoire des religions n'a pu se développer dans les théocraties, la religion y demeurant une force au-dessus de toute critique ou examen objectif. L'histoire des religions ne put donc naître et se développer que dans les pays neutres de ce point de vue. Elle aurait été impensable à l'époque de Galilée. En France, le mouvement pour une histoire rationnelle des religions débuta au XVIIIe siècle avec les Encyclopédistes, bien timidement il est vrai, et ce n'est qu'avec Ernest Renan, en 1862, qu'on s'attacha à rechercher les origines des croyances et à les débarrasser des a priori de la pure théologie. La création en 1885 d'une section d'études des sciences religieuses à l'École pratique des hautes études, remplaçant les facultés de théologie catholiques, donna un grand essor à l'histoire des religions. En Grande-Bretagne, les travaux de Max Weber (1864-1920) et ceux d'Ernst Troeltsch (1865-1923), entre autres, permirent de développer cette science encore jeune et de l'associer à la sociologie et à l'ethnographie. En Grande-Bretagne, The Hastings Encyclopaedia of Religions and Ethics de l'Écossais James Hastings (1852-1922) suscita un renouveau d'intérêt pour le sujet, et les travaux d'Herbert Spencer (1820-1904), de sir Edward Burnett Tylor (1832-1917) et de sir George Frazer (1854-1951), le célèbre auteur du Rameau d'or, jetèrent les bases d'une histoire comparée des mythes et des croyances. Mais ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que de véritables histoires des religions sont apparues avec les travaux de Sarvapalli R?dh?krishnan (1888-1975) et de Mircea Eliade (1907-1986), entre autres chercheurs. L'histoire des religions a alors fait grand usage d'autres sciences (l'archéologie, l'ethnographie, l'épigraphie, l'étude des textes anciens, la sociologie, etc.), pour tenter de réaliser une histoire vraiment scientifique des religions, débarrassée de tout parti pris. Et les ouvrages qui tentent cette étude de manière impartiale se font maintenant de plus en plus nombreux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Abraham christianisme culte Dieu dogme Eliade Mircea Frazer (sir James George) hindouisme Jésus-Christ Mahomet monothéisme polythéisme Renan Ernest rites Spencer Herbert théocratie théologie