Devoir de Philosophie

SCHIZOÏDE (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

psychanalyse
Adjectif. 1. A l'origine, se rapporte aux personnes chez lesquelles il y a dissociation entre les fonctions affectives et les fonctions intellectuelles. Cet usage nous vient de Bleuler, car pour lui cette dissociation était le trouble essentiel dans la SCHIZOPHRÉNIE et dans les types de personnalité schizoïdes. 2. Par extension, se rapporte à toute personne dont le caractère évoque une comparaison avec la schizophrénie ou qui (si elle devenait PSYCHOTIQUE) serait susceptible d'être affectée de schizophrénie plutôt que d'une PSYCHOSE MANIACO-DÉPRESSIVE. 3. De là, dans un sens plus large encore, replié sur soi-même, méfiant, enclin à avoir une vie fantasmatique intense. 4. Se rapporte aux personnes dont la PSYCHOPATHOLOGIE comprend l'utilisation de mécanismes de DÉFENSE tels que le CLIVAGE, le DÉNI, l'INTROJECTION et la PROJECTION, qui permettent de nier la CULPABILITÉ et la DÉPRESSION. 5. Utilisé pour décrire ces défenses et pour décrire la position de la petite enfance d'où découle l'usage de ces défenses. L'emploi aux sens 4 et 5 provient d'une hypothèse de la THÉORIE OBJECTALE selon laquelle chacun est soit schizoïde soit DÉPRESSIF, la différence étant déterminée par les vicissitudes de développement qui se produisent au cours de la position paranoïde-schizoïde OU schizoïde (FAIRBAIRN ET SA NOUVELLE CONCEPTION DE PSYCHOPATHOLOGIE) et de la position DÉPRESSIVE. De là, les expressions suivantes : Caractère schizoïde. Soit 1. une personne qui est détachée, repliée sur elle-même, ou dont les fonctions intellectuelles paraissent tout à fait dissociées des fonctions affectives. Soit 2. une personne que ses introjections de BONS objets et ses projections de MAUVAIS objets et de parties du SELF rendent relativement indépendante des autres en la libérant de la culpabilité au prix de la méfiance à l'égard des autres et d'une surestimation de soi. Défenses schizoïdes. Ce terme se rapporte à l'emploi associé de l'introjection des bons objets et au déni, au clivage et à la projection des mauvais aspects du SELF en guise de défense contre la culpabilité, l'angoisse et la dépression. Position schizoïde. Terme employé par Fairbairn pour décrire la situation qui se produit au cours de la petite enfance, dans laquelle l'enfant interprète le rejet et la FRUSTRATION comme signe que son amour est destructif et répond par le clivage du mot en trois — le moi central (SELF), le moi libidinal attaché à une bonne image du SEIN, une image « qui accepte », et le moi antilibidinal (SABOTEUR INTERNE) qui est lié à une image mauvaise, « rejetante » du sein. Le concept s'apparente à la position paranoïde-schizoïde de Klein, mais n'utilise pas la notion d'un INSTINCT DE MORT. Les difficultés qui entourent le concept de « schizoïde » ont deux sources : (a) il est employé à la fois au sens descriptif et au sens psycho-pathologique; (b) l'emploi psychopathologique est confus parce qu'il découle de deux versions différentes de la théorie objectale : celle de Klein et celle de Fairbairn, qui s'accordent à penser qu'il est légitime de faire une corrélation entre les stades de développement INFANTILE et les processus psychotiques, mais qui divergent dans leurs hypothèses fondamentales sur la nature de l'INSTINCT; Klein utilise la théorie de Freud sur l'instinct DE VIE et l'instinct de mort, tandis que Fairbairn comprend l'AGRESSIVITÉ comme une réaction à la frustration et au rejet.

Liens utiles