SIGNE, SYMPTOME ET SYMBOLE (psychanalyse)

Un signe dénote la présence d'un processus ou d'un phénomène. Il faut le distinguer de SYMPTOME et de SYMBOLE. En médecine, un signe est un phénomène observé par le médecin qui examine; il lui indique la présence de quelque processus pathologique, lui permettant de s'assurer que le malade a ou n'a pas les signes de telle affection; un symptôme est un phénomène qui cause au patient une gêne et dont il demande à être soulagé. Un signe peut être perceptible ou non par le patient, et s'il est perceptible, il ne le gêne pas forcément. Un symptôme n'est pas obligatoirement un signe mais il peut l'être. Dans l'HYSTÉRIE DE CONVERSION, le patient se plaint de symptômes physiques, mais le médecin ne trouve aucun signe de maladie physique — toutefois s'il a de la chance, il découvre des signes d'une maladie névrotique. Un signe pathognomonique suffit à indiquer la présence d'une maladie particulière. Dans la théorie psychanalytique, un signe indique la présence de quelque chose, alors qu'un symbole se rapporte à quelque chose d'autre que soi et tire sa signification de ce quelque chose d'autre. Des cris inarticulés, des gestes et des expressions informes et les manifestations physiques de l'ANGOISSE sont des signes de ce que le sujet ressent, alors que les images oniriques, les symptômes de CONVERSION névrotique sont des symboles, puisqu'on ne peut parvenir à ce à quoi ils se réfèrent que par l'INTERPRÉTATION. Les signes révèlent leur signification directement (aux membres de la même espèce), les symboles demandent à être décodés. Dans le langage courant, mais pas d'après la THÉORIE CLASSIQUE qui définit les symboles dans un sens spécial, les mots, les pavillons nationaux et les emblèmes sont des symboles puisqu'ils tirent leur signification uniquement du fait qu'on a appris qu'ils se rapportent à quelque chose d'autre.