SOMMEIL (psychanalyse)

Dans ses écrits, Freud considère le sommeil comme allant de soi, présumant simplement qu'il existe un besoin physiologique de sommeil et que la fonction des RÊVES est d'empêcher les tendances refoulées INCONSCIENTES de le troubler. Mais les travaux de Lewin et d'autres suggèrent que le sommeil lui-même peut avoir une PSYCHOPATHOLOGIE émanant d'une équation inconsciente du sommeil et de l'union avec le SEIN (IDENTIFICATION primaire à la MÈRE). La conséquence de cette équation, c'est qu'on peut considérer un sommeil excessif comme la manifestation d'une RÉGRESSION au niveau ORAL et l'insomnie comme due soit à l'AMBIVALENCE envers la mère (intériorisée) et la crainte de fusionner avec elle (lui), soit, dans la MANIE par exemple, à la présence d 'un FANTASME de fusion avec la mère qui rend le sommeil (psychologiquement) superflu. Les recherches récentes dans le domaine physiologique ont montré qu'il y a deux sortes de sommeil : normal, ou orthodoxe, avec rêves, ou paradoxal ; et aussi que l'activité onirique ne se produit que dans cette dernière forme, qu'on peut identifier, entre autres, par des mouvements du globe oculaire (sans ouvrir les paupières) et des ondes électro-encéphaliques à bas voltage. Il paraît aussi probable que la fonction du sommeil avec rêves est de permettre au cerveau de traiter ce qui a été absorbé dans la journée précédente — ce qu'on peut comparer à un ordinateur, le cerveau étant programmé au cours de la journée. S'il en est ainsi, l'idée de Freud selon laquelle nous rêvons pour préserver le sommeil doit être renversée : nous dormons afin de rêver. Sa théorie d'après laquelle les tendances INFANTILES s'expriment dans les rêves peut être conciliée avec ces conceptions physiologiques si l'on suppose que les désirs, les fantasmes refoulés, etc., constituent un résidu de matériel qui s'efforce de passer, hypothèse qui est en accord avec les idées de Freud sur le rôle du TRAUMA, les expériences traumatiques étant celles que le sujet est incapable d'assimiler comme elles se présentent.