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suicide.

Publié le 10/12/2013

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suicide. n.m., action de se donner volontairement la mort. Au sens figuré, le terme désigne le fait de risquer sa vie sans nécessité. Attitudes philosophiques. Albert Camus ouvre, de façon quelque peu sentencieuse, le Mythe de Sisyphe en déclarant : « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. » Faut-il pour autant approuver le suicide ? En réalité, la philosophie, à travers notamment l'épicurisme et le stoïcisme, enseigne le mépris de la mort sans faire du suicide un précepte. « Quoi de plus ridicule que de rechercher la mort, quand tu as privé la vie de repos par peur de la mort ? » (Épicure). Dans la fameuse « lettre 24 » des Lettres à Lucilius, Sénèque commente : « L'homme courageux et sage a le devoir de ne pas fuir hors de la vie mais d'en sortir ; et, avant tout, on évitera également cette fameuse passion qui s'est emparée de beaucoup : l'envie de mourir. » Le suicide, phénomène social. Comme le montrent les statistiques nationales, disponibles en France depuis 1826, le suicide n'est pas seulement un fait individuel dramatique et imprévisible. C'est un fait social et, en tant que tel, prévisible. Chaque pays se caractérise par un taux de suicide à peu près constant, ce qui rend possible l'évaluation du nombre de suicidés d'une année sur l'autre, sinon à plus long terme. Le suicide n'est donc pas susceptible uniquement d'une explication psychologique ou psychiatrique. Les motifs conscients du suicide (désespoir amoureux, échecs professionnels, etc.) ne suffisent pas à rendre compte de la régularité de sa réalisation : les individus sont plus ou moins enclins à se suicider selon leur situation sociale. Il y a une dimension sociale du suicide qu'Émile Durkheim, le premier, a su analyser. Les déterminants sociaux du suicide. Le Suicide (1897) de Durkheim représente la première enquête sociologique réalisée par statistiques. L'affinement des procédures d'enregistrement des décès et des méthodes d'analyse de données statistiques confirme globalement les résultats de cette enquête fondatrice de la sociologie. Aujourd'hui comme hier, le sexe, l'âge, la situation matrimoniale et le lieu de résidence restent quatre facteurs déterminants du taux de suicide dans une population donnée. Ainsi, les hommes se suicident plus que les femmes. Le suicide masculin est, en moyenne, quatre fois plus important que le suicide féminin. En revanche, les tentatives de suicide sont beaucoup plus importantes chez les femmes que chez les hommes. La confusion entretenue par le discours quotidien - entre suicide « réussi » et tentative de suicide - explique certainement notre méconnaissance de ce déséquilibre : les hommes sont plus disposés socialement à se suicider que les femmes. Le suicide augmente en fonction de l'âge. Les personnes plus âgées se suicident davantage que les plus jeunes. Là encore, l'indistinction entre suicide et tentative de suicide, jointe à l'absence de différenciation entre nombre absolu de suicides et taux de suicide, brouille notre perception de cette réalité, même s'il reste vrai par ailleurs que l'on constate actuellement une augmentation du taux de suicide chez les adolescents. Les célibataires se suicident plus que les hommes mariés. Ce n'est pas en l'occurrence le lien légal, mais la constitution d'un groupe familial qui préserve du suicide, comme le montre le fait que l'on se suicide d'autant moins que l'on a beaucoup d'enfants. On compte plus de suicides à la campagne qu'à la ville. L'inversion de la tendance observée par Durkheim - on se suicidait plus, à la fin du XIXe siècle, à la ville qu'à la campagne - confirme, au lieu de l'infirmer, son analyse sociologique du suicide. En effet, la corrélation statistique entre taux de suicide et lieu de résidence n'est qu'un effet de l'action des autres facteurs sociaux du suicide : le groupe socioprofessionnel des exploitants agricoles est celui qui, dans la population française, compte le plus d'hommes, le plus de personnes âgées et le plus de célibataires. Il est, en ce sens, logique que les départements les plus ruraux de la France soient ceux où l'on se suicide le plus. Il est également prévisible que la modification en cours des caractéristiques sociales de ce groupe (rajeunissement et augmentation du taux de nuptialité notamment) va changer cette tendance. Le suicide, un phénomène complexe. Il importe, pour conclure, de souligner la complexité du phénomène du suicide. Il est difficile à observer, car les familles sont souvent enclines à le taire pour des raisons multiples allant de la réprobation religieuse au désir de toucher une prime d'assurance. Il est également délicat à analyser du fait qu'il semble inséparable d'une biographie particulière en même temps que d'une situation culturelle (chaque pays connaît un taux spécifique de suicide) et de l'histoire sociale (le taux de suicide baisse régulièrement pendant les périodes de guerre et augmente pendant les périodes de crise économique). En tout état de cause, l'hypothèse durkheimienne, qui lie le taux de suicide au degré d'intégration sociale, la propension au suicide augmentant d'autant plus que l'individu devient trop faiblement (cas des sociétés occidentales) ou au contraire trop fortement intégré socialement (cas de certaines sociétés traditionnelles), reste une hypothèse féconde. Voir aussi dépression. Droit. En vertu du Code des assurances, l'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement et consciemment la mort dans les deux premières années du contrat. On admet que le suicide cesse d'être conscient s'il résulte d'une impulsion irrésistible engendrée, par exemple, par un profond désarroi psychique. À la suite de l'émotion provoquée par la publication, en 1982, d'un ouvrage intitulé Suicide, mode d'emploi qui aurait, dit-on, entraîné une recrudescence des suicides, le législateur est intervenu par une loi du 31 décembre 1987 pour réprimer en tant que délit, à l'instar de nombreuses législations étrangères, la provocation au suicide (article 318-1 du Code pénal). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Camus Albert dépression - 3.MÉDECINE Durkheim Émile Sénèque sociologie Les médias suicide - taux de suicide dans quelques pays

« des autres facteurs sociaux du suicide : le groupe socioprofessionnel des exploitants agricoles est celui qui, dans la population française, compte le plus d'hommes, le plus de personnes âgées et le plus de célibataires.

Il est, en ce sens, logique que les départements les plus ruraux de la France soient ceux où l'on se suicide le plus.

Il est également prévisible que la modification en cours des caractéristiques sociales de ce groupe (rajeunissement et augmentation du taux de nuptialité notamment) va changer cette tendance. Le suicide, un phénomène complexe. Il importe, pour conclure, de souligner la complexité du phénomène du suicide.

Il est difficile à observer, car les familles sont souvent enclines à le taire pour des raisons multiples allant de la réprobation religieuse au désir de toucher une prime d'assurance.

Il est également délicat à analyser du fait qu'il semble inséparable d'une biographie particulière en même temps que d'une situation culturelle (chaque pays connaît un taux spécifique de suicide) et de l'histoire sociale (le taux de suicide baisse régulièrement pendant les périodes de guerre et augmente pendant les périodes de crise économique).

En tout état de cause, l'hypothèse durkheimienne, qui lie le taux de suicide au degré d'intégration sociale, la propension au suicide augmentant d'autant plus que l'individu devient trop faiblement (cas des sociétés occidentales) ou au contraire trop fortement intégré socialement (cas de certaines sociétés traditionnelles), reste une hypothèse féconde.

Voir aussi dépression . Droit. En vertu du Code des assurances, l'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement et consciemment la mort dans les deux premières années du contrat.

On admet que le suicide cesse d'être conscient s'il résulte d'une impulsion irrésistible engendrée, par exemple, par un profond désarroi psychique.

À la suite de l'émotion provoquée par la publication, en 1982, d'un ouvrage intitulé Suicide, mode d'emploi qui aurait, dit-on, entraîné une recrudescence des suicides, le législateur est intervenu par une loi du 31 décembre 1987 pour réprimer en tant que délit, à l'instar de nombreuses législations étrangères, la provocation au suicide (article 318-1 du Code pénal). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Camus Albert dépression - 3.MÉDECINE Durkheim Émile Sénèque sociologie Les médias suicide - taux de suicide dans quelques pays. »

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