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symbolique et allégorie (art) - beaux-arts.

Publié le 14/05/2013

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symbolique et allégorie (art) - beaux-arts. 1 PRÉSENTATION symbolique et allégorie (art), utilisation, dans une oeuvre d'art, d'une image suggérant la représentation d'un objet, d'une personne ou d'un concept. En règle générale, le symbole sert à amplifier le sujet d'une oeuvre d'art. Dans l'art religieux, des symboles peuvent être employés pour évoquer un attribut sacré, en lui-même non représentable visuellement. Dans un plus large contexte, les symboles peuvent aider à identifier différentes figures d'une oeuvre d'art ou son thème narratif. Ils peuvent enfin représenter des idées ou des concepts abstraits. Pour être efficace, un symbole doit être compréhensible du plus grand nombre. Néanmoins, peu sont universels et, pour les interpréter, il est nécessaire de considérer leur contexte culturel -- ainsi le paon, qui symbolise tout à la fois la beauté (dans l'art chinois), la Résurrection (dans l'art chrétien) et le péché de fierté (dans des allégories de la Renaissance). 2 ORIGINES DE L'UTILISATION DU SYMBOLE 2.1 Les premiers témoignages L'utilisation des symboles remonte au paléolithique. Les « Vénus « de cette époque (telle la Vénus de Willendorf, v. 26000-23000 av. J.-C., Naturhistorisches Museum, Vienne) en sont l'un des premiers témoignages. Ces représentations féminines stéatopyges présentent toujours une exagération des parties du corps liées à la maternité (ventre, seins, hanches) ; les bras sont en revanche très réduits, tandis que les traits du visage sont absents. Selon toute vraisemblance, ces « Vénus « devaient être des représentations symboliques de la fécondité. Cependant, leur fonction est mal connue ; certaines étaient probablement associées à des rites de fertilité, d'autres, percées de trous, servaient sans doute de parures. Les animaux sont les images les plus utilisées, après le corps humain, pour évoquer une idée, un objet ou une personne. Dans la vallée de l'Indus, par exemple, des artisans du III e millénaire av. J.-C. ont produit une multitude de petits sceaux rectangulaires, gravés d'effigies d'animaux divers. La majorité de ces gravures figurait des animaux réels, bien que l'on ait également retrouvé des animaux imaginaires à une corne (proches de la licorne). Ces sceaux semblent avoir été les « signatures « des marchands qui les possédaient ; cependant, leurs inscriptions n'ayant pas encore été décryptées, l'interprétation de ces symboles demeure hypothétique. 2.2 Les figurations zoomorphiques égyptiennes Dans l'Égypte ancienne, l'utilisation d'animaux comme symboles est fréquente, la plupart des dieux étant associés à des créatures animales. Les divinités égyptiennes sont, la plupart du temps, représentées avec une tête d'animal sur un corps d'homme (voire uniquement sous forme animale). Ainsi, Horus, le dieu du Ciel, est traditionnellement figuré comme un homme à tête de faucon, tout comme Rê, le dieu du Soleil, coiffé d'un disque solaire, est habituellement représenté en hommefaucon solaire (ou sous la forme d'un simple disque solaire ailé). De la même façon, Amon est associé au bélier, Hathor à la vache, et Thot à l'ibis et au babouin. Dans la plupart des cas, Osiris, le maître du royaume des Morts, est figuré en momie, tenant un fouet et un sceptre, symboles de son autorité ; mais en tant que dieu de la fertilité, il est dépeint tenant un épi ou une gerbe de blé. Les sources égyptiennes (notamment les « Textes des Pyramides « et le Livre des morts) décrivent le voyage vers l'au-delà, en utilisant un riche choix de symboles : le passage de la vie à la mort est figuré par une barque, siège du dieu du Soleil, sur laquelle le défunt rejoint le royaume des Morts ; le jugement des actions sur Terre est symbolisé par la pesée du coeur du défunt, en présence du dieu chacal Anubis, etc. Le symbole égyptien le plus conceptuel est probablement l'ankh, une croix surmontée d'un anneau symbolisant la vie éternelle. Portées comme amulettes par les vivants, les croix ankh sont aussi enterrées avec les morts, comme un...

« amoureux), pour en exprimer le thème de l’amour.

Au siècle suivant, le Britannique Richard Westmacott choisit de symboliser l’héroïsme du duc de Wellington en produisant une statue d’ Achille (1822, Hyde Park Corner, Londres).

Parallèlement, la valeur symbolique est de plus en plus ténue et, au final, n’importe quelle représentation de nudité féminine est décrite comme une « Vénus », afin d’éviter les accusations d’indécence.

En effet, la nudité représentée dans un contexte mythologique ou allégorique est alors respectable, contrairement à la nudité d’une contemporaine.

Et comme la survie des symboles antiques dépend des académies officielles, lorsque celles-ci sont remises en question à la fin du XIXe siècle, les symboles antiques disparaissent progressivement dans l’art occidental. 4 LA SYMBOLIQUE CHRÉTIENNE 4. 1 Une figuration littérale des textes sacrés Sur le pourtour méditerranéen, l’utilisation des symboles commence à se développer après 313, date à laquelle le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain.

La plupart des premières images chrétiennes sont simples et faciles à réaliser : croix, poisson, colombe, ancre, etc.

Des symboles de ce type, inspirés des textes bibliques, sont fréquemment dépeints dans les catacombes, galeries souterraines et funéraires des premiers chrétiens. Symbole de l’espoir du Salut, l’ancre se réfère à un verset de l’Épître aux Hébreux : « nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide » (VI, 19).

De même, l’identification de l’Esprit saint à une colombe est liée à un passage de l’Évangile selon saint Jean : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui » (I, 32).

Pour les premiers chrétiens, victimes des persécutions, le poisson est un emblème discret de leur croyance, son nom grec IKHTHUS étant l’acronyme de l’expression « Iesous KHristos THéou Uios Sôtêr » (« Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur »).

Signe par excellence du rachat des hommes par Jésus, la croix enfin, instrument du supplice de Jésus sur le Golgotha, est le symbole qui a rencontré le plus de succès dans l’iconographie chrétienne, car le plus facilement identifiable. 4. 2 Un outil spirituel Dans les Églises chrétiennes orientales, l’image de dévotion traditionnelle est l’icône (du grec eikon, signifiant « ressemblance » ou « image »).

À la différence des peintures religieuses qui se développent plus tard dans l’Occident chrétien, les icônes n’illustrent pas uniquement des épisodes bibliques, mais sont des outils spirituels, conçus pour l’édification du fidèle.

En tant que tels, leur contenu et leur style sont strictement codifiés, pour être conforme au dogme en vigueur.

Le naturalisme est découragé, de même que tous les signes d’individualité artistique.

Les icônes elles-mêmes étant vénérées comme des objets sacrés, les iconoclastes (« briseurs d’images ») ont parlé d’idolâtrie et réclamé que toutes les images de figures sacrées soient retirées des églises.

Durant cette Querelle iconoclaste (730-843), des milliers d’images pieuses ont été détruites.

Après que la peinture d’icône a repris au milieu du IXe siècle, la codification de cet art a été de nouveau appliquée avec rigueur. Au résultat, l’art de l’Église orthodoxe est à la fois stylisé et hautement dépendant des symboles.

En Grèce et en Russie, où les plus belles icônes ont été produites, les artistes placent leurs scènes bibliques dans des paysages étranges et symboliques. Parmi ces paysages figurent fréquemment des montagnes (symbolisant une proximité avec Dieu) et des grottes (dénotant un manque de spiritualité), même si leur présence ne vient pas directement en appui du texte biblique.

Lorsqu’il s’agit de figures humaines, le symbolisme s’applique à la fois aux attributs vestimentaires et à la pose des personnages.

Coexistent ainsi quatre formats principaux pour figurer une Vierge à l’Enfant : la Vierge Orante (ou Vierge de prière), qui se tient debout, les bras levés vers le ciel ; la Vierge Kyriotissa (ou Vierge en Majesté), qui est assise sur un trône ; la Vierge Éléousa (ou Vierge de tendresse et de miséricorde), qui souligne l’aspect maternel de Marie, dont le visage est collé contre la joue de l’Enfant ; enfin, la Vierge Hodigitria (ou Vierge directrice), qui montre la voie à suivre en désignant l’Enfant qu’elle porte du bras gauche. 4. 3 Un imagier cultuel Dans les Églises chrétiennes occidentales, les images religieuses sont placées à des fins éducatives, pour aider le prêcheur à instruire une assemblée le plus souvent illettrée.

Cette pratique est une application du précepte de saint Grégoire de Nysse, au IVe siècle, selon lequel la peinture silencieuse, lorsqu’elle est accrochée aux murs, parle d’elle-même.

En raison de ces visées didactiques, les artistes utilisent souvent des symboles comme un moyen de mettre autant d’informations que possible dans une unique image.

C’est le cas de l’Annonciation, épisode clé du Nouveau Testament, que la plupart des artistes occidentaux représentent avec force symboles pour en amplifier la résonnance : la pureté de Marie peut être soulignée par un lys blanc, une aiguière, etc.

; la transition de l’Ancien au Nouveau Testament est soulignée par des détails architecturaux, relevant de la distinction entre arts roman et gothique ; enfin, il y a souvent une référence à la chute d’Adam et Ève, afin de souligner le rôle du Christ comme Rédempteur du péché originel. Les épisodes majeurs de la vie du Christ sont fréquemment dépeints sur des retables ou des peintures de grand format, supports suffisamment spacieux pour développer ce thème.

À l’opposé, sur des formats réduits — vitraux, lettrines de manuscrits enluminés, croix celtes couvertes de minuscules scènes bibliques, etc.

—, le manque d’espace contribue au renforcement du rôle du symbole.

Dans les exemples les plus extrêmes de compression graphique, des épisodes bibliques entiers peuvent être représentés par une image unique : la Flagellation et la Crucifixion peuvent ainsi être figurées par les instruments de la Passion (fouet, couronne des épines, lance, clous…) ; les quatre évangélistes sont symbolisés par des figures emblématiques issues de la vision prophétique d’Ézéchiel et de l’Apocalypse (IV, 6-10) [le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme pour Matthieu] ; etc. Dans des compositions complexes où interviennent plusieurs personnages, l’identification est la priorité.

À chaque saint, par exemple, est associé un attribut spécifique facilitant son identification : instrument du martyre (la flèche pour sainte Ursule, la roue pour sainte Catherine, le gril pour saint Laurent) ou miracle du saint (saint Jérôme aux côtés du lion qu’il a dompté, saint Benoît près du corbeau qui l’a sauvé de l’empoisonnement).

Enfin, si l’agneau est utilisé dans l’iconographie chrétienne pour évoquer des images douces et salutaires — telles que le troupeau de Dieu, ou directement le Christ (celui qui est mort le jour du sacrifice de l’agneau pascal, à Pâques) —, le Mal est pour sa part souvent figuré par un démon, un monstre, un dragon ou un serpent, véritables incarnations du diable et de la tentation : ainsi, il intervient dans l’iconographie de la Tentation et de la Chute d’Adam et Ève, dans celle du Jugement dernier pour évoquer les enfers, dans celle de l’Apocalypse avec le combat de saint Michel contre les forces du Mal, etc. 5 LES SYMBOLIQUES ORIENTALES 5. 1 Les supports à la croyance Les premiers bouddhistes sont peu disposés à dépeindre l’objet de leurs dévotions sous une forme réaliste et humaine.

Les plus anciennes figurations de Bouddha le représentent elliptiquement, par une série d’objets symboliques : l’arbre du Bodhi. »

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