symbolique et allégorie (art) - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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«
amoureux), pour en exprimer le thème de l’amour.
Au siècle suivant, le Britannique Richard Westmacott choisit de symboliser l’héroïsme du duc de Wellington en produisant une statue d’ Achille (1822, Hyde Park Corner, Londres).
Parallèlement, la
valeur symbolique est de plus en plus ténue et, au final, n’importe quelle représentation de nudité féminine est décrite comme une « Vénus », afin d’éviter les accusations d’indécence.
En effet, la nudité représentée dans un contexte mythologique ou
allégorique est alors respectable, contrairement à la nudité d’une contemporaine.
Et comme la survie des symboles antiques dépend des académies officielles, lorsque celles-ci sont remises en question à la fin du XIXe siècle, les symboles antiques
disparaissent progressivement dans l’art occidental.
4 LA SYMBOLIQUE CHRÉTIENNE
4. 1 Une figuration littérale des textes sacrés
Sur le pourtour méditerranéen, l’utilisation des symboles commence à se développer après 313, date à laquelle le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain.
La plupart des premières images chrétiennes sont simples et faciles à
réaliser : croix, poisson, colombe, ancre, etc.
Des symboles de ce type, inspirés des textes bibliques, sont fréquemment dépeints dans les catacombes, galeries souterraines et funéraires des premiers chrétiens.
Symbole de l’espoir du Salut, l’ancre se réfère à un verset de l’Épître aux Hébreux : « nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide » (VI, 19).
De même, l’identification de l’Esprit saint à une colombe est liée à un passage de
l’Évangile selon saint Jean : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui » (I, 32).
Pour les premiers chrétiens, victimes des persécutions, le poisson est un emblème discret de leur croyance, son nom grec IKHTHUS
étant l’acronyme de l’expression « Iesous KHristos THéou Uios Sôtêr » (« Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur »).
Signe par excellence du rachat des hommes par Jésus, la croix enfin, instrument du supplice de Jésus sur le Golgotha, est le symbole qui a
rencontré le plus de succès dans l’iconographie chrétienne, car le plus facilement identifiable.
4. 2 Un outil spirituel
Dans les Églises chrétiennes orientales, l’image de dévotion traditionnelle est l’icône (du grec eikon, signifiant « ressemblance » ou « image »).
À la différence des peintures religieuses qui se développent plus tard dans l’Occident chrétien, les icônes
n’illustrent pas uniquement des épisodes bibliques, mais sont des outils spirituels, conçus pour l’édification du fidèle.
En tant que tels, leur contenu et leur style sont strictement codifiés, pour être conforme au dogme en vigueur.
Le naturalisme est
découragé, de même que tous les signes d’individualité artistique.
Les icônes elles-mêmes étant vénérées comme des objets sacrés, les iconoclastes (« briseurs d’images ») ont parlé d’idolâtrie et réclamé que toutes les images de figures sacrées
soient retirées des églises.
Durant cette Querelle iconoclaste (730-843), des milliers d’images pieuses ont été détruites.
Après que la peinture d’icône a repris au milieu du IXe siècle, la codification de cet art a été de nouveau appliquée avec rigueur.
Au résultat, l’art de l’Église orthodoxe est à la fois stylisé et hautement dépendant des symboles.
En Grèce et en Russie, où les plus belles icônes ont été produites, les artistes placent leurs scènes bibliques dans des paysages étranges et symboliques.
Parmi ces paysages figurent fréquemment des montagnes (symbolisant une proximité avec Dieu) et des grottes (dénotant un manque de spiritualité), même si leur présence ne vient pas directement en appui du texte biblique.
Lorsqu’il s’agit de
figures humaines, le symbolisme s’applique à la fois aux attributs vestimentaires et à la pose des personnages.
Coexistent ainsi quatre formats principaux pour figurer une Vierge à l’Enfant : la Vierge Orante (ou Vierge de prière), qui se tient debout,
les bras levés vers le ciel ; la Vierge Kyriotissa (ou Vierge en Majesté), qui est assise sur un trône ; la Vierge Éléousa (ou Vierge de tendresse et de miséricorde), qui souligne l’aspect maternel de Marie, dont le visage est collé contre la joue de
l’Enfant ; enfin, la Vierge Hodigitria (ou Vierge directrice), qui montre la voie à suivre en désignant l’Enfant qu’elle porte du bras gauche.
4. 3 Un imagier cultuel
Dans les Églises chrétiennes occidentales, les images religieuses sont placées à des fins éducatives, pour aider le prêcheur à instruire une assemblée le plus souvent illettrée.
Cette pratique est une application du précepte de saint Grégoire de Nysse,
au IVe siècle, selon lequel la peinture silencieuse, lorsqu’elle est accrochée aux murs, parle d’elle-même.
En raison de ces visées didactiques, les artistes utilisent souvent des symboles comme un moyen de mettre autant d’informations que possible
dans une unique image.
C’est le cas de l’Annonciation, épisode clé du Nouveau Testament, que la plupart des artistes occidentaux représentent avec force symboles pour en amplifier la résonnance : la pureté de Marie peut être soulignée par un lys
blanc, une aiguière, etc.
; la transition de l’Ancien au Nouveau Testament est soulignée par des détails architecturaux, relevant de la distinction entre arts roman et gothique ; enfin, il y a souvent une référence à la chute d’Adam et Ève, afin de
souligner le rôle du Christ comme Rédempteur du péché originel.
Les épisodes majeurs de la vie du Christ sont fréquemment dépeints sur des retables ou des peintures de grand format, supports suffisamment spacieux pour développer ce thème.
À l’opposé, sur des formats réduits — vitraux, lettrines de manuscrits
enluminés, croix celtes couvertes de minuscules scènes bibliques, etc.
—, le manque d’espace contribue au renforcement du rôle du symbole.
Dans les exemples les plus extrêmes de compression graphique, des épisodes bibliques entiers peuvent être
représentés par une image unique : la Flagellation et la Crucifixion peuvent ainsi être figurées par les instruments de la Passion (fouet, couronne des épines, lance, clous…) ; les quatre évangélistes sont symbolisés par des figures emblématiques
issues de la vision prophétique d’Ézéchiel et de l’Apocalypse (IV, 6-10) [le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme pour Matthieu] ; etc.
Dans des compositions complexes où interviennent plusieurs personnages, l’identification est la priorité.
À chaque saint, par exemple, est associé un attribut spécifique facilitant son identification : instrument du martyre (la flèche pour sainte Ursule,
la roue pour sainte Catherine, le gril pour saint Laurent) ou miracle du saint (saint Jérôme aux côtés du lion qu’il a dompté, saint Benoît près du corbeau qui l’a sauvé de l’empoisonnement).
Enfin, si l’agneau est utilisé dans l’iconographie chrétienne
pour évoquer des images douces et salutaires — telles que le troupeau de Dieu, ou directement le Christ (celui qui est mort le jour du sacrifice de l’agneau pascal, à Pâques) —, le Mal est pour sa part souvent figuré par un démon, un monstre, un
dragon ou un serpent, véritables incarnations du diable et de la tentation : ainsi, il intervient dans l’iconographie de la Tentation et de la Chute d’Adam et Ève, dans celle du Jugement dernier pour évoquer les enfers, dans celle de l’Apocalypse avec le
combat de saint Michel contre les forces du Mal, etc.
5 LES SYMBOLIQUES ORIENTALES
5. 1 Les supports à la croyance
Les premiers bouddhistes sont peu disposés à dépeindre l’objet de leurs dévotions sous une forme réaliste et humaine.
Les plus anciennes figurations de Bouddha le représentent elliptiquement, par une série d’objets symboliques : l’arbre du Bodhi.
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