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Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie.

Publié le 11/12/2013

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Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie. ouvrage de John Maynard Keynes, publié en 1936 et à l'origine du keynésianisme (titre anglais : The General Theory of Employment, Interest and Money). Un ouvrage révolutionnaire. Il fut préparé par Keynes dans un contexte doublement particulier. D'une part, les séquelles de la crise de 1929, et surtout la persistance d'un chômage massif, démentaient la thèse marginaliste selon laquelle l'économie de marché parvenait d'elle-même à rétablir le pleinemploi après une crise. D'autre part, la version dominante du marginalisme, issue de deux universitaires réputés de Cambridge, Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou, était de plus en plus critiquée dans l'université qui l'avait vu naître. Keynes sut à la fois utiliser sa connaissance du monde économique acquise au Trésor et dans les affaires, et tirer avantage des discussions avec de jeunes économistes réunis dans le « Cambridge Circus », en particulier Richard Kahn, Joan Robinson et Piero Sraffa. Le résultat fut un ouvrage s'adressant à la fois aux collègues de Keynes, pour leur prouver les erreurs de leur orthodoxie, et à l'opinion éclairée, pour montrer qu'une autre approche de la situation économique globale était possible. Les critiques théoriques et les propositions pratiques emportèrent l'adhésion de la majorité des uns et des autres, au point que, soixante ans après la « révolution marginaliste », on parla de « révolution keynésienne » ; la Théorie générale, vulgarisée par John Hicks et Alvin Hansen, fut pendant plus de trente ans la source incontestée de l'enseignement de la macro-économie et des politiques de régulation conjoncturelle. Si la vague néolibérale des années quatre-vingt en a écorné le prestige, cet ouvrage demeure aujourd'hui au centre de la plupart des débats concernant l'activité globale, l'emploi, la monnaie et la finance. Une approche monétaire et antilibérale. Le titre de l'ouvrage, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, résume bien son contenu et, surtout, la relation causale entre les différents termes. À une époque où la méconnaissance des oeuvres de Léon Walras laissait ignoré son concept d'équilibre général, le terme « général » doit être pris comme synonyme de global : Keynes ne s'intéresse pas au thème principal du marginalisme, à savoir l'allocation des ressources entre les branches et la détermination des prix relatifs des biens, mais à une de ses conséquences, le niveau global d'utilisation des ressources et de la production, qui, selon lui, peut être durablement inférieur à son niveau potentiel. Il réfute d'abord la théorie marginaliste de l'emploi. Selon Keynes, le niveau de l'emploi global n'est pas déterminé sur le marché du travail par la confrontation d'une offre émanant des travailleurs et d'une demande émanant des entreprises ; il dépend seulement des décisions de production prises par les entrepreneurs, en fonction des anticipations qu'ils font sur l'état futur de la demande de biens qui s'adressera à eux. Le niveau de l'emploi dépend donc de la production globale, et celle-ci dépend du niveau de la « demande effective » anticipée. Cette demande globale est l'addition de deux éléments : la demande de biens de consommation émanant des ménages et la demande de biens d'investissement émanant des entrepreneurs eux-mêmes. L'investissement est autonome, c'est-à-dire qu'il dépend des anticipations à long terme faites par les entrepreneurs sur l'efficacité marginale du capital ; plus l'investissement est élevé et plus le produit national est élevé, en vertu du mécanisme du multiplicateur ( voir ce terme). La décision d'investir est aussi affectée par un autre élément : le taux d'intérêt sur les emprunts que l'entreprise doit réaliser pour financer tout ou partie de son investissement. Plus le taux d'intérêt (et donc le coût financier pour l'entreprise) est important, moins l'investissement global est élevé, et donc aussi le produit national et l'emploi. Il existe donc une relation causale (inverse) entre l'intérêt et l'emploi. Ici intervient la deuxième rupture de Keynes avec l'orthodoxie : contre les marginalistes qui déterminent le taux d'intérêt sur le marché du capital de prêt, à l'intersection de l'offre d'épargne des ménages et de la demande d'investissement des entreprises, Keynes soutient que le taux d'intérêt est en fait le prix que les agents exigent pour renoncer à la liquidité que procure la monnaie (voir ce dossier ) et accepter de détenir leur épargne sous la forme d'actifs financiers. La « préférence pour la liquidité » est ainsi à l'origine d'une demande de monnaie qui, confrontée à l'offre émanant des autorités monétaires, détermine le taux d'intérêt. Plus les agents préfèrent détenir de la monnaie, plus le taux d'intérêt est élevé et, donc, plus le niveau global de l'emploi est faible. La persistance du chômage est ainsi la conséquence du caractère monétaire de l'économie de marché, et celle-ci ne peut donc spontanément l'éliminer. De la « Théorie générale » au keynésianisme. Keynes lui-même était pessimiste quant à la capacité des autorités monétaires à abaisser le taux de l'intérêt en augmentant l'offre de monnaie. Dans la Théorie générale, il plaide en faveur de l'investissement public qui, en s'ajoutant à l'investissement privé insuffisant, permettrait d'élever la demande effective à un niveau compatible avec le plein-emploi. C'est pourquoi son approche monétaire le conduit à des conclusions antilibérales : l'État doit intervenir, non dans l'orientation de l'investissement privé, mais sur le niveau de l'investissement global, grâce à des dépenses publiques. De nombreux keynésiens firent ensuite confiance aux politiques monétaires, et la méthode d'analyse causale de la Théorie générale a été abandonnée par eux au profit de la méthode d'interdépendance générale issue de Walras. La synthèse néoclassique (voir néoclassique [synthèse] ) a progressivement affadi le message révolutionnaire de l'ouvrage, ce qui a suscité périodiquement des appels à sa redécouverte. Voir aussi IS-LM (modèle) et théories économiques (histoire des). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Keynes John Maynard keynésianisme

« un autre élément : le taux d'intérêt sur les emprunts que l'entreprise doit réaliser pour financer tout ou partie de son investissement.

Plus le taux d'intérêt (et donc le coût financier pour l'entreprise) est important, moins l'investissement global est élevé, et donc aussi le produit national et l'emploi.

Il existe donc une relation causale (inverse) entre l'intérêt et l'emploi. Ici intervient la deuxième rupture de Keynes avec l'orthodoxie : contre les marginalistes qui déterminent le taux d'intérêt sur le marché du capital de prêt, à l'intersection de l'offre d'épargne des ménages et de la demande d'investissement des entreprises, Keynes soutient que le taux d'intérêt est en fait le prix que les agents exigent pour renoncer à la liquidité que procure la monnaie (voir ce dossier ) et accepter de détenir leur épargne sous la forme d'actifs financiers.

La « préférence pour la liquidité » est ainsi à l'origine d'une demande de monnaie qui, confrontée à l'offre émanant des autorités monétaires, détermine le taux d'intérêt. Plus les agents préfèrent détenir de la monnaie, plus le taux d'intérêt est élevé et, donc, plus le niveau global de l'emploi est faible.

La persistance du chômage est ainsi la conséquence du caractère monétaire de l'économie de marché, et celle-ci ne peut donc spontanément l'éliminer. De la « Théorie générale » au keynésianisme. Keynes lui-même était pessimiste quant à la capacité des autorités monétaires à abaisser le taux de l'intérêt en augmentant l'offre de monnaie.

Dans la Théorie générale , il plaide en faveur de l'investissement public qui, en s'ajoutant à l'investissement privé insuffisant, permettrait d'élever la demande effective à un niveau compatible avec le plein-emploi. C'est pourquoi son approche monétaire le conduit à des conclusions antilibérales : l'État doit intervenir, non dans l'orientation de l'investissement privé, mais sur le niveau de l'investissement global, grâce à des dépenses publiques. De nombreux keynésiens firent ensuite confiance aux politiques monétaires, et la méthode d'analyse causale de la Théorie générale a été abandonnée par eux au profit de la méthode d'interdépendance générale issue de Walras.

La synthèse néoclassique ( voir néoclassique [synthèse] ) a progressivement affadi le message révolutionnaire de l'ouvrage, ce qui a suscité périodiquement des appels à sa redécouverte.

Voir aussi IS-LM (modèle) et théories économiques (histoire des) . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Keynes John Maynard keynésianisme. »

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