WILLIAM-PONTY (génération de)

WILLIAM-PONTY (génération de) : c'est à partir de 1915 que l'école normale d'instituteurs (primitivement installée à Saint-Louis du Sénégal, puis transférée ensuite dans l'ile de Gorée) prend le nom d'école normale William-Ponty, dans le même temps où elle étend ses attributions en ouvrant deux sections complémentaires, la section administrative et commerciale et la section de préparation au concours d'entrée à l'école de médecine. Destinée à former les instituteurs et les cadres subalternes que réclamait l'administration coloniale, l'école normale William-Ponty doit son prestige à la fois à la qualité de l'enseignement qui y était dispensé et au grand nombre de personnalités qui ont été formées sur ses bancs.

Si l'objectif ne fut jamais de faire de ces futurs cadres des Français à part entière, on souhaitait toutefois chez les élèves une bonne maîtrise de la culture et de la langue françaises, tout en favorisant leur enracinement dans la culture africaine. C'est ainsi que dans les années 1930 le directeur de l'école, Charles Béart, demandait à ses pensionnaires d'enquêter dans le milieu traditionnel à la faveur des congés scolaires et de rédiger des monographies qui servaient ensuite de matériau aux pièces de théâtre montées par les élèves lors de la fête de fin d'année.

En raison de son rayonnement l'école William-Ponty rassembla en son sein les meilleurs éléments issus de l'A. O. F. et de l'A. E. F. et, en favorisant l'échange et la confrontation des idées entre intellectuels africains, elle contribua, sans doute involontairement, au triomphe des idées d'émancipation et d'indépendance. William-Ponty fut donc une pépinière aussi bien d'hommes politiques que d'écrivains et d'hommes de culture et elle compte parmi ses anciens élèves des noms aussi prestigieux que ceux d'Hamani Diori, Boubou Hama, Paul Hazoumé, Félix Houphouët-Boigny, Modibo Keita, Abdoulaye Sadji, Ous-mane Socé, Bernard Dadié, Coffi Gadeau, Nazi Boni.