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Animaux dressés, animaux savants

Publié le 15/09/2013

Extrait du document

Cette obéissance aveugle à un dresseur ne traduit pas une absence d'intelligence chez l'animal. Bien au contraire ! L'animal doit être capable de comprendre la relation entre l'attribution d'une récompense et la réussite à un exercice, de la mémoriser et de s'adapter aux conditions,

On distingue six tâches dans l'apprentissage animal :

l'habituation. C'est le fait de ne plus répondre à un stimulus trop répété. Par exemple, au bout d'un certain temps, nous ne ressentons plus les lunettes posées sur notre tète car notre cerveau ignore le stimulus de contact qui dure depuis trop longtemps. Ainsi, on peut apprendre à certains animaux « simples « à ne plus réagir à un son ou à une vibration.

l'alternance. Lorsqu'un animal a choisi plusieurs fois de suite l'un des termes d'une alternative, il aura, par la suite, tendance à choisir l'autre possibilité. Une telle alternance démontre une certaine mémoire et peut être utilisée en apprentissage.

« Levier ----...

Distributeur de nourriture Boîte de Skinner Rat l'apprentissage les animaux instables , peureux , agressifs ou mous ...

QUELQUES HISTOIRES DE DRESSAGE DES YEUX À QUATRE PATTU ! C'est en 1929 qu'a été ouverte la première école de chiens guides pour aveugles.

Faire traverser la rue, suivre un itinéraire , trouver une boîte aux lettre s ...

Les actions réalisées par ces 1------------- ........

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------------""'" chiens sont une aide précieuse pour aucun intérêt pour la pédale.

Puis , il va l'actionner par hasard, déclenchant le mécanisme de distribution des croquettes.

Très vite, il va comprendre que le fait d'appuyer sur la pédale est une bonne chose car elle lui permet d'asso uvir sa gourmandise.

La fréquence d'appui augmente alors très fortement.

C'est un renforcement positif d'un geste.

• le détour.

Cet apprentissage désigne la capacité d'un animal de s'éloigner temporairement d'un objectif (comme de la nourriture) pour pouvoir l'atteindre.

Par exemple, un chien devra faire le tour d'une vitre derrière laquelle est placée une gamelle.

Le détour est une forme d'apprentissage complexe.

En effet, il suppose la mise en mémoire d 'un espace et une prévision de déplacement.

l'.animal doit se construire une « carte cognitive » de l'environnement (une simulation de l'espace dans son cerveau) pour parvenir à son but.

• la réversion.

Dans ce cas, un premier apprentissage est effectué puis le dresseur demande à l'animal de modifier à nouveau ce comportement acquis.

Par exemple, un animal va être conditionné pour choisir le côté droit d'un labyrinthe en forme de T: c 'est la tâche directe.

Puis, la consigne est inversée , il doit tourner à gauche: c'est la tâche de réversion.

Certains animaux auront besoin de peu d'essais avant de comprendre la nouvelle règle.

Cette forme d'apprentissage est encore plus évoluée que celle du détour.

Elle implique que l'animal ait compris le " principe » de l'apprentissage.

Bien évidemment, il existe également un apprentissage latent.

Un animal placé dans un environnement inconnu va apprendre seul comment s'y repérer et y vivre .

Apprendre un tour à un animal implique de comprendre ses aptitudes naturelles pour les détourner .

La recette d'un dressage efficace est donc un apprenant doté d'intelligence , d'une motivation, d'un objectif et d'une technique adaptée d'apprentissage .

On peut alors obtenir une modification durable et systématique d'un comportement.

À CHACUN SES CAPACITÉS ! Quasiment toutes les espèces animales sont capables d'apprentissage .

Parmi effet, pour apprendre, un animal va activer ou créer des connexions nerveuses : il doit appréhender l'information extérieure (un stimulus sonore, odorant, lumineux ...

) et stocker dans sa mémoire l'association stimulus-réponse.

Ainsi , les différences des modes de perception de l'environnement vont influencer l'apprentissage.

Impossible d'apprendre à un taureau à distinguer une cape rouge d'une bleue car il ne voit le monde qu'en noir et blanc ! Les exercices à effectuer doivent correspondre aux aptitudes sensorielles de l'animal.

Une fois le signal perçu , l'apprenant doit être capable de mémoriser et de traiter l'information .

Pour cela, plus les capacités cérébrales seront importantes, plus l'animal sera efficace pour réaliser des travaux complexes.

Attention ! Ce n'est pas une question de volume mais de constitution du cerveau .

Sur l'arbre généalogique du règne animal.

on peut suivre l'évolution du système nerveux : de seulement quelques cellules nerveuses chez la méduse à un complexe système de connexions chez les grands singes.

Au cours de l'évolution , deux groupes se sont distingués : les animaux à système nerveux dorsal (les vertébrés) et ceux à système nerveux ventral (tel les insectes).

Les animau x les plus « simples » sont capables des tâches d'apprentissage les moins évoluées telle que l'alternance et l'habituation.

Les conditionnements classique et opérant sont possibles à partir du ver de terre .

En progressant dans l'arbre du monde animal, on s'aperçoit que les animaux des deux types de position du système nerveux ont amélioré leurs capacités de conditionnement.

Les insectes ont de grandes aptitudes ; par exemple, des abeilles ont été éduquées à se poser uniquement sur les objets ayant une odeur particulière .

Ces animaux ont ainsi pu servir à détecter des produits explosifs! En revanche , l'apprentis sage de détour est réservé aux vertébrés.

À une exception près : les céphalopodes.

La pieuvre possède des organe s sensoriels particulièrement développés ainsi que d'importantes capacités de mémoire ; les chercheurs se sont aperçu qu'elle est capable d'apprenti ssage complexe : par exemple, ouvrir un bocal fermé dans lequel se trouve un crabe vivant.

Enfin , la tâche de réver sion a été observée uniqu ement chez les vertébrés à sang chaud .

Au cours de l'évolution, les modes d'apprentissage complexes tels que le conditionnement n'ont pas remplacé les apprentissages plus simples mais les ont complétés .

Tout dresseur doit connaître les capacités de son animal pour adapter les exercices et les mode s d'apprentis sage.

Par exemple, pour des mygales, l'habituation est une méthode approp riée pour « enseigner » à ces arachnides à ne pas attaquer l'être humain.

À force de manipulations , les mygales finissent par comprendre qu'une main n'est pas forcément un danger.

En revanche, les singes seront entraînés à des exercices plus complexes grâce à leurs capacité s d'imitation , de communication et m ême d'abstraction .

La complexité atteinte lors des numéros avec des animaux est donc proportionnelle aux aptitudes de l'animal.

De plus, les associations stimulus­ réponse doivent être au plus proche de la logique de l'animal.

Certaines associations sont plus aisées que d'autres .

Le pigeon peut par exemple apprendre à associer des sons avec un danger et des couleurs avec de la nourriture.

Et pas l'inverse ! En effet, le pigeon se souvient plus de la couleur d'une graine que du son qu'elle produirait.

Il se pose également la question du caractère! Au sein d'une même espèce, les individus ne réagis sent pas tous de la même manière à un stimulus.

Les dresseurs écartent donc de leur propriétaire.

Il faut six mois d'études intensives pour devenir les yeux de son maître.

La première phase est l'initiation : il s'agit d'évaluer les capacités naturelles du chien, d'accentuer sa concentration (ne pas renifler son congénère!) , d'avoir une marche régulière ou encore de répondre aux ordres directionnels.

Puis , les éducateurs effectuent un conditionnement durant lequel l'animal apprend à éviter les obstacles et s'habitue au travail en harnais.

Enfin, les acquis sont vérifiés par l'éducateur en plaçant le chien dans des situations complexes, à choix .

C'est la responsabilisation.

Par exemple, il faut voir si l'animal est capable d'une désobéis sance intelligente pour éloigner son maître d'un danger .

Ces chiens sont sélectionnés depuis leur nais sance pour leur qualité de sociabilité et d'obéissance .

Certaines races sont particulièrement efficaces pour ce travail : les labradors et les goldens retrievers .

Depuis une vingtaine d'année s, les exemples de chiens d'assistance se multiplient : chiens pour handicapés visuels ou moteurs, chiens d'avalanches ou encore de sauvetage en mer ou encore plus récemment chiens thérapeute s, pour accompagner des personnes malades ! UN PERROQUEr ÉTONNANT Il s'appelle Alex , c'est un gris du Gabon , il a 28 ans et il ne cesse de faire tomber les a priori en matière d'intelligence animale.

En elfe~ ce perroquet est capable de reconnaître et d'épeler les noms de cinquante objets différents comme « banane », « camion » ou « clé », de distinguer sept couleurs et cinq formes, et de compter jusqu'à six ! ça vous semb le déjà incroyable? Et bien ce n'est rien ! Alex a aussi appréhendé des concepts abstraits tel que « semblable » ou «différent».

Ainsi, il peut dire combien d'objets bleus et en bois sont sur la table devant lui.

Dernièrement, Alex a encore fait parler de lui.

Le mot « rien » lui avait été appris pour parler d'une absence d'information.

Début 2005 , en pleine crise de colère , Alex a utilisé ce mot en tant que chiffre, pour désigner une quantité nulle ! Cela démontre que ce perroquet a compris la notion de zéro ! Alex semble aussi intelligent qu'un enfant de quatre ans.

Irène Pepperber g est la chercheuse en psychologie du laboratoire de recherche biomédicale de l'université Brandeis du Massachusetts responsable des exploits d'Alex .

Depuis 1977, elle utilise une forme de dressage appelé «modèle-rival ».Cette méthode implique deux personnes : le dresseur qui pose les questions et un autre humain qui joue le rôle d'un concurrent.

Alex observe les interactions entre son instructeur et l'autre personne .

Lorsqu'une question est posée, le perroquet est en compétition pour donner en premier la bonne réponse.

Doté d'un véritable langage et de capacités d'abstraction, le perroquet a peut-être un cerveau de la taille d'une noisette mais il semble aussi intelligent qu'un dauphin ou un grand singe ! Et il n'a certainement pas fini de nous surp rendre ! DES RATS TÉLÉ~UIDÉS En matière de dressage animal, les recherches viennent de franchir un nouveau cap avec le « robot-rat » ! Début 2005 , des chercheurs de l'université de New York sont parvenus à commander des rats par des ondes radio, grâce à des électrodes implantées dans leur cerveau .

Chaque animal porte un sac à dos contenant un microprocesseur, véritable système de stimulation commandé à distance.

Les électrodes envoient des signaux électriques à différentes région du cerveau , signaux que le rat interprète comme des « ordres » ou encore comme une récompense.

Ainsi, en stimulant directement certaines parties du cerveau, on peut diriger l'animal vers la droite , lui faire monter un escalier puis lui offrir une friandise virtuelle récompensant son travail.

Plus précisément , pour faire tourner ces rats bioniques, les chercheurs leur ont envoyé des stimu li élect rique s simulant un obstacle détecté par les moustaches ! Pour tourner à gauche, une illusion de contact est ressentie par les moustaches de droite .

Quel usage pour ces rats bioniques? Ils pourraient devenir des démineurs ou détecteurs intelligents, car ils ont un avantage par rapport aux robots classiques : un véritable nez ultra-sensible ! L a relation homme-dresseur /animal­ apprenant n 'a pas fini son histoire.

Les capacités d 'apprentissage de nos amis à plumes , à écailles ou à poils nous fascinent depuis toujours .

Mais, elles nous posent surtout la délicate question de notre regard , de notre relation aux (pas si) bêtes .. »

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