Explorations et connaissance des oceans
Publié le 26/03/2012
Extrait du document
La prise de conscience qu'une meilleure compréhension du système océanique pouvait accroître la richesse matérielle a largement contribué au développement de l'océanographie en tant que science. A l'instar de nombreux autres domaines de la science et de la technique, la connaissance que nous avons des océans doit beaucoup à notre besoin de conquérir ou de coloniser de nouvelles régions de la Terre ou encore de devancer un concurrent dans un domaine technologique. Il semble qu'il en ait toujours été ainsi. Lorsqu'en 325 av. J .-C., le courageux Pythéas quittait la Méditerranée pour les étendues inconnues de l'Atlantique, ce n'était pas seulement pour savoir ce qui se passait au-delà des colonnes d'Hercule, mais aussi pour atteindre la source des étains qui avaient été introduits sur le marché grec et qui venaient du nord. Il la trouva en Cornouailles, en Angleterre. Lors de son périple, il allait apporter sa contribution à la connaissance de la mer, en imaginant une méthode assez précise pour la détermination des latitudes, en faisant le tour des îles Britanniques et en étant le premier à décrire les marées ou à établir une corrélation entre les marées de vive-eau et de morte-eau avec les phases de la Lune. En 1519, Magellan s'embarquait pour son célèbre tour du monde, poussé en partie par la promesse de Charles V d'Espagne de lui abandonner une fraction des bénéfices qu'il pourrait tirer de la découverte et de l'exploitation des îles des mers du Sud. En 1769, le capitaine Cook était envoyé dans le Pacifique avec pour mission de permettre à des astronomes d'observer le passage de Vénus sur le disque du Soleil à partir de Tahiti. Mais en fait, il avait reçu des ordres cachetés du gouvernement, le chargeant de découvrir le "grand continent austral" et ...
«
quivalent, pour le XVIIIe siècle, de nos actuelles montres
à affichage digital à quartz.
Si,
durant des milliers d'an
nées, le commerce, les conquêtes territoriales et la guerre
favorisèrent l'extension des sciences océaniques,
bon
nombre des informations ainsi glanées restaient néan
moins secrètes.
Les navigateurs carthaginois étaient me
nacés de décapitation s'ils divulguaient
le moindre détail
des routes maritimes idéales qu'ils suivaient et, au XVIe
siècle, les souverains espagnols
dont les marins avaient
découvert
les avantages du Gulf Stream et du courant
nord-équatorial, tenaient à en garder
le privilège.
Quoi
qu'il en fût, peu d'écrits traitaient des techniques de na
vigation, des routes maritimes ou encore des autres dé
couvertes relatives à l'océan.
Les connaissances ne pouvaient
se transmettre que de vi
ve voix.
Même aujourd'hui, les capitaines des chalutiers
sillonnant les eaux poissonneuses de l'Atlantique
Nord
ont tous leur zone de pêche préférée qu'ils essaient de se
réserver.
La façon de gréer leur attirail de pêche, la vites
se à laquelle ils traînent leurs filets, leurs changements de
route subtils, tandis que leur chalut est sur
le fond, sont
autant de connaissances et de secrets jalousement gardés.
Notre monde scientifique actuel a vu fleurir un nombre
impressionnant d'océanographes ouverts aux échanges
les plus divers, dont sont néanmoins exclues les informa
tions les plus délicates.
Le climat politique- guerres froi
des ou situations brûlantes
-n'affecte en rien les bonnes
relations des océanographes.
Le fait n'est pas prouvé,
mais
on raconte qu'au moment de la crise des fusées so
viétiques installées à
Cuba en I962, lorsque les bâtiments
de guerre américains empêchaient
les navires soviétiques
de relâcher dans les ports
-cubains, une mission océano
graphique internationale de routine
se déroulait dans
l'Atlantique.
Un navire de recherche américain rencon
tra un navire de recherche soviétique au milieu de
l'o
céan.
Les scientifiques des deux bords se connaissaient
et, malgré la crise, ne renoncèrent pas à leur bonne en
tente.
Les deux bâtiments
se rapprochèrent l'un de l'au
tre et, après
un échange de salutations, les Soviétiqües
envoyèrent à leurs collègues un lot de poissons de choix.
Les Américains,
par réciprocité, leur envoyèrent des boî
tes de bière.
Etonnement des Soviétiques,
jusqu'à ce que
les marins américains eussent indiqué, par gestes, la
façon d'ouvrir
les boîtes.
La bière avait été quelque peu
secouée lors de son transport entre
les deux navires et,
lorsqu'un marin soviétique arracha l'anneau de la pre
mière boîte,
il y eut une détonation.
Méfiants, les Sovié
tiques
se jetèrent à plat ventre sur le pont, en attendant la
réaction de ce qu'ils pensaient être une bombe américai
ne sur
le point d'exploser.
La coopération internationale dans le domaine des scien
ces océaniques fut stimulée par Charles Wyville Thom
son, qui conduisit la fameuse expédition du
Challenger.
C'est cette expédition qui, la première, suscita un grand
intérêt pour tout ce qui se passait sous
les vagues.
Jusque-là,
les observations scientifiques s'étaient bor
nées aux phénomènes de surface, dans l'unique dessein
d'améliorer la navigation .
Après
1670, par exemple, Sir
Edward Boyle avait démontré que la pression des océans
s'accroissait en fonction de la profondeur.
Finalement,
le XVIIIe siècle allait montrer un intérêt un peu plus
Ci-dessus: Une reproduction du dispositif de dragage utilisé par fe com
te Luigi Ferdinando Marsigli, tel qu'on peut fe voir dans son livre Histoire phy sique de la mer (publié en 1711).
Ce naturaliste et géogra
phe , fondateur de t'Institut italien des Sciences et des Arts, s'i{{ustra
comme un des pionniers de l'océ anographie .
If utilisa ce filet de draga ge pour récolter les animau x marins , se révélant ainsi comme un des
premiers sci e ntifiques à utiliser cette méthode.
marqué pour les profondeurs marines.
Le comte Louis
Ferdinand Marsigli publiait
l'Histoire physique de la mer
en 1711 .
Il fut un des premiers à utiliser une drague pour
recueillir des animaux marins, et
il construisit également
un appareil
pour mesurer les courants dans le Bosphore .
Le botaniste suédois Carl von Linné imagina un système
de classification des créatures vivantes, qui allait favori
ser l'étude de nouvelles formes de vie marines.
Alexander
von Humboldt, qui posa
les bases de la météorologie mo
derne, mit en évidence
les rapports inextricables existant
entre
les processus atmosphériques et les mouvements
océaniques.
Il effectua des mesures de la température de
l'eau au large de la côte du
Pérou, en décrivant ce que les
marins avaient remarqué depuis plusieurs centaines d'an
nées, à savoir qu'un courant froid se déplaçant vers le
nord remontait la côte ouest de l'Amérique du
71.
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