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Les grands singes

Publié le 15/09/2013

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Faible à l'échelle du règne animai, la distance génétique séparant chimpanzés et humains n'en est pas moins importante : elle est dix fois plus grande que celle entre deux êtres humains. Elle se traduit par des différences flagrantes du point de vue physique et psychique.

Le bassin des grands singes reste «verrouillé«, d'où leur démarche au dandinement caractéristique, alors que la mobilité des hanches et l'angle entre l'axe du fémur et du bassin témoignent chez l'homme d'une adaptation exclusive à la bipédie.

Autre adaptation chez l'humain : le positionnement de notre tête à la verticale de la colonne vertébrale a favorisé notre développement cérébral. Quand le cerveau d'un chimpanzé mesure en moyenne 380 ce, celui de l'homme moderne atteint un volume de 1 400 cm3.

Ils n'ont pas de queue, ce qui influe considérablement sur le reste de leur morphologie : le torse, plat, et les membres sont sollicités pour effectuer des mouvements opérés, chez les autres singes, par la queue. Les bras sont ainsi plus longs et plus mobiles, permettant la suspension sous les branches; les omoplates, situées à l'arrière, élargissent la gamme des mouvements permis par les articulations des épaules.

La colonne vertébrale est relativement courte, le bassin large, ce qui facilite la position debout le centre de gravité se trouvant assez bas. Les mains, au pouce opposable, et les pieds sont préhensiles.

« LA CONSCIENCE DE SOI Parmi tous les animaux testés, dont une douzaine d'espèces de singes , seuls les grands singes passent avec succès le test consistant à remarquer , en se regardant dans un miroir , la tâche qu'on lui aura préalablement peint sur le front alors qu'il dormait.

C'est pour les chercheurs la preuve que les grands singes, comme l'homme , ont conscience de leur identité.

En revanche, il n'a pas encore pu être établi s'ils possèdent une «théorie de l'esprit», c'est-à-di re la faculté -que nous possédons - d'imaginer ce qui se passe dans l'esprit d'un autre individu .

vocab ulaire reste limité à une centaine de signes, leurs phrases, basiques , exprimant essentiellement des désirs immédiats.

Ces performances s'apparentent à celles d'un enfant de deux ans.

•Ces expériences n'en ont pas moins révé lé la capacité des grand s singes à transmettre des acquis culturels : des chimpanzés ont appris de congénères à communiquer au moyen de symboles ou de signes .

Un gorille a raconté à un chercheur comment il lut capturé dans la forêt après le massacre de sa mère.

Une femelle a exprimé ses préférences «amo ureuses».

4,]ij,]@(i : ·À l'exception des gibbons , les grands singes ont tous démontré leur aptitude à utiliser des outils.

Mieux, ils en fabriquent : la baguette utilisée par les chimpanzés pour récolter les termites ou les fourmis requiert à elle seule en moyenne trois modifications : il faut ajuster sa longueur, l'effeui ller et éplucher l'écorce.

Cette série d'opérations nécessite une représentation mentale des gestes à accomplir, sans équivalent dans le règne animal, sinon chez l'homme.

• L'étude des chimpanzés a par ailleurs montré que l'outillage pouvait être varié : pour absorber l'eau contenue dans des crevasses , les chimpanzés de Taï, en Côte-d 'Ivoir e, utilisent au moins 26 types d'outils différents , du casse­ noix aux éponges en feuilles mâchées.

• Elle a également mis en évidence l'existence de techn iques «locales» propres à chaque communauté, ainsi que la capacité à inventer de nouveaux outils : ainsi , des chimpanzés de Gombé, en Tanzanie , se sont-ils mis, dans les années 1990 , à utiliser des feuilles pour se débarrasser des parasites infestant leur fourrure.

Les orangs-outans ne sont pas en reste : ils utilisent par exemple des gants de protection faits d 'herbes sèches pour décrocher les durians épineux.

• Très récemment un scientifique américa in a mis en évidence que les gorilles pouvaient également recourir aux outils.

Il a ainsi observé une femelle habitant le parc national de Nouabelé-Ndoki , en République démocratique du Congo, utiliser une branche en guise de sonde pour traverser une mare creusée par des éléphants.

Les gorilles possèdent par ailleurs une vingtaine de techniques différentes pour atteindre les parties comestibles d'une plante.

DES ESPÈCES EN GRAND DANGER • Toutes les espèces de grand s singes sont inscrites comme soit« au bord de l'extinction », soit «en danger » sur la liste des espèces menacées établie par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et à l'annexe 1 de la CITES (Convention interna tionale contre le trafic des espèces sauvages) .

Leur commercialisation est donc interdite.

• La protection légale ainsi assurée reste bien dérisoire contre les menaces qui pèsent sur la survie des grands singes à court terme.

Selon le Programm e des Nations unies pour l'environnement (PNUE), il ne subsistera en 2030 que 1 % de l'habitat forestier des orangs-outans .

À la même date, ce sont plus de 90 % de l'habitat des grands singes africains qui auront disparu.

• D'ores et déjà, les chimpanzés ont disparu du Bénin , de la Gambie , du Burkina et du Togo , et ils sont particulièrement menacés au Sénégal , où ne subsistaient plus en 2004 que de 200 à 400 individus.

Les gorilles des montagnes , repoussés aux confins du Rwanda, de la République démocratique du Con go et de l'Ouganda , ne sont plus que de 650 à 700.

Victimes de la déforestation , chimpanzés et gorilles sont en Afrique centrale , périodiquement décimés par le virus Ebola ; dans certains sanctuaires, ils succombe nt à des maladies respiratoires transmises par l'homme, désormais trop proche .

Le commerce de «viande de brousse » et le trafic de jeunes vendus comme animaux de compagnie sont d'autres fléaux 1-------------_, africains, que mot ive la pauvreté des LES ARMES DES CHIMPANzts Les chimpanzés sont avec les hommes , les seuls primates qui chassent d 'autres mammifères de façon délibérée et organisée .

La chasse , réservée aux mâles, est pratiquée lorsque les fruits se raréfient.

Le colobe bai et les petites antilopes sont les proies préférées .

Pour chasser , il arrive que les chimpanzés utilisent des pierres.

Ils s'arment également de pierres et de Mions pour éloigner les léopards , leurs seuls prédateurs avec les pythons ..

.

et les hommes.

populations humaines.

Chaque année , de 3000 à 6000 grands singes sont abattus par l'homme , selon le WWF.

LES GIBBONS (HYLOBATIDÉS) Espèces Siamang (Hylobates syndactylus) et 8 autres : gibbon lar (H.

Jar), concolore (H.

concolor) , à joues blanches (H .

leucogen ys), cendré (H.

moloch ), etc.

Répartition Forê ts de l'Asie du Sud-Est.

Taille 1,50 cm pour le siamang ; de 42 à 64 cm pour les autres gibbons .

Poids De 10 à 15 kg pour le siamang; de 4,5 à 9 kg pour les autres gibbons.

Régime alimentaire Feuilles pour les siamangs, fruits pour les gibbons.

• Les plus petits des singes anthropoïdes ne quittent guère la canopée, où ils se déplacent à 30 ou 40 m du sol.

• Ils forment généra lement des couples monogames et vivent en unités familiales comptant les deux parents et jusqu'à quatre petits : ceux -ci, bien que sevrés à deux ans, ne quittent pas leurs parents avant l'âge de six ou sept ans.

•Ch aque unité occupe un territoire de 20 à 50 hectares, que la femelle défend , matin et soir, par de longues clameur s.

Le chant est chez les gibbons le princ ipal moyen de communication.

• Contrairement aux grands singes hominidés , les gibbon s ne construisent pas de nid mais donnent assis sur les branches , appuyés sur leurs callosités fessières .

• Femelles et mâles ne se distinguent guère que par la couleur de leur épais pelage.

LES ORANGS-OUTANS 2 espèces Pongo pygmaeus , Pongo abe/ii (considérées jusqu'à récemment comme deux sous-espèces).

Répartition Forêts de Bornéo et de Sumatra .

Taille Femelle s: 1,10 m ; mâles: 1,40 m.

Poids Femelles : 40 kg; mâles : 90 kg.

Population estimée 25 000 individus.

Régime alimentaire Fruits, feuilles , écorces, parfois insectes.

• Seul grand singe asiatique, l'orang ­ outan («homme des forêts » en malais ) ne descend que rarement des arbres , où il trouve nourriture et abri contre des prédateurs tels que le tigre.

En fait, seuls les mâles vont parfois au sol.

•Au contraire des grands singes africains, l'orang-outan vit géné ralem ent en solitai re.

Les femelles exploitent des territoires d'environ 2 km' qui se chevauchent ; les mâles , u n territoire d'environ 8 km'.

•Lorsqu 'un couple se forme, il reste uni jusqu'à ce que le petit soit autonome.

L'apprentissa ge de celui-ci est exceptionnellement long : huit années .

LES GORILLES (GORILLA GORILLA) 3 sous-espèces Gorille de l'Ouest (G.

gorillo), gorille de l'Est (G.

groueri), gorille des montagnes (G.

beringei, souvent considéré comme une espèce à part entière).

Répartition Grandes forêts équatoriales de l'ouest de l'Afrique centrale (Came roun , Gabon, Congo et Guinée équatoriale); est du fleuve Zaïre jusqu 'aux montagnes; volcans de l'est du Zaïre (Rép .

dém.

du Congo, Rwanda , Ouganda) .

Taille Femelle : jusqu 'à 1,40 m; mâle : jusqu'à 1 ,90 m (2,30 m debout) .

Poids Femelle : de 70 à 90 kg; mâle : de 135 à 210 kg.

Population estimée De 94 500 à 110 ooo gorilles des plaines occidentales; de 1 ooo à 3 ooo gorilles des plaines orientales ; de 650 à 700 gorilles des montagnes.

Régime alimentaire Feuilles, pousses, racines, également fruits, champignons et parfois insectes .

• Les gorilles, les plus corpulents des grands singes (et de tous les primates) et les plus terrestres, vivent en petits groupes d'une dizaine d'individus au plus , sur un territoire de 10 à 20 km'.

• Le groupe est composé d'un mâle dominant (recon naissable à sa taille et à son «dos argenté»), qui est presque toujours le seul à se reproduire et auquel les femelles restent fidèles .

• Les relations au sein du groupe comme avec les voisins, dont les territoires se chevauchent souvent aux marges, sont généraleme nt paisibles.

• Lorsqu 'un mâle atteint la maturité , il tente de créer son propre groupe avec des femelles de son groupe natal ou d'un autre groupe : un conflit peut alors surgir, dont les petits peuvent être victimes, car ils lient leur mère à son groupe .

Sevré vers trois ans, un jeune gorille maintient en effet toute sa vie un lien étroit avec sa mère.

LES CHIMPANZÉS COMMUNS (PAN TROGLODYTES) 1 seule espèce : Pan Troglodytes Répartition Présents dans une vingtaine de pays d'Afrique équatoriale , du Sénégal à la Tanzanie .

Taille Femelle : 70 cm; mâle : 120 cm.

Poids Femelle : 40 kg; mâle : 50 kg.

Population estimée De 100 000 à 150 000 individus.

Régime alimentaire Végétaux, insectes, miel , mais aussi oiseaux et petits mammifères, y compris d'autres singes.

• Très sociaux , les chimpanzés vivent en communautés de 15 à 100 individus dirigées par un mâle dominant.

Celui-ci gagne son rang tant par ses démonstra ­ tions de force que par son intelli gence et sa sociabilité , notamment au cours des séances d'épouillage mutuel.

La hiérarc hie est toujours susceptible de modification, et les querelles sont constantes.

Cependant, la relative pauvreté de leurs habitats conduit souvent les membres d'un groupe à se séparer en sous-groupes pour la recherche de nourriture .

• La défense du territoire, atteignant 50 km', incombe aux mâles adultes de proche parenté : ceux-ci vont jusqu'à mener des guerres contre les mâles des territoires voisins.

Les mâles coopèrent également pour la chasse .

• La poly gamie est de règle chez les chimpanzés; seuls les mâles les mieux placés dans la hiérarchie ont une chance de se reproduire.

• Les mâles quittent rarement leur groupe, à l'inverse des femelles, qui peuvent aller s'établir dans un autre groupe.

Le petit est dépendant de sa mère jusqu'à sept ans, et c'est elle seule qui assu re son appre ntissage .

LES BONOBOS, ou CHIMPANZÉS NAINS (PAN PANICUS) Répartition Forêts denses de la République démocratique du Con go.

Taille De 70 cm à 1 m .

Poids Femelle : 35 kg; mâle : 45 kg.

Population estimée 15 000 individus .

Régime alimentaire Feuilles , fruits, champignons, œufs et petits animaux .

• Très proches des chimpanzés communs , quoique un peu plus petits et plus sveltes , les bonobos vivent en groupes d'environ 80 individus beaucoup plus paisibles.

• Ce sont les femelles qui prennent les décisions pour le groupe, passant volontiers des alliances pour garder le pouvoir.

Les relations entre individu s, quels que soient le sexe et l'âge, sont cependant plus égalitaires que chez r------------_, les chimpanzés et régulées par des SURVEILLANCE SATELUTAIRE Fin 2003, !'Unesco et !'Agence spatiale européenne lançaient le projet BeGO (Build Environment for Gorilla) visant à surveiller l 'évolution de l'habitat des gorilles en Afrique centrale grâce à des images prises par satellite .

rapports sexuels qui renforcent la cohésion du groupe et apaisent les tensions.

• À la puberté, les jeunes mâles restent dans le groupe matern el, tandis que les femelles vont s 'établir dans un autre groupe .. »

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