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Alain Marie : sous le don, la dette

Publié le 29/02/2012

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Echange : sous le don, la dette d’Alain Marie
Alain Marie est anthropologue. Il est également maitre de conférences à l’IEDES (Institut d’Etude du Développement Economique et Social) à l’université de Paris 1.
Dans l’introduction de son article, Alain Marie évoque, dans les premières phrases, l’écrit de Marcel Mauss sur le don (Essai sur le don ; 1923). Nous avons vu dans le cours précédent que Mauss était un des premiers à s’intéresser et à étudier le don et le contre-don notamment au travers du potlatch que les indiens d’Amérique du Nord pratiquaient. L’auteur nous explique ce qu’est le potlatch en disant que c’est un « échange cérémoniel de biens à forte valeur symbolique au cours duquel des chefs semblaient dilapider en pure perte de grandes richesses en faisant assaut de générosités, souvent ponctuées de destructions ostentatoires «. Ensuite, il nous dit que « l’échange de dons « s’oppose  « à l’échange proprement économique « c'est-à-dire au troc. L’auteur précise que « tout don appelait en réalité un contre-don en retour « mais que ce dernier ne devait pas être rendu dans l’immédiat. Si c’est le cas, cela pourrait déranger le donateur et le mettre dans une situation inconfortable. En effet, le fait de rendre un présent trop tôt par rapport au moment où nous l’avons reçu pourrait offenser le donateur. Le contre-don doit se faire dans un laps de temps relativement long. C’est par ces diverses raisons que Marcel Mauss évoque la « triple obligation « à savoir le fait de donner, de recevoir et de rendre. 
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« d’assurance mutuelle » contre les péripéties de la vie et les incertitudes qui peuvent exister dans l’avenir. Dans sa seconde partie titrée la logique de la dette tisse des solidarités impératives, Alain Marie s’intéresse plusparticulièrement à la « logique de la dette » en mettant en évidence le lien qui unit les créanciers et les débiteurs.Ce lien est durable.

En effet, les créanciers ont des obligations envers les débiteurs à savoir le fait de les surveiller,de les rappeler à l’ordre s’ils en éprouve le besoin et de les sanctionner sévèrement en mettant en pratique degraves sanctions qui vont du déshonneur pour la plus faible à la magie d’agression pour la pire.

Cette dernièresanction peut entrainer les pires malheurs et ce jusqu’à leur mort.

Les débiteurs doivent reconnaitre leurs dettes etils doivent s’en acquitter.

Ils sont soumis aux sanctions que nous avons vues précédemment en cas de nonremboursement.

Ils ont également intériorisés les principes fondateurs de ce concept.

Les rôles dans ce conceptpeuvent être inversés.

Les débiteurs peuvent devenir créanciers une fois qu’ils ont remboursé leur dû.

Lescréanciers sont d’anciens débiteurs.

C’est pour ces raisons que « la logique de la dette tisse et retisse » les liensexistant entre les relations sociales.

La logique de la dette consiste en un cercle vertueux « de la solidaritécommunautaire ».

L’auteur prend l’exemple de citadins de la Côte-d’Ivoire licenciés, diplômés sans emploi oudéscolarisés sans qualification.

Ils subissent une crise de la solidarité communautaire.

La crise économique entraineun dysfonctionnement de la logique de la dette.

La personne diplômée a réussi à faire ses études grâce au soutienfinancier et à l’amour de sa famille proche ou lointaine.

C’est un « chargé de mission lourdement endetté ».

Il doitmanifester sa reconnaissance.

Une fois installé dans la vie active, il doit rembourser sa dette en parrainant unenfant de son village qui souhaite faire des études et l’aider dans sa vie.

S’il ne le fit pas, « il risque la malédictionqui fait perdre la « chance » ou l’attaque en sorcellerie porteuse de malheurs, de maladie et de mort ».l’auteur sedemande comment font les diplômés au chômage pour rembourser leur dette.

Les licenciés aussi ont des problèmes.En effet, ils ont beaucoup de « personnes sur le dos ».

« Personne ne vient les voir » car ils ont « peur d’avoiraffronté une demande d’aide ».

Des personnes « les évitent » car ils « manquent de reconnaissance » et aussi « parégoïsme ».

Beaucoup de personnes remettent en cause la logique de la dette.

Ils disent qu’il faut, dans un premiertemps, trouver une affaire à monter.

Puis, on s’occupe de sa « petite famille » et de l’avenir de ses enfants.

Lesdettes seront partielles, incontestables et négociables. Dans la troisième partie sur la rationalité universelle, Alain Marie nous dit que cette théorie est du calcul, de la quêtede la réciprocité et de la recherche du profit.

Pour les hommes riches, il faut légitimer les privilèges et laredistribution des richesses.

Pour les milieux populaires, l’entraide communautaire est l’unique protection contre lespérils de la vie.

Des nouvelles protections sont les assurances maladie, chômage, scolarité, retraite, caisse deretraite et de crédit mutuel.

Tous les individus sont conscients que l’entraide et les assurances communautairessont fondées sur une relation de réciprocité.

La communauté est une mutuelle.

On peut y souscrire si on y a renduservice.

Donner et recevoir sont deux actions disjointes.

Les partenaires doivent être pluriels.

Cela permetd’équilibrer les dépenses et les recettes.

L’anthropologie des mondes contemporains permet de remettre en causeles anciennes théories.

Les citadins abidjanais, les Amérindiens du 19 ème siècle et les Kabyles des années 60 disent que l’unité de l’homme est un postulat généreux et que les différences de cultures sont des différences deconditions matérielles d’existence et leur interprétation.

L’auteur évoque, ensuite, la législation dans les assurancessociales, des caisses d’assistance familiale, des assurances contre le chômage… .

Pour une explication pluscompréhensible de la théorie de Mauss, ce dernier aurait du interpréter sa théorie en fonction de conceptsoccidentaux.

Dans les dernières lignes de cet article, l’auteur fait référence à notre sécurité sociale et au RMI.

Ilfinit en parlant d’une inversion des stéréotypes d’inspiration culturaliste et du culturalisme.. »

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