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AMOUR (De l') STENDHAL (exposé de l’oeuvre)

Publié le 20/09/2018

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amour

De l'amour, «par l’auteur de l’Histoire de la peinture en Italie et des Vies de Haydn, Mozart et Métastase», constitue un tournant dans la ^canière de Stendhal (1783-1842). Écrit à la première personne, l’ouvrage, issu d’une expérience malheureuse de l’auteur, se présente sous la forme d’une analyse rationnelle et systématique de la passion amoureuse. Ayant distingué quatre formes diférentes de ce sentiment: l’amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité, Stendhal étudie les sept phases du phénomène d’énamouration, et c’est ici que prend place la célèbre métaphore de la «cristallisation», 

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« Métilde Dembowski a si profondément inspiré l'auteur de Del' amour (1822) qu'à sa mort, le 1er mai 1825, Stendhal inscrivit sur son propre exemplaire cette mention : « Death of the author ».

L'ouvrage, dont les thèses ont fait l'objet d'une spirituelle contestation de la part d'Ortega y Gasset, a inspiré un film de Jean Aurel, De l'amour (1965), dont le scénario fut écrit par Cecil Saint-Laurent, auteur, sous son vrai nom de Jacques Laurent, d'un remarquable Stendhal comme Stendhal (1984).

Eaux-fortes de Grau Sala Les lois de l'amour L t ouvrage comporte deux parties.

Dans la première, l'auteur analyse 1' amour en lui-même: sa naissance et sa formation, ses lois -l'amour ne relève pas de la seule beauté, mais également du courage, de l'intelligence, du bonheur, etc.-, ses prolongements, que sont la jalousie, la pudeur, 1' or­ gueil et 1' amour-propre.

L'analyse culmine avec la célèbre théorie de la « cristallisation », cette opéra­ tion de l'esprit qui renouvelle sans cesse les perfec­ tions de 1' objet aimé et rend la beauté fonction du désir et de l'imagination.

La seconde partie fait varier le sentiment par rapport aux causes extérieures : ac­ tions successives des climats, des gouvernements, des tempéraments, des sexes, du mariage.

Cependant, l'étude théorique menace sans cesse de basculer dans une sorte de monographie personnelle dont les souvenirs milanais de l'auteur constituent une part essentielle.

Stendhal confesse en effet son amour non partagé pour Métilde Dembowski- Viscontini (Léonore dans l'ouvrage), tout en distillant des images à la gloire de l'Italie, seul pays qui, par la li­ berté qui y règne, est favorable à 1' amour.

Au total, l'ouvrage tisse un lien étroit entre l'ex­ périence vécue, le romanesque -1' amour-pas­ sion, fait romanesque fondamental, renvoie aux mythes courtois -et 1' esthétique -images de 1' amant-artiste qui élève son désir en objet d'art.

Des vérités ou bien des soupirs ? S tendhal disserte moins de l'amour en logicien qu'il n'explore la dimension com­ mune de 1' amoureux et de 1' artiste, mettant en parallèle l'émotion picturale et musicale et la jouissance érotique, un érotisme idéaliste malgré tout, qui oppose l'âme au corps, la promesse à sa réalisation.

Par là même, l'étude scientifique échappe à la sécheresse du manuel pour se tempérer de notations personnelles et d'émotions qui établissent un va-et-vient entre la démonstration et l'effusion.

« Une fois la cristallisation commencée, l'on jouit avec délices de chaque nouvelle beauté que l'on découvre dans ce qu'on aime.» XIX" SIÈCLE Derrière le traité sur l'amour se lisent en filigrane les souvenirs déguisés de l'auteur et la confession d'une expérience sentimentale malheureuse.. »

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