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Antonin Artaud Et Le Théâtre Et Son Double

Publié le 21/09/2012

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artaud

Le théâtre de la cruauté est basé sur le même concept que le théâtre oriental. Celui-ci transgresse les limites de l’art et de la parole, par l’utilisation d’un langage pur. La lumière fait partie intégrante du spectacle et parle d’elle-même avec un impact sur le spectateur. Les costumes ont une apparence révélatrice, ils sont aussi des décors en tant que mannequins. De plus, le théâtre de la cruauté peut également se définir comme un théâtre cosmique car il essaie de restituer des intempéries et des tempêtes. Le théâtre de la cruauté est donc le théâtre de la nouveauté, c’est-à-dire un théâtre moderne qui met en scène de plus larges conflits grâce à la violence intellectuelle et politique comme dans La Conquête du Mexique. Cette époque de violence fait appel à une catharsis de type physique et le théâtre doit la conjurer en agissant lui aussi sur le physique, 

artaud

« pas d’habitude.

L’incantation apparaît au point terminal de cet acte.

L’incantation est un emploi de la parole qui permet d’agir avec force, par l’émotion.

L’incantation ne s’adresse pas à l’esprit, mais à la sensibilité.

La voix, elle, ne quitte jamais celui qui parle à la différence du théâtreécrit qui existe en dehors de la scène.

La nature des éléments du langage balinais se résume en deux définitions ; en premier lieu comme la matérialisation visuelle et plastique de laparole, et en second lieu comme le langage de tout ce qui peut se dire et se signifier sur une scène indépendamment de la parole, de tout ce qui trouve son expression dans l’espace, ouqui peut être atteint ou désagrégé par lui.

Le geste, l’intonation, l’incantation, sont des moyens d’expressions autres que l’écriture, qui s’opposent à la parole.

Le théâtre balinais estconsidéré comme un théâtre pur à la différence du théâtre occidental qui est simple et épure.

Le théâtre balinais est pur car il est constitué d’éléments tels que le geste, le cri, l’intonation,l’incantation.

Le théâtre pur est un théâtre qui en finit avec le langage, et l’écriture.

Son essence réside dans la mise en scène.

C’est d’abord par l’espace et le mouvement que le théâtrefournit un champ privilégié à la réalisation.

La mise en scène n’exige qu’un seul espace qui est la scène.

La mise en scène privilégie un espace en dehors du texte.

Le langage théâtraléchappe alors à la parole pour reconstruire un espace autonome du langage, espace qui ne contient que des éléments uniquement théâtraux.

Dans cet espace clos, la parole est transformée en langage théâtral pur et elle commence alors à créer son propre sens.L’esthétique balinaise est extrêmement riche, avec de somptueux décors et costumes.

Dans ce théâtre, il y a une danse directionnelle dans laquelle le corps se propulse dans l’espace.La mise en scène est totalement bouleversée par rapport au théâtre classique occidental.

L’acteur fait partie de la géométrie de l’espace scénique.

Tous ses gestes sont conçus dans lebut d’aboutir à une forme expressionniste. III- Le renouvellement de la fonction de théâtre, présenté sous l’expression de Théâtre de la cruauté Le vice roi de Sardaigne refusa le débarquement d’un vaisseau, le Grand Saint-Antoine lors de son arrivée à Saint-Rémy car il avait rêvé que la peste ravagerait son Etat.

L’arrivée de cevaisseau à Marseille engendra la diffusion de la grande épidémie de peste qui s’en suivie.

Cette maladie engendre à la fois des désordres physiques et psychologiques chez l’individu.

Lapeste ne produit aucune lésion interne mais atteint particulièrement le cerveau et les poumons qui sont les deux organes commandés par la conscience et la volonté.

De plus, la pestes’est répandue dans certains endroits bien que des précautions sanitaires aient été prises et inversement elle a épargné certains lieux alors que l’épidémie aurait du les gagner.

L’effet que produit cette maladie conduit l’homme à commettre des actes insensés, impossibles à réaliser dans un contexte habituel.

L’expérience de la peste, les effets que la maladie produit sur le plan physique, c’est-à-dire le délire du malade produit un effondrement de tous ses repères et de tous ses cadressociaux.

Le théâtre comme la peste sont des actes gratuits qui poussent à des actes inutiles.

De plus, le pestiféré envahi par un mal à l’intérieur de son corps ne subit aucune destructioncomme l’acteur qui va transformer intégralement ses sentiments pour représenter la réalité.

Le théâtre comme la peste est une véritable épidémie.

Le théâtre, lorsqu’il retrace desévénements tels que des conflits pouvant correspondre au désordre intérieur que la peste crée chez le pestiféré, agit comme une épidémie en ce sens qu’il correspond à un délirecommunicatif.

C’est-à-dire que le théâtre mime des événements qui expriment le désordre total de la société, incarné par les guerres, et les débordements que l’on retrouve aussi chezles pestiférés.

Le théâtre montre des choses irreprésentables ou interdites telles que l’inceste.

Il libère l’inconscient et pousse à une révolte virtuelle.

Le théâtre, par son extrême violence,peut révéler le fond d’un inconscient individuel et collectif rempli de cruauté.

Le théâtre comme la peste dégage des forces, et rend aussi possible ce qui ne l’est pas.

Le théâtre et la peste sont alors comparés à un abcès qui se vide.

De plus, le théâtre comme la peste n’offrent que deuxalternatives à savoir la mort ou la guérison.

Le pestiféré qui guérit, en sort purifié à l’extrême.

De même, le théâtre est à la fois destructeur par le délire qu’il peut engendrer mais aussibénéfique car il permet aux hommes de se voir tels qu’ils sont et ainsi d’affronter la réalité et leur destin courageusement.

La liquidation de cet inconscient cruel passe par la tombée desmasques.

Enfin, il est possible qu’une poignée d’hommes puissent être capables d’imposer une vision plus noble du théâtre pour que la collectivité croit à nouveau en certains principes. Les spectateurs vont chercher dans le cinéma, le music-hall et le cirque, les sensations fortes qu’ils ne trouvent plus dans le théâtre.

Ils réagissent par leurs sens alors que le théâtreactuel veut les faire réagir par l’esprit.

Le théâtre de la cruauté comme le théâtre oriental se fonde sur la métaphysique, à la différence du théâtre occidental qui ne mise que sur lapsychologie.

Ce sont dans les événements forts, tels que les crimes et les guerres, que le théâtre doit trouver son inspiration.

Il faut que le théâtre reflète la réalité, avec toute la violencequ’elle peut contenir, de façon à émouvoir le spectateur.

Ce dernier considérera ces images comme un rêve.

Le spectacle et les spectateurs doivent communiquer et le théâtre doit répandre sur les spectateurs, ses éclats.

Le théâtre, par son extrême violence peutrévéler le fond d’un inconscient individuel et collectif rempli de cruauté.

La liquidation des mythes et de cet inconscient cruel passe par la tombée des masques, et le théâtre par saviolence et son jeu avec la catharsis, oblige le spectateur à résister.

Le théâtre de la cruauté est attaché au principe de sublimation, c’est-à-dire qu’il représente une maîtrise des pulsionspar leur passage dans le domaine artistique.

Cette violence est atténuée par la sublimation.

Le caractère feint de ce qui se joue sur la scène et évite le réel passage à l’acte.

La cruautéprend alors un sens particulier, elle est un sentiment détaché et pur.

Le théâtre représente la vie dans sa globalité, dans sa totalité, y compris son alourdissement par la matière et sondomaine pulsionnel.

Le théâtre doit inventer un langage qui utilise à la dois les mots et les gestes.

Le gestuel doit aussi s’appuyer sur les mots.

Cette utilisation des mots à la manière duthéâtre oriental permet d’en faire ressortir la sensibilité.

Il s’agit de faire du théâtre, un langage de correspondance entre les gestes et la pensée, un alphabet visuel composé de signes.Le théâtre de la cruauté est constitué d’éléments tels que les cris, les plaintes ou encore les crescendo et decrescendo qui font de celui-ci, un théâtre pur.

Le théâtre de la cruauté est basé sur le même concept que le théâtre oriental.

Celui-ci transgresse les limitesde l’art et de la parole, par l’utilisation d’un langage pur.

La lumière fait partie intégrante du spectacle et parle d’elle-même avec un impact sur le spectateur.

Les costumes ont uneapparence révélatrice, ils sont aussi des décors en tant que mannequins.

De plus, le théâtre de la cruauté peut également se définir comme un théâtre cosmique car il essaie de restituerdes intempéries et des tempêtes.

Le théâtre de la cruauté est donc le théâtre de la nouveauté, c’est-à-dire un théâtre moderne qui met en scène de plus larges conflits grâce à laviolence intellectuelle et politique comme dans La Conquête du Mexique.

Cette époque de violence fait appel à une catharsis de type physique et le théâtre doit la conjurer en agissant luiaussi sur le physique, Le vrai théâtre doit toucher aux sens, ce qui implique l’utilisation de tous les moyens dont dispose le metteur en scène.

Il s’agit de créer un nouveau langagethéâtral où le metteur en scène devient directement le créateur, et plus seulement le traducteur de la volonté de l’auteur Le théâtre de la cruauté pour Artaud n’est pas un théâtre desadisme, de sang, ni de violence gratuite.

C’est une rigueur, un déterminisme inférieur et une soumission à la nécessité.

C’est le bien qui est voulu.

Il faut mettre en scène la cruauté même de la vie pour y échapper, il faut que l’acteur s’identifie à cette cruauté et réussisse à l’expulser de lui-même.

Le théâtre de la cruauté est donc une catharsis. Conclusion En somme, il convient d’observer qu’Antonin Artaud dans Le théâtre et son double propose une vision supérieure du théâtre.

De plus, il influe directement sur les auteurs de théâtre enfavorisant les sens du spectateur et la mise en scène active.

Antonin Artaud s’intéresse également au langage du corps qui joue un rôle essentiel.

Le Théâtre de la Cruauté s’inscrit donccomme le théâtre de la nouveauté.

Il s’agit d’un théâtre qui met en scène de plus larges conflits grâce à la violence intellectuelle.

S’inspirant du théâtre oriental, Antonin Artaud donne uneplace importante au silence, au corps, au gestuel, ainsi qu’au maquillage, sans pour autant négliger la danse et la musique.

Sur une scène tout fait signe.

Artaud propose ainsi unvéritable renouvellement au théâtre du XXème siècle.

Antonin Artaud offre la possibilité au théâtre de devenir un événement signifiant.

Le théâtre doit se distinguer du texte, sonexpression est ailleurs.

Il s’appuie sur un nouveau langage théâtral, désormais composé de signes et non plus de mots.

Artaud redonne vie au théâtre.. »

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