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ASSOMMOIR (l') roman d'Émile Zola

Publié le 15/02/2019

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ASSOMMOIR (l') roman d'Émile Zola, publié d'avril 1876 à janvier 1877 dans le Bien public, puis dans la République des lettres. Le scandale qui perturba sa parution en feuilleton n'empêcha pas le septième roman des Rougon-Macquart d'être un immense succès de librairie, qui apporta à son auteur l'aisance matérielle et lui permit d'acheter sa villa de Médan. En dépit du reproche général d'« obscénité » qui lui fut fait par la presse, l'originalité de l'œuvre força l’admiration d'illustres contemporains, dont Mallarmé, et de ceux qui, comme Huysmans, formèrent le groupe naturaliste. « La déchéance fatale d'une famille ouvrière dans le milieu empesté des faubourgs » dont Zola annonce la peinture est avant tout celle de Gervaise Macquart. La mère des héros de Nana, Germinal, l'Œuvre, la Bête humaine enfante aussi littéralement le roman, entièrement suspendu à son travail et à ses malheurs. Dans le champ clos et labyrinthique du quartier de la Goutte-d'Or, « entre un abattoir et un hôpital », la jeune blanchisseuse de Plassans accomplit un destin tragique qui se nourrit de tout, du faible idéal comme de sa souillure. La « boutique bleue », symbole d'une hybris dérisoire, l'enfance de Nana, l'amitié du séraphique Goujet sont de fragiles bonheurs que finissent par engloutir Lantier, l'amant cynique, et Coupeau, le mari faible devenu ivrogne à la suite d'un accident. Héroïne naturaliste exemplaire, livrée à la fatalité physiologique, perméable au milieu, condamnée d'avance par une noire providence, Gervaise échoue comme Coupeau à « l'Assommoir », le cabaret où trône l'alambic, pour sombrer dans l'alcoolisme, cher aux théoriciens paternalistes de la « question ouvrière » au xixe s. En déclarant dans sa préface avoir voulu « faire un travail purement philologique » et une « œuvre de vérité », Zola avait lui-même incité la critique à ne retenir de l'Assommoir que son vérisme. Pourtant, « ce premier roman sur le peuple qui ait l'odeur du peuple » s'impose comme une implacable construction littéraire qui, de malheurs inattendus en catastrophes prévisibles, progresse avec une rigueur toute racinienne. La rumeur zolienne devient ici étouffante et prend une voix propre avec l'usage du soliloque et du style indirect libre qui envahit le récit. Dans l'Assommoir, à ce titre le premier

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« d'être un immense succès de librairie, qui apporta à son auteur l'aisance maté­ rielle et lui permit d'acheter sa villa de Médan.

En dépit du reproche général d'« obscénité >> qui lui fut fait par la presse, l'originalité de l'œuvre força l'admiration d'illustres contemporains, dont Mallanné, et de ceux qui, comme Huysmans, formèrent le groupe natura­ liste.

> s'impose comme une implaca­ ble construction littéraire qui.

de mal· heurs inattendus en catastrophes prévi­ sibles, progresse avec une rigueur toute racinienne.

La rumeur zolienne devient ici étouffante et prend une voix propre avec l'usage du soliloque et du style indirect libre qui envahit le récit.

Dans l'Assommoir, à ce titre le premier « roman parlé " français, le on-dit finit par se dire lui-même et par constituer un chœur faubourien gouailleur qui, loin de présider à la déploration des mal­ heurs de l'héroïne, les redouble : par le biais de cette constante euphémisation argotique et impersonnelle, la chute de Gervaise se déroule.

en effet.

non seule­ ment hors de la sphère d'action de sa faible volonté, mais encore hors de toute compassion.

Le succès du roman fut prolongé par son adaptation au théâtre (1879), et notamment par la mise en scène d'Antoine (1900}.. »

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