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ATHALIE — Racine

Publié le 20/10/2018

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racine
Il y a même dans Athalie, ou l’on peut y mettre, une vérité que Racine ne soupçonnait pas et dont ü aurait eu horreur. Voltaire ne s’est pas fait faute de l’y installer. Athalie traite toutes les religions de \"vains amas de superstitions\", Voltaire dira qu’elle n’a pas tort et qu’au fond Joad n’est lui aussi qu’un fanatique, aussi cruel qu’Athalie. On a le droit de penser que c’est une baliverne de Voltaire. Mais on peut se souvenir aussi qu’Athalie est moins abominable que ne croyait Racine. Elle se rappelle qu’on a jeté sa mère du haut de son palais et égorgé «quatre-vingts fils de roi». C’est une apparence d’excuse pour le massacre qui fut sa vengeance. On peut tout au moins voir jouer Athalie comme une sorte de tableau de la légende des siècles, une évocation des temps où le massacre répondait au massacre, un épisode de ces règnes orientaux emplis d’intrigues féroces, de haine et de sang, Il y a, dans la pièce, une sorte d’atmosphère romantique.
Athalie tragédie pieuse. — Racine a écrit Athalie, comme Esther, par hasard. Mme de Maintenon voulait distraire honnêtement les jeunes filles pauvres qu’elle faisait élever à Saint-Cyr. Elle demanda à Racine \"de lui faire dans ses moments de loisir quelque espèce de poème moral ou historique dont l'amour fût entièrement banni et dans lequel il ne crût pas que sa réputation fût intéressée, puisqu'il demeurerait dans Saint-Cyr\". (Mme de Caylus.) Esther fut jouée avec le plus vif succès. Une seconde tragédie fut donc commandée. Ce fut Athalie. Il s'y glisse encore quelques souvenirs profanes, une comparaison de Catulle peut-être (chœur,II, ix), certainement un souvenir de la scène de l'Ion d’Euripide où Créuse interroge le jeune Ion. Mais ce ne sont que des réminiscences rapides. Athalie est une pièce étroitement biblique. Le sujet tout d’abord est strictement fidèle au récit de la Bible.


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« AcTE V.- Abner apporte les ordres d'Athalie : livrer Élùwin ct le trésor cruhé daltS le temple.

Joad feint d'accepter et tkman:ie à Athalie - qui croit /es ltvitcs sans armes -de venir les cherchu.

joas est assis St4r so11 tr6nc et caché dnrière tm ridem:.

A thalie enlr6 ; les portes sont fcrmtes dcrriPrc elle, le ridcalt est tin'.

Elle voit Joas cot410?mé, les lévites armés Elle est saisie ct massacrée pct�dalll que so" m-mü se disperse.

C'est exactement le récit de la Bible dans les Roù et dans les Paralipomtnes.

Racine n'a inventé que deux choses (et il a pris grand soin de les justifie r par des analogies tirées de la Bible et des É va ngile s).

ll a fait de Mathan un erêtre apostat du vrai Dieu, au lieu d'un sim ple confident, et tl a prêté à Joad non pas un mensonge ex p licite , mais une ruse qui fait tomber Athalie dans Je piège.

Non seulement c'est un sujet biblique, mais les chœurs et le texte même de la pièce sont pleins de souvenirs bibliques : les Psaumes, Isaïe, la Sagesse, le Deutbonome, etc ...

, fournissent sans cesse à Racine des images, des préceptes, des espérances.

Surtout, l'esprit de la tragédie est prof ondément religieux.

Le vrai sujet c'est la toute-puissance divine.

C'est Dieu « invisible et présent >> qui conduit les hommes en les éclairant ou en les aveugl ant.

C'est lui qui répand sur Mathan et sur Athalie. »

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