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ATHALIE. Tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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ATHALIE. Tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699), créée à Saint-Cyr en 1691, et publiée à Paris chez Denis Thierry la même année.
 
Seconde tragédie sacrée de Racine qui s'inspire ici du livre des Rois et du livre des Chroniques, Athalie est également sa dernière pièce. Sa création par les demoiselles de Saint-Cyr fut beaucoup moins éclatante que celle d'Esther. Malgré une représentation à la cour dès 1691, le succès ne vint
qu'en 1702 et la première représentation publique n'eut lieu qu'en 1716 à la Comédie-Française. La richesse de la pièce était pourtant grande. Par l'emploi spécifique des chœurs qui fait une « continuité d'action » (Préface) et permet, à la manière antique, de ne pas laisser le théâtre vide, Racine donnait à voir l'action tragique selon un déroulement au tempo original, sans entracte, la musique de J.-B. Moreau (renouvelée plus tard par Gossec, Boïeldieu et Mendelssohn) et les chants élevant la violence jusqu'au lyrisme. De plus, le sujet même d'Athalie correspondait bien à la réflexion politique de l'époque sur la légitimité du pouvoir, puisqu'il mettait en scène un complot d'origine religieuse pour renverser une reine infanticide, usurpatrice et impie, et redonner le trône à son détenteur légitime appelé à rétablir le culte du vrai Dieu afin que ses desseins s'accomplissent et gouvernent le monde.
 
Athalie, après avoir fait massacrer ses petits-enfants, s’est emparée du trône de Juda et a instauré le culte de Baal. Cependant, certains Hébreux continuent d’adorer le vrai Dieu. Abner, officier du royaume, est de ceux-là. Venu au temple pour la fête des Prémices, il fait part de son inquiétude au grand prêtre Joad qui le rassure mais reste mystérieux En fait, Joad a décidé de couronner ce jour même le seul petit-fils d’Athalie sauvé du massacre, Joas, élevé par lui et sa femme Josabet sous le nom d’Eliacin. La fête se prépare et le chœur chante les louanges de Dieu (Acte I).



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« fait fenner Je temple.

Soudainement inspiré, il prophétise à la fois de terribles malheurs pour Je peuple juif mais aussi une glorieuse renaissance.

Le chœur chante son émotion (Acte Ill).

joad révèle à Eliacin sa véritable identité.

Les lévites lui jurent fidélité.

On annonce qu'Athalie assiège le temple et qu'Abner est prisonnier.

Le chœur chante (Acte IV).

Abner est envoyé par la reine : elle exige qu'on lui livre Eliacin et Je trésor de David qu'elle croit dans Je temple.

joad feint d'accepter et pro­ pose qu'Athalie vienne elle-même les chercher en personne.

On lui présente alors joas.

Elle est faite prisonnière.

À la proclamation de leur nou­ veau roi, tous les Juifs abandonnent Athalie.

Mathan est égorgé et la reine déchue, entraînée hors du temple, est mise à mort (Acte V).

Jamais peut-être la violence n'avait à ce point dominé dans le théâtre de Racine.

C'est elle qui frappe d'emblée, et l'histoire même d'Athalie semble ne pas pouvoir s'en dissocier.

Cette vio­ lence était certes déjà présente dans la Bible, mais Racine paraît l'avoir choisie pour cimenter l'unité de la pièce, plon­ geant l'action dans une urgence propre à la renforcer.

S'il se justifie dans sa Préface d'avoir intitulé sa tragédie Athalie et non Joas en alléguant la plus grande célébrité de la reine, on peut voir aussi dans ce choix la marque d'une attention portée au caractère plus explicitement dramatique d' Atha­ lie.

Or l'essentiel de l'action qu'elle met en branle se rapporte à la vio­ lence : Athalie semble en proie à cette « passion » dépeinte comme une fata­ lité qui poursuit sa famille avec d'autant plus d'acharnement que Dieu l'a choisie pour accomplir ses desseins (le Messie descend de Juda).

Aussi le présent vécu par Athalie est­ il encadré par les deux versants d'un songe funeste, l'un rapportant la vio­ lence dont sa mère fut jadis la victime, l'autre prémonitoire de sa mort (Il, 5).

Le tableau de ces scènes sanglantes va jusqu'au réalisme le plus cru, tout juste atténué par les bienséances classiques : Jezabel, la mère d'Athalie, est décrite comme. »

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