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Attila DE CORNEILLE (Fiche de lecture et analyse)

Publié le 30/04/2011

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corneille

Il y a, nous l'avons dit, bien de la galanterie dans Othon. Mais elle y est tout de même au second plan. Au contraire galanterie et grands intérêts s'équilibrent dans Y Attila pour que les galants et les héroïques y trouvent chacun leur plaisir. Rappelons d'abord que si Attila peut nous apparaître comme une pièce médiocre et par moments ridicule elle a eu un vif succès. Il est tout à fait probable que l'épigramme bien connue de Boileau :

Après l'Agésilas Hélas ! Mais après l'Attila Holà !

corneille

« Il est beau que ma main venge tout l'univers. ACTE IIIAttila, après avoir consulté sa tête, a décidé d'épouser Honorie.

Mais, hélas ! c'est Ildione qu'il aime et dès ladécision prise, c'est son cœur qui se révolte.

Il n'est plus désormais qu'un Amadis, un Daphnis, un Céladon :Ildione a pour moi tant d'attraitsQue mon cœur étonné flotte plus que jamais.Je sens combattre encor dans ce cœur qui soupireLes droits de la beauté contre ceux de l'Empire. L'effort de ma raison qui soutient mon orgueil Ne peut non plus que lui soutenir un coup d'oeil.

Et quand de tout moi-même il m'a rendu le maîtrePour me rendre à mes fers elle n'a qu'à paraître O beauté qui te fais adorer en tous lieux Cruel poison de l'âme etdoux charme des yeux Que devient, quand tu veux l'autorité suprême Si tu prends malgré moi l'empire de moi-même,Et si cette fierté qui fait partout la loi Ne peut me garantir de la prendre de toi ? Va la trouver pour moi cettebeauté charmante Du plus utile choix donne-lui l'épouvante.

Pour l'obliger à fuir, peins-lui bien tout l'affront Que vamon hyménée imprimer sur son front...« Non, ne lui conseille pas la fuite :Ses yeux, mes souverains, à qui tout est permis Me sauraient d'un coup d'œil faire trop d'ennemis...Conseille lui plutôt de me rendre mépris pour mépris, d'en épouser un autre, Ardaric ou Valamir !...

Non, le conseil estaffreux :Voir en d'autres bras l'objet de tous mes vœux, Vouloir qu'à mes yeux même un autre la possède,Ah! le mal est encor plus doux que le remède.Ces pathétiques déchirements sont interrompus par l'arrivée d'Ildione ; et dès qu'elle est là Attila n'est plus qu'unArtamène ou un Alexandre racinien qui n'ambitionne la victoire et la conquête que pour en faire hommage à sa bien-aimée : Je veux, je tâche en vain d'éviter par la fuite Ce charme dominant qui marche à votre suite.

Lès plus heureuxsuccès ne font qu'enfoncer mieuxL'inévitable trait dont me percent vos yeux.

Un regard imprévu leur fait une victoire Leur moindre souvenir l'emportesur ma gloire, Il s'empare et du cœur et des soins les plus doux Et j'oublie Attila dès que je pense à vous.Ildione est fort embarrassée.

Elle ne peut pas oublier, elle, qu'Attila est Attila.

Mais elle nous a déjà fait connaîtreles raisons pour lesquelles elle ne peut pas dire non.

Elle s'en tire (ou elle s'en tirerait si Corneille y tombait àdessein) par du galimatias.

Ce galimatias, si cher, nous l'avons montré, aux tragiques de ce milieu du siècle estmoins accusé et moins fréquent chez Corneille.

Mais il apparaît pourtant, de temps à autre :L'aurait-on jamais cru qu'un Attila pût craindre Qu'un si léger débat eût de quoi l'y contraindre.

Et que de ce grandnom qui remplit tout d'effroi Il n'osât hasarder tout l'orgueil contre moi? Avant qu'il porte ailleurs ces timideshommages Que jusqu'ici j'enlève avec tant d'avantages, Apprenez-moi, seigneur, pour suivre vos desseinsComme il faut dédaigner le plus grand des humains.Dites-moi quels mépris peuvent le satisfaire.

Ah ! si je lui déplais à force de lui plaire Si de son trop d'amour sa haineest tout le fruit,Alors qu'on la mérite où se voit-on réduit?Mais Attila s'obstine à jouer les Artamènes :Quels climats voulez-vous sous votre obéissance.Si la Gaule vous plaît vous la partagerez ;J'en offre la conquête à vos yeux adorés.Pour interrompre ces adorations Honorie survient « Soyez contente, Madame, lui dit Ildione, c'est vous qu'Attilachoisit.

Mais c'est par moi qu'il vous choisit, parce que j'ai refusé de l'épouser ».

Et elle sort avec majesté.

Fureurd'Honorie qui devient plus cornélienne que jamais : « Moi, Honorie, accepter le refus d'une autre.

Vous ne meconnaissez pas ! » Dans sa rage, elle accable Attila d'insultes ; et les insultes font à nouveau de Céladon etd'Artamène le véritable Attila. ACTE IVHonorie conspire avec Octar, le capitaine des gardes, qui aura pour récompense la main de Fia vie, sa confidentequ'il aime, pt puis elle dispose d'une arme pour que le terrible Attila oublie ses insultes et tourne sa colère contred'autres.

«Ignorez-vous, lui dit-elle, qu'Ildione, votre bien-aimée, aime Ardaric et en est aimée ? » Ardaric arrivejustement.

« J'accepte, dit-il, d'épouser Ildione puisque vous le voulez ; et je suis prêt à vous donner, pour vousremercier, toutes les preuves de dévouement.

— Il ne m'en faut qu'une, réplique Attila.

Valamir a osé aimer celle quej'épouse, Honorie.

Il me gêne Tuez-le.

C'est à cette condition seulement que vous aurez Ildione ».

Ardaric et Ildionesont fort embarrassés devant cette alternative « d'assassiner ou d'être assassiné ».

Leur seule ressource estd'espérerles « heureux changements de la fortune ».

A la réflexion Ildione trouve d'ailleurs plus sage de prier ses tristes yeuxde faire trêve de larmes et d'essayer à nouveau leur pouvoir sur Attila.ACTE VAttila est redevenu pleinement Attila, celui dont le bras, dont Dieu « fait aujourd'hui son tonnerre »,D'un déluge de sang couvre pour lui la terre(évidemment ce barbare se soucie peut de la cohérence des métaphores).

Il explique crûment à Ardaric et à Valamirqu'ils doivent s'entretuer Celui qui survivra épousera l'objet de ses vœux.

Ardaric et Valamir et Honorie qui survient. »

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