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BEAUMARCHAIS: LE BARBIER DE SEVILLE OU LA PRÉCAUTION INUTILE

Publié le 22/02/2012

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1732-1799 Pierre-Augustin Caron est né à Paris en 1732 dans une famille d'horlogers modestes mais cultivés. Ayant quitté l'école à treize ans pour s'initier au métier paternel, il va mettre au point un nouveau mécanisme d'horlogerie dont le succès et la renommée qu'il en tire lui ouvrent les portes de la Cour.
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« franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle.» La pièce, à l'origine un opéra comique, fut transformée à plusieurs reprises, jusqu'à la version définitive en quatreactes que nous connaissons aujourd'hui.

De sa forme primitive, elle a conservé la place importante consacrée à lamusique et aux chants, qui constitue une part de son originalité.

L'argument, quant à lui, est on ne peut plus banal ;on y retrouve des échos de la pièce de Molière, L'École des femmes, et d'une nouvelle de Scarron, La Précaution inutile. À Séville, une jeune fille, Rosine, est gardée jalousement par son tuteur, Bartholo, un vieux barbon qui projette del'épouser en secret.

Epris d'elle, le comte Almaviva vient jouer la sérénade sous ses fenêtres.

Il tombe par hasardsur Figaro, son ancien valet, devenu barbier de Séville.

Ce dernier décide de l'aider à conquérir Rosine (Acte I).Figaro va donc s'entremettre pour son ancien maître et imaginer une série de stratagèmes pour tromper lasurveillance du tuteur et réunir les deux amants.

Déguisé en officier de cavalerie et se faisant appeler Lindor,Almaviva se présente chez Bartholo et demande à se faire loger pour la nuit.

Mais il essuie un refus et doit secontenter de glisser un billet à Rosine (Acte II).

Une seconde fois, le comte tente de s'introduire dans la maison deBartholo, cette fois-ci sous les traits d' Alonzo, un «bachelier», élève de Bazile, le maître de musique de Rosine,retenu au lit par la maladie.

Le faux Alonzo donne la leçon de chant à la jeune fille mais survient Bazile que le comteet Figaro arrivent à neutraliser avec la complicité involontaire de Bartholo.

Au moment où le comte annonce à Rosinequ'il viendra l'enlever dans la nuit, il est démasqué (Acte III).

Bartholo fait hâter les préparatifs de son mariage etparvient à persuader Rosine qu'Almaviva s'est joué d'elle.

Victime d'un quiproquo, Rosine consent à épouser Bartholo.Surviennent heureusement Figaro et le comte, puis Basile et le notaire qui unit les deux jeunes gens (Acte IV).

C'està Figaro, bien sûr, que reviennent le dernier mot et la morale de l'histoire : «Quand la jeunesse et l'amour sont d'accord pour tromper un vieillard, tout ce qu'il faut pour l'empêcher peutbien s'appeler à bon droit la Précaution inutile.» (IV, 8) 2.

...

RENOUVELÉ PAR BEAUMARCHAIS De ce schéma classique du vieillard trompé par deux jeunes amants, Beaumarchais tire une pièce originale à plusd'un titre. En premier lieu, il étoffe le trio classique du barbon, de la jeune fille et du jeune premier amoureux en lui ajoutantdeux nouveaux personnages : Bazile et Figaro.

Le premier, Bazile, est davantage que le maître de musique de Rosine; c'est lui qui assiste Bartholo dans ses préparatifs de mariage et dans la surveillance qu'il exerce sur Rosine.

Il est lepersonnage antipathique sur lequel doivent se cristalliser les moqueries du public et dans lequel Beaumarchais aimaginé une caricature de ses ennemis réels.

Quant à Figaro, dont la figure domine la pièce, s'il est l'héritier de tous les valets de comédie,sa personnalité est bien plus complexe que celle de ses prédécesseurs.

Plus libre que Scapin, il n'aide son ancienmaître que parce qu'il l'a lui-même décidé ; plus actif que Sganarelle, le valet de Don Juan, il ne se contente pas derecueillir les confidences du comte mais s'impose au contraire comme le véritable meneur de jeu de l'intrigue.

Cestatut lui confère une dignité nouvelle qui en fait le représentant de la frange éclairée du peuple. b> À la fin de la scène 2 de l'acte I, Figaro déclare au comte : «Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.» Il livre ici la clé du Barbier de Séville et de la lecture qu'il faut en faire.

Le Barbier est voué au rire.

D'un bout à l'autre le comique domine la pièce.

Il émane tout d'abord de l'intrigue qui, par ses multiples rebondissements —chaque stratagème imaginé par le comte et Figaro est successivement contrecarré par une manœuvre, volontaireou non, de Bartholo et Bazile —, provoque quiproquos et rires en cascade.

Àl'acte III, la succession de très brèvesscènes (scènes 5 à 10) est un exemple de ces accélérations de rythme qu'affectionne Beaumarchais et quirappellent, par la manière dont elles privilégient l'action sur les dialogues, l'art de la commedia dell'arte.

Rares sont les temps morts de cette pièce où se succèdent à un rythme endiablé les situations cocasses et, à l'intérieur decelles-ci, les répliques qui font mouche. recours sont multiples : pièce Beaumarchais préfère en règle générale l'alternance de brèves répliques auxlongues tirades, pratiquement absentes de la pièce.

Les procédés auxquels il aLa construction serrée des dialogues constitue l'autre ressort comique de la les répliques interrompues et complétées par un second personnage : FIGARO Je vendais souvent aux hommes de bonnes médecines de cheval...

LE COMTE. »

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