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BECKETT: EN ATTENDANT GODOT (analyse)

Publié le 22/02/2012

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beckett
1906-1989 Samuel Beckett est né en 1906 en Irlande ; issu d'une famille protestante, il fait ses études à Dublin et étudie le français. Préparant une carrière de professeur, il vient à Paris comme lecteur d'anglais à l'École normale supérieure et étudie l'art du roman dans l'oeuvre de son compatriote et ami James Joyce. Il publie le poème Whoroscope en 1930, subit l'influence du surréalisme et, en 1931, consacre un essai à l'oeuvre de Marcel Proust. Il devient assistant de français au Trinity College de Dublin, mais renonce à sa charge à la suite d'une crise personnelle. Après une période d'incertitude, il choisit de vivre en France en 1936, et s'installe définitivement à Paris. Samuel Beckett participe à le Résistance et doit se réfugier, pendant l'Occupation allemande, dans le Sud de la France, où il continue à écrire.
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« entre en scène, chantant une chanson que l'on peut reprendre sans cesse.

Les retrouvailles avec Estragon qu'ilcroyait parti se font avec émotion.

Dans cet acte, ils vont manipuler des chapeaux, trois (avec celui que Lucky aoublié) pour deux têtes; puis ils jouent à être Pozzo et Lucky, et enfin font des exercices d'assouplissement.L'arrivée des deux autres personnages rythme l'acte II comme l'acte I: mais Lucky est muet et Pozzo est aveugle,occasion de jeux de scènes renouvelés.

Estragon appelle l'un Abel, et l'autre Caïn, «c'est toute l'humanité» qui estsur scène.

Ils repartent, laissant seuls à nouveau Vladimir et Estragon.

Le jeune garçon repasse, Godot ne viendrapas.

Ils décident alors de se pendre à l'arbre, mais ils ne bougent pas et le rideau tombe. 2.

LE THÉÂTRE DE L'ABSURDE Vladimir et Estragon sont deux clowns, deux victimes, au bas de l'échelle sociale.

Ces anti-héros jouent une pièceoù le tragique se mêle au ridicule de leur condition : «VLADIMIR.

- Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que ça nous plaise ou non.[...] Représentons dignement pour une fois l'engeance où le malheur nous a fourrés.» Tout est vain pour eux, mais ils s'efforcent de vivre, de passer le temps.

Dans leurs rapports, la tendresse et lacruauté s'équilibrent.

Ils représentent donc l'homme, dépouillé des biens qu'ajoute la vie sociale ; ils ont même unsystème de valeurs, jugeant l'égoïsme et la brutalité de Pozzo, «c'est honteux», mais acceptant trop facilementl'esclavage de Lucky, «c'est normal».

Ils sont deux pour pouvoir communiquer, semblables, inséparables dans lemalheur commun. Godot donne un nom à leur attente.

Voir l'image de Dieu (God, en anglais) sous ce vocable transparent est une piste un peu trop simple que Beckett souligne avec malice • on trouve des allusions religieuses aux deux larrons, auxquatre évangélistes, à Jésus...

Pour les personnages, Godot représente un manque, une espérance qui ne serajamais comblée. Une méditation sur le temps est perceptible dans la tirade de Pozzo, où les remarques des personnages soulignentque leur rencontre a déjà eu lieu dans un passé non précisé ; Vladimir et Estragon évoquent leur jeunesse, lesépisodes d'un passé où le suicide était encore possible ; ils semblent maintenant résignés à leur sort. L'humour est présent dans les objets symboliques de la condition humaine.

La corde est un véritable cordon ombilicalqui lie Pozzo et Lucky dans le couple du bourreau et de la victime.

Les chapeaux font naître la réflexion despersonnages ; ils les retournent, en fouillent le fond, à la recherche de leurs idées.

La dureté du monde apparaît aussi dans lesvalises chargées de sable, les chaussures trop étroites, les corps blessés, dégradés et sales.

L'humour de Beckettse lit dans de nombreuses répliques, en particulier dans le quiproquo qui ouvre la pièce et contient tout son message; Estragon ne parvient pas à remettre sa chaussure : «ESTRAGON.

- Rien à faire.

(Renonçant à nouveau).» Vladimir, qui comprend cette phrase comme une réflexion générale sur la vie, enchaîne : «VLADIMIR.

- Je commence à le croire.

J'ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable, tu n'as pas encore tout essayé.

Et je reprenais le combat.» Les éléments bouffons qui caractérisent ces personnages ne parviennent pas à masquer leur détresse fondamentale.De ces contrastes naît l'émotion des textes de Beckett.

Ces personnages nous représentent ; dans la banalité deleurs propos, tout est insignifiant, mais tout est dit.

En attendant Godot met en scène l'attente passionnée et dérisoire d'un Dieu mort, dans une angoisse traversée d'éclats de rires.

«Rien n'est plus grotesque que le malheur», aécrit Samuel Beckett.

Il est vrai que le théâtre de l'absurde, représenté par Beckett, Ionesco et Adamov, nous livreune vision grotesque de la condition humaine qui rejoint le pessimisme des grandes tragédies.. »

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