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Bourgeois gentilhomme (le) de Molière (fiche de lecture et critique)

Publié le 15/10/2018

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lecture
Bourgeois gentilhomme (le).
 
Comédie-ballet en cinq actes et en prose de Molière, pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin (1622-1673), jouée à Chambord le 14 octobre 1670, puis créée à Paris au théâtre du Palais-Royal le 29 novembre suivant, et publiée à Paris chez Le Monnier en 1671.
 
L'origine de la pièce est une commande royale. Ayant prévu un voyage à Chambord pour s'y donner le plaisir de la chasse, Louis XIV voulut offrir à sa cour celui d'un spectacle. Il requit Molière et Lully de travailler durant l'été 1670 à une comédie-ballet qui mît en scène des Turcs. Pourquoi un tel sujet? L'actualité l'imposait. Dans son souhait d'établir avec la France de meilleures relations diplomatiques, le Grand Seigneur venait en effet d'y envoyer pour une mission de plusieurs mois (novembre 1669-mai 1670) un ambassadeur extraordinaire en la personne de Soliman Aga. Celui-ci avait été reçu somptueusement à la cour : sans aller - comme tel de ses ministres qui s'était revêtu d'une longue robe - jusqu'à se costumer en Turc, le roi s'était exhibé « tellement couvert de diamants qu'il semblait
qu'il fût environné de lumière » (Gazette du 19 décembre 1669). Le résultat le plus tangible du voyage, et des fastueux déploiements auxquels il avait donné lieu, fut de mettre les tur-queries à la mode. Même s'il a croisé dans la littérature du siècle quelques personnages d'Ottomans ou prétendus tels - avec Ibrahim ou l'illustre Bassa (1641) de Mlle de Scudéry et la Sœur (1647) de Rotrou -, Molière a mis à profit les indications du chevalier d'Arvieux, qui avait été chargé par Louis XIV d'accompagner Soliman Aga dans ses déplacements. Le roi fut satisfait de l'ouvrage, du moins à la deuxième représentation.
 
Monsieur Jourdain, «bourgeois ignorant», s’est mis en tête des idées de noblesse et de galanterie. Pour ressembler aux gens de qualité, il s'assure les services d’un maître de musique et d’un maître à danser, sans goûter outre mesure les délicatesses de leur art (Acte I).
 
Après sa leçon de menuet, Jourdain prend celle d’escrime - avec aussi peu d’efficacité ici que d’élégance là. Les maîtres de musique et de danse commencent d’ailleurs à se prendre de querelle avec le maître d'armes qui méprise leurs « sciences inutiles ». Le maître de philosophie ramènera-t-il la paix? En un sens oui, puisque les autres, excédés par son arrogance, se liguent contre lui et le battent comme plâtre. Revenu de l’échauffourée, le philosophe montre à Jourdain comment se prononcent les lettres. Enfin, le maître tailleur et ses garçons passent à leur généreux client un habit de plumes et de fleurs (Acte II).
 
À la vue de Jourdain ainsi enharnaché, sa servante Nicole est prise d’une crise d’hilarité. Madame Jourdain en profite pour dire à son mari ce qu’elle a sur le cœur et lui reprocher notamment des prêts d’argent à un comte -Dorante -, qui ne rembourse jamais. Précisément survient Dorante pour un nouvel emprunt que Jourdain accepte comme les précédents : c’est aussi que le comte lui sert d’intermédiaire auprès d’une marquise dont il est amoureux, Dorimène. Jourdain a une fille, Lucile, dont Cléonte est épris, mais le bourgeois déclare ne la vouloir marier qu’à un gentilhomme - ce que Cléonte n'est pas. Le valet de ce dernier, Covielle, promet d’arranger

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« maître par un e mas carade.

Do rim ène fait alors son entrée, co nd uit e par Dorante, qui s'attri bue auprès d'elle le mérite de tous les cadeau x qui lui vienn ent en réalité de Jourdai n (Acte Ill).

Le bourgeois réga le ses nobles invités d'un fes­ tin en mus iqu e, que Madame jou rdai n interrompt par un retour i ntem pesti f.

Mai s d'autres réjouis­ sances vont suivre puisque Covi elle, dégu isé, annonce à jourda in que le fils du Grand Ture (Oéonte, l ui aussi dégu isé) veut épouser sa fille : pour que l e mariage se fasse, i l faut q ue le futur b eau-pè re soi t él evé à la dign ité de m amam ouchi, ce qui a lieu au cours d'une cérémo nie b urle s­ que (Acte IV).

Madame jourda in découvre avec stupéf actio n son mari « fagoté » comm e un Ture .

Dorante èt Dorimène accourent.

de leur côté, pour voir l'extravagant : tous jouent le jeu, sau f Lucile et Mada me Jourdai n, qui refusent le mariage pro­ jeté- jusqu'à ce qu'on les mette discrè teme n t au courant de la véritab le i dentité du préten dant .

La comédie finit par un ballet (A cte V).

Le résumé de la pièce ne rend compte qu 'imparfaitemen t de son déroulement.

Il insiste, par destina­ tion, sur l'intrig ue traditionnelle de la comédie de caractère : l'empêchement apporté au mar iage de deux jeunes gens par la lubie d'un père.

Mais cette manie - en l'occurrence, le désir, si répandu au xvne siècle, de s'identifier à l'aristocratie dirigeante -et le dépasse­ ment de l'obstacle qu'elle représente sont eux-mêmes subordonnés par le dramaturge à ce qui est l'origine du spectacle et en doit être le clou, à savoir la turquerie de l'acte IV commandée par le roi.

La satire sociale n'existe que pour cette fin : « Qui pouvait se faire mahométan par vanité, pour que sa fille épousât le fils du Grand Turc, sinon un Monsieur jourdain?», inter ­ roge R.

]asinski.

Le divertissement, chorégraphique ou musical, déborde d 'ailleurs les limites de cet. »

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