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L'AVARE DE MOLIÈRE (fiche de lecture et critique)

Publié le 24/10/2011

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lecture

1. ORIGINE. Amphitryon (janvier 1668), imité de Plaute, avait eu un grand succès : Molière voulut emprunter une autre pièce au même comique. D'autre part l'assassinat (août 1665) du lieutenant-criminel de Tardieu et de sa femme, Marie Ferrier, dont la « lésine «  était devenue proverbiale, avait longtemps occupé l'attention publique : on se plut à conter sur eux les anecdotes les plus piquantes. Molière, frappé de tous ces détails, songea à peindre sur la scène les désordres que l'avarice entraîne à sa suite, et, pour réaliser son dessein, il mit à contribution un nombre considérable d'auteurs anciens et modernes.

lecture

« bolonais du XVe siècle).

Dans Plaute la marmite est presque le personnage principal ; elle produit l'avarice et tous fes inci­ dents: « comme l'Acnille de l'Iliade, dans son repos, elle do­ mine toute l'action, toujom·s présente et invisible».

2• Piene de Larivey (les T1·omperies; les Esprits, 1579) et 3• Boisrobert (la Belle Plaideuse), furent les deux autres modèles.

- Em­ ploi.

1 • Molière imita de Plaute la scène où Harpagon chasse son valet dans la crainte qu'il ne vienne à découvrir sa cassette (Av .l, 3,; Aul.

l, i) et ou il lui fait montrer ses mains (Aul.

l IV, 4) ; il lui dut encore : l'idée du fameux sans dot (Av.

1, 7; Aul.

Il, 2), le monologue de l'avare apt ·ès la disparition de son trésor (Av.

lV, 7; Aul.

IV, 9), le quiproquo roulant sur la cassette et sur la fille enlevt)e (Av .

V, 3, Aul.

lV, iO), le vol aboutissant à un dénouement analogue (restitution du trésor faite au mariage).

De Larivey \Tromperies) il imita la recon­ naissance d'Anselme et de ses enfant s, et nombre de détails que l'auteur des Esprits avait ajoutés à l'ori ginal latin.

li sui­ vit Boisrobert dans deux endroits principaux : H, 1 : La Flè­ che, chargé par Cléante de lui trouver quinze mille francs à emprunter, lui rend compte de sa mission et lui fait lflctme du plaisant mémoi1 ·e (t); Il, 3 : rencontre d'Harpagon usu­ rier et de son fils emprunteur (2).

2• Molière s'est approprié ces éléments par son art merveilleux à les grouper, a trans ­ former l'intrigue, les situations, le comique et les personna­ ges .

3• Son originalité est surtout dans la con ception nouvelle du sujet: l'Aululaire, par exemple, est une comédie cl'intrigue: Euclion, pauvre, découvre un trésor ; il esf avare par accident; c'est chez lui une crise passagère, sans influence durable sur ceux qui l'entourent ; la pièce de Molière est une comédie· de caractère: Harpagon, riche gentilhomme, est avare par natu­ re; parents et valets subissent le contre-coup prolong é de ce vice irremediable .

(!)Belle Plaideuse: 1, ': Flip in, valet d'Erga ste, annonce à son maître qu'il a dé­ niché un homme consentant à lui a'•ancer une somme de quinze mille francs.

- IV, 2 : Flipin lit à son maître un mémoire d'usurier: Flipin: Sur bonne caution il n'a que mille écus Qu'il donne argent contant.

· Ergaste: Où donc est Je surplus ? Flipin : Je ne scay si je puis vous Je conter sans rire ; Il dit que du cap Vert il luy vient un navire Et fournit Je surplus de la somme en guenons Et fort beaux perroqu ets, en douze gros canons Moitié fet•, moitié fonte, cl qu'on vend à la livre .

Si vous voulez ainsi la somme, on vous la livre.

(2) Belle Plaideuse : 1, 8: Ergaste, qui a eu re cours au notair e Barquet pour a voir la somme dont il a besoin, se trouve eo présence d'un usurier qui n'est autre qu'Ami - dor, son père.. »

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