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CAMUS: L'ETRANGER (Analyse & Résumé)

Publié le 17/11/2010

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camus

Ainsi, lorsque Meursault rencontre Marie :

«Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir. Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel. Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil.«

Les mêmes faits, exposés à l'imparfait dans le récit de la seconde partie, sont considérés dans une perspective de causalité et résonnent ainsi comme une condamnation :

«Messieurs les Jurés, le lendemain de la mort de sa mère, cet homme prenait des bains, commençait une liaison irrégulière, et allait rire devant un film comique.«

camus

« de la nécessité d'une lutte solidaire contre le fléau de la peste, symbole du mal et de l'absurdité du monde. Le cycle de l'absurde est illustré par quatre oeuvres : un texte théorique, Le Mythe de Sisyphe (1942) ; un roman, L'Étranger (1942) ; deux pièces de théâtre, Le Malentendu (1944) et Caligula (1945). L'Étranger est un roman construit en deux parties bien distinctes. La première partie décrit sobrement des faits qui se déroulent en dix-huit jours, au mois de juillet, à Alger et dans ses environs.

Meursault, le narrateur, employé de bureau sans ambition, vient d'apprendre que sa mère est morte àl'asile de vieillards où il l'avait placée. «Aujourd'hui, maman est morte.

Ou peut-être hier, je ne sais pas.» Il assiste à son enterrement, sans émotion apparente.

Le lendemain, de retour à Alger, il noue une liaison avec unejeune fille, Marie Cardona.

Raymond Sintès, son voisin, un homme de moralité douteuse, le prend en amitié.

Ledimanche suivant, les jeunes gens vont à la plage, mais deux Arabes, qui avaient un compte à régler avec Sintès,sont là, eux aussi.

Ils se battent et Raymond est légèrement blessé ; Meursault lui enlève son revolver, pour évitertout danger, et le raccompagne au cabanon.

Puis, sans raison, il retourne à la plage, retrouve l'Arabe, qui semblel'attendre.

Par un enchaînement de hasards, Meursault, prêtant à l'Arabe des intentions hostiles, sous l'effet de lapeur et de l'éblouissement du soleil, commet un meurtre qui semble étranger à sa volonté. «Alors j'ai tiré quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût.

Et c'était comme quatrecoups brefs que je frappais sur la porte du malheur.» La deuxième partie décrit les onze mois d'instruction, les deux jours du procès et la période de détention de Meursault après le verdict de condamnation à mort.

Au cours du procès, l'avocat général prouve, en enchaînant lesfaits, que la conduite de Meursault a toujours été celle d'un criminel : «Oui, s'est-il écrié avec force, j'accuse cet homme d'avoir enterré une mère avec un cœur de criminel.» Après des jours d'angoisse et de désespoir, Meursault retrouve une sorte de paix dans l'acceptation de son destinabsurde. 2.

UNE ÉCRITURE NEUTRE Ce récit à la première personne ressemble à un journal ; nous partageons le point de vue du héros, son récit neutreet objectif de sa propre vie.

Et pourtant Meursault reconstitue l'histoire de son drame, en partant du premierévénement retenu contre lui lors de son procès, l'enterrement de sa mère.

Le lecteur adopte spontanément ce pointde vue et oublie la culpabilité du personnage. Les deux parties du roman sont très différentes.

Dans la première partie, les phrases sont courtes, simplementjuxtaposées ou parfois coordonnées.

Le discours indirect renforce l'impression d'étrangeté du personnage face à cequ'il vit.

Le temps verbal est essentiellement le passé composé.

La technique d'écriture s'apparente à celle desromanciers américains, qui ne décrivent que le comportement et les gestes des personnages, sans entrer dans leurintériorité. Le ton de la seconde partie change avec la psychologie du personnage; la phrase devient plus longue, pluscomplexe, et suit la prise de conscience de Meursault.

Le discours judiciaire, qui domine cette partie du roman,interprète les faits vécus par le héros et se prête à une satire de l'institution judiciaire. L'emploi des temps verbaux est révélateur de cette dualité du roman.

Le passé composé utilisé dans la premièrepartie met l'accent sur la temporalité, la succession innocente des actes de la vie.

Ainsi, lorsque Meursaultrencontre Marie : «Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir.

Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un filmavec Fernandel.

Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire etelle m'a demandé si j'étais en deuil.» Les mêmes faits, exposés à l'imparfait dans le récit de la seconde partie, sont considérés dans une perspective decausalité et résonnent ainsi comme une condamnation : «Messieurs les Jurés, le lendemain de la mort de sa mère, cet homme prenait des bains, commençait une liaisonirrégulière, et allait rire devant un film comique.» La composition romanesque est rigoureuse ; les personnages secondaires, rencontres de hasard au long de lapremière partie, sont rassemblés à la fin pour être les acteurs du drame qui se joue lors du procès. 3.

L'ÉNIGME D'UN PERSONNAGE Ce sont les autres qui révèlent à Meursault qu'il est un «étranger», qu'il ne leur ressemble pas.

Indifférence face auxvaleurs morales et sociales, refus des stéréotypes du langage, des sentiments et des idées, Meursault pratique une. »

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