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Chanson de Roland (la) (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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Chanson de Roland (la). Chanson de geste composée à la fin du xie siècle, et formée de 4 000 décasyllabes.
Cette chanson, la plus ancienne connue, a pour objet central le récit du désastre de Roncevaux (dans les Pyrénées) subi par Roland, neveu de Charlemagne, comte de la marche de Bretagne, à la tête de l'arrière-garde impériale, au retour d'une expédition en Espagne contre les Sarrasins. Plusieurs documents historiques carolingiens (Annales, Vita Karoli d'Eginhard) mentionnent pour l'année 778 une brève intervention militaire de Charlemagne appelé en Espagne au secours d'un chef musulman en lutte contre l'émir de Cordoue. Rappelé par une révolte des Saxons, Charlemagne a dû repasser en hâte les Pyrénées : c'est là que le 15 août son arrière-garde aurait été attaquée et massacrée par des montagnards chrétiens, basques ou gascons. Dans la légende qui s'est forgée, peut-être dès cette époque, les assaillants sont devenus des Sarrasins et l'extermination des troupes impériales est l'effet d'une trahison fomentée par un proche de l'empereur, Ganelon, désireux d'assouvir une vengeance à l'égard de Roland, son beau-fils : une affaire de famille qui, jointe à l'obstination insolente d'un jeune homme fier, se mue en catastrophe collective.
Depuis sept ans, Charlemagne, déjà très vieux - il a plus de deux cents ans - guerroie en Espagne contre les Sarrasins. Seule Saragosse. tenue par le roi Marsile. lui résiste ; celui-ci. pour obtenir le départ des Francs, imagine la ruse d'une proposition : il serait prêt à se convertir et à devenir le vassal de Charlemagne. L'idée même de la transaction divise les conseillers de l'empereur. Roland refuse, alléguant les trahisons passées du même Marsile. Ganelon est du parti de la paix, celui qui l'emportera. Mais entre les deux hommes il y a une autre opposition : celle d’un fils affronté au deuxième mari de sa mère. Et quand il faut désigner quelqu'un pour l'ambassade périlleuse auprès du païen, Roland choisit : « Ce sera Ganelon, mon parâtre. » La perte de Roland est désormais arrêtée : à la cour de Marsile. Ganelon offre et jure trahison ; « La guerre ne dure que parce que dure Roland : lui mort ainsi qu'Olivier son ami et les douze pairs qui l'aiment tant Charlemagne n'aura plus le goût de se battre : qu'on l'éloigne sur de fausses promesses, l'arrière-garde, avec 20 000 soldats francs, sera confiée à Roland ; une attaque de 100 000 Sarrasins, puis une deuxième par l'armée de Marsile lui-même en viendront à bout» A son retour, Ganelon laisse croire au succès de son ambassade et malgré un songe inquiétant. Charlemagne organise le départ II reste à nommer un chef pour l'arrière-garde. Ganelon choisit : « Ce sera Roland, mon beau-fils. » Quand, aux « ports » de Roncevaux. 

« l'honneur.« Roland est preux et Olivier est sage, les deux sont d'une même vaillance » (v.

1 093- 1 094).

Dans un fracas d'armes étincelantes, la bataille s'engage et, bien qu'inégale, vaut un pre­ mier avantage aux Francs.

C'est seulement lors­ que le désastre est consommé que, pour révéler la trahison et appeler à la venger, Roland sonne du cor, à s'en rompre une veine de la tempe.

Au loin, Charlemagne l'entend, comprend tout, fait mettre Ganelon aux arrêts (il est remis à la garde des cuisiniers).

Et pendant que s'éteignent Oli­ vier, puis l'archevêque Turpin, pendant que · Roland essaie en vain de briser sa bonne épée Durendal, et meurt en tendant son gant à Dieu, le vieil empereur arrive sur le champ de bataille; il cherche ses morts, un à un il les pleure ; à sa demande, Dieu arrête le soleil pour lui permettre de poursuivre les pàiens.

Une seconde partie, dite « épisode de Bali­ guant » (du nom de l'émir de Babylone, venu aider les païens d'Espagne), conte cette revanche de Charlemagne : une nouvelle bataille se livre à Roncevaux, qui s'achève sur un combat singulier de Charlemagne avec l'émir et donne la victoire aux chrétiens.

En France, une jeune fille attend son fiancé : mais en apprenant la mort de Roland, Aude-la-Belle meurt de douleur.

Après un combat judiciaire, Ganelon et son lignage sont condamnés et exécutés.

Charles, accablé de dou­ leur, aspire au repos, mais un ange l'avertit que d'autres luttes l'attendent Au cœur de la chanson, un lieu, Ron­ cevaux, où disparaît la fine fleur des guerriers francs, parce que Roland devait mourir ; où Charlemagne vient prendre la revanche de la chrétienté sur les Sarrasins avant de se venger du traître et de son lignage.

En Roncevaux convergent tous les enjeux du texte : celui des guerres impériales, qui ouvre et clôt la chanson ; celui de la lutte contre l'infidèle, prétexte à assouvir une haine de famille ; celui des liens vassaliques : en jurant la mort de Roland, Ganelon trahit son seigneur comme l'ensemble des Francs ; celui, enfin, du récit lui-même, dont la bataille est le moment capital.

Cette ordonnance en deux parties dont les subdivisions respectives se répondent est « signée >> d'un Turold dont la part, quelle qu'en soit la nature, semble avoir été décisive dans la forme poéti­ que donnée à la légende : « Ci falt la geste que Turoldus declinet.

,, Mais que veut dire ?. »

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