CLÉOPÂTRE CAPTIVE Étienne Jodelle (résumé & analyse)

CLÉOPÂTRE CAPTIVE

Étienne Jodelle. Tragédie, 1553.

Le sujet à la fois antique et historique, comme près d’un tiers des sujets tragiques traités au cours du xvi* siècle, permet de développer une méditation exemplaire sur la mort, à l’occasion du suicide de Cléopâtre, librement choisi et mis en scène par la reine triomphant ainsi de l’adversité.

♦ Seule vraie tragédie (au sens moderne du terme) d’Étienne Jodelle (vers 1532-1573) qui ait été conservée, Cléopâtre captive est aussi la première tragédie conforme aux nouveaux impératifs esthétiques développés par la Pléiade. Inspirée comme il se doit des modèles antiques, qui ont été abondamment traduits en français pendant la première moitié du siècle, elle se plie au canon élaboré à partir de Sénèque et d’Aristote (la fin malheureuse, que celui-ci n’impose pas, est obligatoire dans les textes français). Elle comporte fort peu d’action, mais d’amples réflexions philosophiques, de beaux tableaux stoïciens, le tout au style «sublime»; Jodelle pousse même les choses très loin en variant au maximum les mètres employés suivant le sujet des différentes scènes.