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CONSTANT: Adolphe

Publié le 22/02/2012

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C'est une intervention extérieure, celle du baron de T..., ami du père d'Adolphe, qui précipite le dénouement. Il adresse à Ellénore une lettre qu'il a reçue d'Adolphe, dans laquelle ce dernier lui fait part de son intention de quitter sa maîtresse, avec «mille raisonnements» pour justifier son retard. Atterrée par cette nouvelle, Ellénore tombe malade et succombe peu après, laissant Adolphe, désemparé, mesurer l'étendue de la perte du seul être qui l'aimait vraiment et la désolation de sa vie à venir.

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« persiflage et de méchanceté.» Il décide, par vanité, cynisme et désœuvrement, de séduire une femme et d'en être aimé.

Il jette son dévolu sur lamaîtresse polonaise du comte de P..., femme de dix ans son aînée.

Se contemplant lui-même dans son entreprise de«séducteur froid et peu sensible», il lui fait une cour timide ; c'est par une lettre qu'il déclare enfin son amour à Ellénore.

Celle-ci lui fait une réponse réservée qui, paradoxalement, le trouble et le fait souffrir : «L'amour, qu'une heure auparavant je m'applaudissais de feindre, je crus tout à coup l'éprouver avec fureur.» Enflammée de passion, Ellénore quitte le comte et ses enfants, sans souci de l'opinion publique, et se livre à sonamour.

Cependant, rappelé par son père, Adolphe s'éloigne quelque temps d'Ellénore.

Leur liaison devient vite unechaîne forgée d'incompréhension, de fausseté, de soupçon et de ressentiment.

Adolphe, qui est en train de sacrifier son avenir pour cette femme déclassée, n'a pas la force de provoquer la rupture. C'est une intervention extérieure, celle du baron de T..., ami du père d'Adolphe, qui précipite le dénouement.

Iladresse à Ellénore une lettre qu'il a reçue d'Adolphe, dans laquelle ce dernier lui fait part de son intention de quittersa maîtresse, avec «mille raisonnements» pour justifier son retard.

Atterrée par cette nouvelle, Ellénore tombemalade et succombe peu après, laissant Adolphe, désemparé, mesurer l'étendue de la perte du seul être qui l'aimaitvraiment et la désolation de sa vie à venir. Ce roman est une transposition des rapports que Benjamin Constant eut avec Charlotte de Hardenberg, sa femme,et Mme de Staël, à laquelle il fut «enchaîné» pendant dix ans.

Il hésita longtemps à faire paraître ce roman et, dans la préface de la seconde édition, il écartevivement l'hypothèse du roman à clés : «Chercher des allusions dans un roman, c'est préférer la tracasserie à la nature,-et substituer le commérage àl'observation du coeur humain.» 2.

UN FAUX ROMAN PAR LETTRES Ce bref récit de dix chapitres est précédé d'un Avis de l'éditeur qui expose comment, voyageant en Italie, il adécouvert dans une cassette «des lettres fort anciennes sans adresses ou dont les adresses et les signaturesétaient effacées, un portrait de femme et un cahier contenant l'anecdote ou l'histoire qu'on va lire».

L'éditeur envoie ces documents à une personne résidant en Allemagne qui semble intéressée par ces papiers mystérieux.

Eneffet, elle a connu les personnages de l'histoire et renvoie les lettres et le manuscrit, en les accompagnant d'uneLettre à l'éditeur.

Cette lettre fait le bilan de l'existence d'Adolphe et suggère que l'on peut accorder descirconstances atténuantes au malheureux héros.

Une Réponse de l'éditeur à son mystérieux correspondant clôt leroman, jugeant sévèrement la conduite d'Adolphe. Ce récit est donc habilement présenté avec des précautions de construction qui multiplient les points de vue.

Ceprocédé rappelle la double préface qui ouvrait Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.

La narration d'Adolphe est ainsi encadrée par deux avis extérieurs qui neutralisent le jugement que l' on peut porter sur lui.

Qu'ilsoit digne de blâme ou de pitié, l' exemple d'Adolphe n'en sera pas moins instructif pour le lecteur. OP' Adolphe se place, en effet, dans la tradition du XVIIIe siècle par la place qui est faite, dans ce récit rétrospectifà la première personne, à un grand nombre de lettres : lettres du père d'Adolphe le rappelant auprès de lui et lettresdu fils réclamant des délais ; lettres d'amour d'Adolphe et Ellénore ; billets du baron de T..., ami du père, quiintervient pour faire cesser cette liaison.

La lettre a un rôle essentiel dans le récit, elle infléchit l'action ou laremplace, comme la lettre qu'Adolphe écrit imprudemment au baron de T..., lettre fatale que celui-ci fait parvenir àEllénore et qui va la briser : «Ellénore avait lu, tracées de ma main, mes promesses de l'abandonner». Le roman se termine par une lettre posthume d'Ellénore à son amant ; dernière étape de l'introspection, elle met enévidence la contradiction essentielle du caractère d'Adolphe : «Par quelle pitié bizarre n'osez-vous rompre un lien qui vous pèse, et déchirez-vous l'être malheureux près dequi votre pitié vous retient ?» Fustigeant sa dureté, elle prédit sa solitude et son malheur à venir. Le genre du roman épistolaire a connu un grand succès avec Les Lettres persanes (1721) de Montesquieu, La Nouvelle Héloïse (1761) de Rousseau et Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos.

Benjamin Constant prend le meilleur du procédé, qui apporte de la variété au style, le texte étant construit à plusieurs voix et l'événement vu par divers personnages.

C' est ainsi que l' on a pu qualifier Adolphe de faux roman par lettres. 3.

UN ROMAN D'ANALYSE. »

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