Contexte historique, personnages et lieux principaux de La Curée

« Renée devait donc repousser ses envies tout le temps, mais lorsqu'elle a pu sortir et aller vivre à Paris, elle a laissé le mal qui était en elle s'échapper, car elle va accepter le mal qui est en elle et ne plus le combattre.

Zola veut encore une fois prouver le déterminisme héréditaire avec le personnage de Renée car sa mère était quelqu'un qui a abandonné son jeune enfant pour aller vivre avec quelqu'un d'autre, elle représentait aussi le mal.

Pendant sa vie, Renée a été victimes de plusieurs évènements bouleversant, elle a tout d'abord été violée à sa sortie du couvent vers l'âge de 19 ans , elle ne savait alors pas se défendre et ne connaissait pas le monde "réel".

Ce viol a été pour le moins t raumatisant car elle va tomber enceinte, mais même si elle a fait une fausse couche, elle a continué à se mépriser et à se laisser aller.

Il y a eu ensuite son mariage avec Aristide Rougon, dit Saccard, qu'elle a aussi vécu comme un viol : elle a été utili sée comme un objet de transaction entre son père et Saccard en échange d'une importante dot.

Elle va alors entrer dans le monde parisien du second empire et développer son apparence physique en achetant à tort et à travers des habits aux prix exorbitants d e chez Worms, en étant entretenue par son marie.

Elle ne va alors vivre que de frivolités et multiplier les amants tels que Chilbray ou Mussy.

Dès l'incipit du Chapitre I, Renée apparait comme un personnage emplie de lassitude, d'ennui et de caprices.

En effet, elle possède tout mais veut "autre chose", une jouissance rare qu'elle n'a pas mais qu'elle va trouver à travers la relation incestueuse qu'elle va entretenir avec son beau -fils Maxime.

C'est à la fin du chapitre I où on découvre que Renée érpouve d es sentiments pour Maxime, car le voir avec sa fiancée Louise l’a rendue jalouse.

Cet amour interdit entretenu par les désirs qu'elle porte en elle depuis toujours va la ronger de remords par périodes.

C'est d'ailleurs un de ses traits de caractère mis en valeur : elle va avoir un comportement schématique répétitif où elle va commettre une faute, comme l'inceste avec Maxime, va ensuite le regretter et avoir des remords, mais elle va toujours continuer à mal agir.

Mais elle se rend compte après qu'elle n'a e n fait été qu'un misérable jouet dans la vie des Saccard, avec Maxime qui la délaisse comme une loque et Aristide qui l'utilise dans ses bas -projets.

Elle va donc se laisser aller à vau -l'eau et accepter sa folie qui monte de plus en plus rapidement à son cerveau détraqué : elle va jouer et boire.

Quelques mois après, elle meurt vieilli, usée et sanglotante devant ses souvenirs d'enfance d'une méningite aigue.

Métaphore de l'or et de la chair : Le thème fondamental de la Curée que Zola largement mis en é vidence dans ce roman est la double fièvre de l'or et de la chair.

Il a pour but de critiquer les habitants de la ville de Paris, obsédés par son or et sa chair.

On le retrouve tout d'abord dans le titre, la Curée , qui est ne premier lieu un terme appartenant à la chasse : il désignait la partie du cuir donnée aux chiens et venant de la bête qui venait d'être tuée.

Ce mot est d'ailleurs dérivé du mot "cuir".

Son sens figuré est apparu au XVIII ème siècle.

Par rapport au roman, Zola a choisi ce titre pour c omparer les hommes politiques qui se ruaient sur les terrains et l'or de Paris lors des rénovations et les chiens de chasse qui symbolisent la violence, pour dénoncer leur sauvagerie et leur manque d'humanité.

Il y a donc la présence du thème de la chair p our le sens propre, car les chiens se jettent sauvagement sur des bouts de chair, et la présence du thème de l'or au sens figuré, car les spéculateurs se ruent sur l'or de Paris comme des bêtes, assoiffés d'argent.

Ils sont d'ailleurs comparés péjorativeme nt avec des animaux prédateurs comme des "corbeaux sans tête" (chapitre VI), ou "des oiseaux de proie qui sentent de loin les champs de bataille" (chapitre II) ou encore qui parlent "de Paris avec un appétit de loup" (chapitre II).

Dès les premières page s du roman Zola annonce l'omniprésence de l'or dans le roman déjà avec le prénom de Laure d'Aurigny, mais aussi avec la présence de nombreux adjectifs tels que "éclairs vifs", "jaune paille" ou encore "lueurs d'or" qui renvoient à la couleur jaune : l'or.

Cette mise en valeur de la couleur or peut nous faire penser que le sujet de l'argent va être dans ce roman plus important que les personnages principaux.

De plus, dans l'incipit le paysage et ses couleurs jaune et or sont présentés avant que n'apparaisse les personnages principaux.

Le personnage emblématique de l'or dans ce roman est Aristide Saccard, qui est la représentation du nouveaux bourgeois gravi l'échelle sociale pendant le second empire en profitant des Grands Travaux pour s'enrichir rapidement e t malhonnêtement.

Comme il le dit lui -même à son frère quand il a voulu changer de nom, "il y a de l'argent dans ce nom- là" (Chapitre II) à propos de son nouveau nom. »