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CORRESPONDANCE DES ARTS (LA), Étienne Souriau

Publié le 20/09/2018

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L'ambition de l’auteur est ici de réaliser une classification des beaux-arts qui repose sur leurs similitudes et leurs différences essentielles: «Entre une statue et un tableau, un sonnet et une amphore, une cathédrale et une symphonie, jusqu’où peuvent aller les ressemblances, les affinités, les lois communes et quelles sont aussi les différences qu’on pourrait appeler congénitales?» se demande Souriau d’entrée de jeu. Si l’on postule un premier et un second degré qui se superposent, il est possible d’ébaucher une classification qui rende compte des jeux de correspondance

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)18 octobre 1967 Série C-51 Fiche N• 2039 Souriau (Etienne) 1.

Philosophe de la création esthétique, M.

Etienne Souriau voit dans l'esthétique à la fois une branche de la philosophie, une discipline scientifique ayant son objet propre, et une attention spécialisée à un certain genre de faits.

Ceux qui peuvent jouer un rôle dans des activités intellectuelles et pratiques plus larges méritent le nom d'« art" (comme on dit l'art de la navigation ou l'art de la médecine).

Suivre le fait esthétique dans sa circulation à travers toutes les activités de l'homme, tel est le vaste programme qu'Etienne Souriau fixe à cette discipline.

2.

Né à Lille en 1892, élève de l'Ecole normale supérieure en 1912, agrégé de philosophie, docteur ès lettres en 1925, Etienne Souriau fut professeur à la Faculté des lettres d'Aix-Marseille, puis à la Sorbonne.

Il est président de la Société française d'esthétique et directeur de «La Revue d'Esthétique "• membre de l'Académie des sciences morales depuis 1958.

3.

Dès ses premières œuvres, " L'Abstraction sentimentale,.

et " Pensée vivante et Perfection jumelle ..

(1925) que devaient suivre «L'Avenir de l'Esthétique,.

(1929) et surtout " La Correspondance des Arts ..

(1947), Etienne Souriau voit dans la réflexion sur l'art la voie royale de la philosophie.

L'art est, pour lui, l'esprit dans sa spontanéité créatrice et, à ce titre, on en discerne l'intervention même dans la science.

Dans les anticipations heuristiques, dans l'intervention des hypothèses et des expériences, dans l'organisation architectonique des savoirs, il retrouve la démarche esthétique.

4.

L'un des plus grands apports de l'esthétique, telle que la conçoit Etienne Souriau, serait de nous donner une clé de l'avenir, " une maquette du futur ...

L'art a, en effet, une valeur anticlpatrice.

En lui apparaissent, selon Etienne Souriau, les plus impor­ tants prodromes des révolutions intellectuelles encore en gestation.

Ainsi, la litté­ rature et les beaux-arts annonçaient déjà, au début du xve siècle, une renaissance que la philosophie et la science ne devaient manifester que beaucoup plus tard.

L'analyse esthétique de notre époque permettrait d'explorer dans « la symptomatique artistique" les horizons futurs de l'esprit et de l'humanité.

5.

Le domaine de l'esthétique pourrait être également étendu à l'étude de la nature, estime Etienne Souriau.

Il y a des facteurs esthétiques positifs qui jouent dans la croissance et l'évolution des êtres et dans leur morphologie.

L'exploration esthétique du réel ne doit cependant s'appuyer que sur des observations scientifiques.

Etienne Souriau a voulu se garder de tomber dans un panesthétisme métaphysique.

De même, en ce qui concerne l'étude des beaux-arts, il fait appel au concours de disciplines positives, comme la psychologie, la sociologie, la psychiatrie et même l'économie politique.

6.

L'œuvre d'Etienne Souriau est celle d'un esthéticien philosophe qui, tout en se rattachant à une certaine tradition spéculative, sensible surtout dans sa langue, a cherché les voies d'une esthétique scientifique.

Il est par là à l'origine d'un mouve­ ment très moderne d'esthétique expérimentale, qui étudie les lois de la sensibilité esthétique et leur application dans des domaines nouveaux, comme l'esthétique industrielle.. »

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