« De l'ethnologie au Japon; par qui, où, comment? » Anne Bouchy – Ateliers d'anthropologie n°30, (avril 2006) - Fiche de lecture

« langue, les différents dialectes très nombreux au Japon, se familiariser avec une culture aux antipodes de la notre et enfin, prendre le temps de s'intégrer à son équipeet d'acquérir auprès d'elle les connaissances et pratiques nécessaires à l'enquête de terrain au Japon.Le pire est que, malgré cela, n'étant pas natif, il subsistera sans doute à jamais un risque de mal-interprétation de la langue.Malgré tout, l'enjeu de cette méthode est primordiale pour garder un oeil sur les évolutions constantes des sociétés, et afin de ne pas tarir en informations, risquantainsi de retomber dans une ethnologie désuète basée sur le folklore.Car c'est avant tout ce contact avec les sociétés qui nous permettent l'écriture d'une ethnographie cohérente et actuelle, permettant à son tour de garder un lien avec lespopulations: bref, il s'agit là de conserver un cercle vertueux de l'ethnologie et de ses pratiques au Japon, ainsi qu'un lien avec sa population. Il y a aussi un réel enjeu pour l'ethnologie si l'on suit les conclusions de l'auteur sur la discipline; la nouvelle démarche ethnologique qu'elle préconise peut-ilredessiner le champs de l'ethnologie? Seulement, dans un contexte où le Japon a été récemment ravagé par une catastrophe naturelle, nous sommes en mesure de nous demander si le paysage ethnologiquedans ces régions ne va pas encore subir de grosses modifications.Sa démarche d'enquête de terrain qui semble être sa méthode de travail de prédilection, s'en retrouverait-elle alors affecté? En vue de la catastrophe qui a frappé le sol nippon le 11 mars dernier, il paraît évident que le cadre ethnologie va s'en retrouver perturbé.D'abord, les enquêtes qui avaient lieux dans ces régions doivent être devenues caduques, anéantissant ainsi tout travail de recherche ayant été effectué dans la ditezone avant le tsunami.Ensuite, il va être nécessaire, voir obligatoire, de retravailler et de réorganiser les thèmes de recherches, de faire de nouveaux projets de recherche qui tiennent encompte ce nouveau contexte catastrophe.Qui plus est, les enquêtes de terrain se retrouvent dans un contexte de crise; il va surement être difficile de les effectuer dans un avenir proche, à cause desrépercussions sur la centrale nucléaire et de la radioactivité. Bref, avec cette crise d'origine naturelle, il semble évident qu'aussi bien l'ethnologie en elle même que la démarche d'enquête de terrain vont subir des modifications etconnaître des difficultés et des ralentissements... Les thèmes abordés lors des prochaines enquêtes seront aussi surement tournées vers la catastrophe et la réaction des japonais face à celle-ci.Car en effet, dans une discipline où les sociétés sont rattachés à une terre, lorsque celle-ci est dévastée, une rupture du lien terre-société s'opère, poussant l'ethnologieà réagir en conséquence.Anne Bouchy va donc sans doute devoir revoir ses projets de recherches au Japon dans ce nouveau contexte, et trouver une solution pour parer aux problèmes quevont rencontrer les enquêtes de terrain; un sol dévasté, dangereux et déserté par une population survivante choquée et anéantie.... »